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Hôtels & restaurants
Les 10 plus beaux hôtels français de 2024
La scène hôtelière française incarne avec brio le talent décoratif hexagonal. Si Paris en demeure le cœur battant avec l’ouverture notamment cette année, du Grand Hôtel Cayré, de l’hôtel Hana, du Château d’Eau, du Balzac ou encore de Dalila, hors de la capitale, des lieux non moins singuliers se sont démarqués. À Nice, un ancien couvent a été réinventé (l’Hôtel du Couvent) ; à Hyères, une maison historique puise dans les codes des grandes demeures du XIXème (Lilou) ; en Camargue, des habitations de gardians ont été modernisées dans un esprit western (Le Bains Gardians)…
À mi-chemin entre maison d’hôtes, boutique-hôtel et galerie contemporaine, ces adresses ne se contentent pas de loger. Elles racontent, exposent, enchantent, transportées par les décorateurs les plus en vue : Laura Gonzalez, Necchi Architecture, Festen, Haddou-Dufourcq, Hauvette & Madani, Hugo Toro, Giovanna de Bosredon, mais aussi Jordane Arrivetz. Chacun a essaimé son style pour transformer ces lieux d’hospitalité en galeries à vivre. Démonstration.
L'hôtel Bellevigne en Bourgogne
L'Hôtel Bellevigne, le premier du groupe Les Hôtels (Très) Particuliers, a poussé entre les vignes de la Côte de Nuits, entre Beaune et Dijon, en Bourgogne. Plus précisément, au cœur du village de Chambolle-Musigny, au pied du clocher. Confié à l’architecte d’intérieur Jordane Arrivetz (Notoire Agency), l'intérieur se déguste comme une cuvée d'exception : tantôt suave, tantôt corsé, mais toujours avec du corps et de l’âme. Les 37 chambres, le restaurant, la cave et le spa plantent le décor d'une maison de famille aux codes à la fois rustiques et glamours, dévoilant tour à tour des drapés rouges, de vieilles charpentes, des carreaux de céramique, des tissus à motifs champêtres... Une adresse bourguignonne authentique et généreuse pour savourer la campagne à plein nez.
L'hôtel du Couvent à Nice
Fondé par les sœurs Clarisses en 1604 puis occupé par les Visitandines à partir de 1803 jusque dans les années 1980, cet ancien couvent, inscrit à l’inventaire des monuments historiques, a été ressuscité par Valéry Grégo, le fondateur du groupe hôtelier Perseus. Quatre siècles d’histoire, et dix années de rénovation plus tard, il renaît en villégiature de luxe. Bénédiction donnée à Studio Mumbai et Studio Méditerranée pour l’architecture, et à Festen pour l’architecture d’intérieur. Chacun a su conserver l'atmosphère quiète et monacale de l’hôtel du Couvent. En tout, pas moins de 88 cellules de nonne, trois bains romains (le tepidarium, le caldarium et le frigidarium), un couloir de nage, une guinguette, une salle de sport (Mouvement Studio), un restaurant, un bar, une cave à vin mais aussi une herboristerie composent l’écrin. Tout ce qu'il faut pour se cloîtrer l'hiver comme l'été.
L'hôtel Dalila à Paris
Le nom, le quartier, la décoration : tout à l’hôtel Dalila sonne gai. Posté tout près des Puces de Saint-Ouen, à quelques minutes à pieds de la butte Montmartre, dans le 18ème arrondissement de Paris, Dalila ouvre les pages d’un nouveau chapitre singulier. Appelée à réenchanter les lieux, l’architecte Giovanna de Bosredon (AUGURI Studio) signe ici son tout premier hôtel en solo et repense les sept étages et quarante-neuf chambres en floutant les frontières entre intérieur et extérieur, tout en prenant soin de laisser le bruit et la pluie dehors. Des clins d’œil à la ville s’invitent alors ici et là : des tables de chevet en métal rappellent le mobilier de jardin, des têtes de lit au motif entrecroisé les treilles murales, des assises en métal celles des jardins publics, un long bar en zinc ceux des vieux bistrot… Giovanna de Bosredon réussit le Paris !
L'hôtel Lilou à Hyères
Entre l’esprit du savoir-recevoir anglais du XIXème et le lustre des grands établissements de l’époque, Lilou renoue avec la tradition des grands hôtels. Derrière la réinvention de cette bâtisse construite en 1890 : le studio Haddou-Dufourcq. Puisant dans les codes des grandes demeures hyéroises du XIXème, le duo livre une vision raffinée du jardin d’hiver. Murs à treillage blanc, canapés en rotin dans le style tropical des années 20, mobilier en loupe de peuplier, vasques en céramique façon années 30, arches mauresques, portes persiennes, pergola palladienne… Les styles et les époques se télescopent avec harmonie et transforment l’écrin en maison de vacances luxuriante, parfumée à tous les étages d’essences de figuier.
L'hôtel Château d'eau à Paris
Panthères et tissus léopard à l’entrée, moquette du sol à la table de chevet, murs laqués, détails chromés et lumières tamisées : on reconnaît ici la griffe du duo Necchi Architecture. Nouvelle garçonnière chic du quartier de Strasbourg Saint-Denis, l’hôtel Château d'Eau est le petit dernier du groupe Touriste. Loin d’en être à son premier coup d’essai, le tandem formé par Charlotte Albert et Alexis Lamesta s’adonne ici à un ballet d’époques, entre années folles, seventies et eighties. Cerise sur le château : les influences, non moins nombreuses, puisent dans le lexique de décorateurs et lieux parisiens mythiques.
L'hôtel Hana à Paris
L’hôtel Hana (Chapitre Six) fleure bon l’esprit nippon. Fusion de romantisme et de minimalisme, de modernité et de tradition, l’adresse située dans le très chic deuxième arrondissement de Paris se laisse transporter au cœur d’un Japon fantasmé. Il n’y a qu’à observer les matériaux pour en être persuadé : papier washi, paille, noyer, bois iroko, laque… Aux commandes ? Laura Gonzalez. Une fois n’est pas coutume, la reine du décor oriental abandonne ses codes maximalistes et bohèmes au profit d’un lexique zen et essentialiste. Le voyage se poursuit dans l’assiette, chez Hanabi, le restaurant-bar d’Hana qui est à lui seul, une destination. Un avant-goût en images.
Les Bains Gardians en Camargue
Entre les hautes herbes sauvages de Saintes-Maries-de-la-Mer, là où les flamants roses pêchent entre les roseaux à plumeau, et les chevaux blancs galopent dans les près de tamaris et d’oliviers, le mythique hôtel Les Bains Paris a trouvé son alter ego méditerranéen : Les Bains Gardians. Un coup de lasso de Jean-Pierre Marois et dix huit mois de rénovation, et ce domaine de 4 hectares s’est transformé en planque néo-provençale. En selle à l’architecture d’intérieur ? Samantha Hauvette et Lucas Madani. En conservant le blanc immaculé des murs blanchis à la chaux comme toile de fond, le duo donne un coup de fouet à tous les espaces, du bar à la réception, des salles de réunion aux salons, des restaurants avec piscines au spa et y instille une atmosphère à la fois chic et rustique, rétro et contempo. Un décor de western à la camarguaise.
L'hôtel Balzac à Paris
Discrétion, calme et volupté… À deux pas des Champs-Élysées, dans la rue baptisée selon le célèbre romancier, l’hôtel Balzac réécrit le conte de fées. Fraîchement revampé, le Relais & Châteaux, qui porte la signature du groupe Bertrand, renaît en refuge confidentiel où l’élégance de la Belle Époque se mêle au minimalisme contemporain. Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay, le duo derrière le cabinet d’architecture Festen Architecture, ont planté le décor d’une époque revisitée. Les cinquante-huit chambres tout comme le salon et son incroyable verrière et le bar de style speakeasy sont délicatement bercés par l’opulence des années 30 avec un twist très actuel. Le spa IKOI lui, raconte une toute autre histoire, celle d’un voyage à travers les décors traditionnels d’un Japon rêvé. Tout y est à la fois dépouillé, et très travaillé. Chaque espace se plaît en volumes épurés, matériaux éprouvés, atmosphères feutrées… Bienvenue à l’hôtel Balzac.
Le Mas Candille à Mougins
De la French Riviera à la Côte Ouest américaine, il n’y a qu’un mas ! Sur les hauteurs de Mougins, face aux collines de Grasse, le Mas Candille renaît en villégiature de charme aux influences doubles, entre Provence et Californie. Les codes d’une époque emblématique, les sixties, font le pont entre les deux côtes, comme les mosaïques monochromes qui plongent dans les piscines des villas modernistes de Palms Spring. Le décor a été pensé par l’architecte d’intérieur qu’on ne présente plus, Hugo Toro. Les quarante chambres du Mas et de la Bastide, les espaces de restauration comme la Table des Pins et le restaurant POOL, ainsi que la GLOW House (un spa et une piscine Clarins ajoutés au paysage) portent sa signature.
Grand Hôtel Cayré
La nouvelle marque hôtelière Miiro annonce la couleur de ses ambitions avec le Grand Hôtel Cayré, première d’une lignée de six adresses installées au cœur de grandes villes européennes. Le Grand Hôtel Cayré a rendez-vous avec les Années folles. Dans les 123 chambres et suites, le cabinet d’architecture anglais Michaelis Boyd a essaimé des lits à cannage, des lustres à franges, des tissus brodés à motifs végétaux, des miroirs anciens. Le tout est mêlé à du mobilier contemporain et des toiles modernes. Une pièce se distingue des autres au 7ème étage : la Suite du Collectionneur imaginée par Gilbert Kann comme les appartements d’un amateur de mobiliers d’arts décoratifs des 20e et 21e siècles. Au rez-de-chaussée, le restaurant Annette revisite la brasserie parisienne traditionnelle avec un décor d’un autre temps, et le bar, baptisé Officine Bac, occupe l’espace d’une ancienne pharmacie, et troque ses remèdes contre des cocktails aromatiques, des spiritueux et des infusions rares. C’est cayré.