Styles
14 mars 2023
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14 mars 2023
La Café Society, cercle cosmopolite et exclusif d’aristocrates, de couturiers, poètes, industriels, journalistes et musiciens du début du XXe siècle, fait son retour dans la création contemporaine. À une heure où l’insouciance battait son plein, ce petit monde privilégié avait pour coutume de se réunir dans des bars, cafés et restaurants en vogue et de faire briller les artistes et créateurs de cette époque, donnant naissance à un art de vivre gai et sophistiqué, baroque et raffiné.
Cet éclectisme mondain se retrouve aujourd’hui dans les intérieurs et créations des architectes, designers et créateurs contemporains qui remontent le temps et usent des esthétiques baroques, frivoles et fantaisistes de la Belle Epoque et des années folles. Voyage dans l’élégance et l’extravagance de la Café Society.
Apogée
1920
Style
ART DÉCO
Transport
ORIENT EXPRESS
Successeur
JET SET
Studio Akademos (Akademos, comme le nom du magazine artistique créé par l’aristocrate parisien Jacques d’Adelswärd-Fersen), puise son esthétique gracile dans les codes mondains et sophistiqués des années 20 et 70. Aurélien Raymond et Costanza Ross, ses fondateurs, usent des matières réfléchissantes et des finis high-gloss pour souligner l’esthétique baroque-raffinée de ces deux époques.
Boîtes à cigares, cabinets à liqueurs, bureaux de dame… Fabriquées dans des matériaux sensuels et luxueux, leurs pièces sont une ode au glitz & glam, à la fête et à la vie nocturne. Chacune porte d’ailleurs le nom d’un personnage de la haute-bourgeoisie : Elsa Schiaparelli, Gloria Von Thurn, Barbara Hutton, Ira Von Fürstenberg, Scott Fitzgerald. Rendez-vous rue de Levis et rue de Maubeuge, pour un retour fantasmé à la Café Society.
Avec des artistes-décorateurs comme René Prou, René Lalique ou Christofle, le style « Orient-Express » a atteint son apogée dans les années 20. Un siècle plus tard, il renaît avec volupté grâce à la « Dolce Vita » de Dimorestudio et le futur Orient Express de Maxime d’Angeac. Ces véritables « palaces roulants » font dialoguer les plus belles matières (loupe d’orme, acajou, velours, soieries, miroir biseauté, cristallerie) avec une recherche d’aisance et d’extravagance qui projette dans une époque : les années 20.
Le Froufrou (Alexis Mabille) et le Silencio (par David Lynch) à Paris, le nouveau Beefbar à Milan (Humbert&Poyet), The Ned NoMad à New York, Mistinguett dans le Casino de Paris… Cet attrait pour les univers mondains et les décors fitzgeraldiens se poursuit dans les adresses en vogue des grandes capitales, celles qui ont autrefois fait la renommée de la haute société. Ces adresses exclusives cultivent une image ultra confidentielle et privée, à l’instar des écrins dorés que côtoyait l’upper class.
Sketch London, l’un des lieux les plus insolites de Londres, s’est refait une beauté sous la houlette de la designer India Mahdavi et de l’artiste Yinka Shonibare. Ensemble, les deux créatives ont conçu l’espace restauratif The Gallery en utilisant les codes théâtraux de l’Art Déco avec une touche Modern Magic. Une adresse d’esthète où partager une banquette avec la crème de la scène artistique londonienne.
Les créateurs de mode célèbrent les tenues nocturnes festives et fascinantes des années folles. Dior en particulier. En janvier dernier, Maria Grazia Chiuri rendait un hommage vibrant à Joséfine Baker, figure emblématique des Roaring Twenties. Soies, broderies, velours, effets froissés, franges et paillettes remémoraient les robes et tenues de scène aussi élégantes qu’extravagantes que Christian Dior créait pour son amie.