Que faites-vous habituellement à ce moment de la semaine ?
« Généralement je suis chez moi, je me ressource avant de reprendre la semaine. »
L’architecte d’intérieur Antoine Simonin psychanalyse ses lieux comme ses clients. Chaque chantier est pour lui une équation à résoudre, entre le portrait de l’espace et celui de son habitant. Un équilibre délicat où il n’est pas question de dénaturer le contexte originel d’un projet ou de se fier aux tendances. Alors au fil des années, le fondateur du Studio Asaï est devenu un portraitiste hors-paire : il retranscrit les envies de ses clients sans jamais imposer une esthétique à sens unique. La trame de fond de ses projets ? Des évocations raffinées qui se confrontent à des matières brutes. Antoine aime travailler avec les veines du marbre, la patine du bois bien choisi ou encore la ligne parfaite d’une chaise.
Cette passion pour l’architecture et la décoration lui vient de sa grand-mère. Dans sa maison en Bourgogne, il passait ses étés à feuilleter une collection de magazines Maison française des années 50-60. Avec le temps, il a su se façonner une signature notable sans surenchère de matières et d’effets. Un style bien particulier qui tend vers une radicalité sincère dans un moulin au Portugal, une villa en bord de mer en Corse ou un lodge en Afrique du Sud.
Que faites-vous habituellement à ce moment de la semaine ?
« Généralement je suis chez moi, je me ressource avant de reprendre la semaine. »
Votre mood du moment ?
« Saupoudrer de la Poutargue sur tout… »
« Un immeuble Haussmannien Rive Droite – qui sur les bases d’un néo-phalanstère – accueillera un des premiers concepts de Co-living à Paris. »
« Un dîner parisien convoquant fantômes du passé et jeunes pousses du présent. Des calligrammes d’Apollinaire remixés aux harmonies vocodées du Motorbass Studio. Une sorte d’incubateur inédit, pensé pour vivre ensemble différemment, à la manière d’une Nouvelle Belle Époque. »
Un matériau que vous avez récemment utilisé ?
« Le Foresso – matériau proche du Terrazzo – aggloméré de chutes de bois recyclé, provenant d’arbres de Londres. Hard et soft, lisse et délicatement étoilé. »
« La maison de ma grand-mère, où je passais mes vacances, enfant. »
« La fantaisie… J’aime ce qui est décalé, excentrique… À l’opposé de mes réalisations, souvent rythmées comme des partitions musicales. »
« Le mouvement Art & Craft, pour sa radicalité constructiviste, verticale, et son parfait équilibre entre lourd et léger. »
« Khaki, bleu pâle, jaune paille. »
« Le film “Le Portrait de la Jeune fille en feu” de Céline Sciamma, l’oeuvre photographique de Paul Rousteau, et le roman graphique “Peau d’Homme” de Hubert et Zanzim. »
Céline Sciamma, Le Portait de la Jeune fille en feu – Paul Rousteau, Sans titre, série Beyond Photography, 2016-2019
La prochaine pièce design que vous aimeriez acquérir ?
« La Cooperage Chair – trône en bois du duo New-Yorkais Fort Standart. »
Le dernier créateur que vous avez repéré ?
« La néo-zélandaise Sabine Marcelis, artiste et designer de moments magiques, interrogeant la matérialité avec immatérialité. »
« Le fauteuil Lady de Zanuso pour Arflex, la chaise Ingram High Back Chair de Charles Rennie Mackintosh, et la lampe Noctambule de Konstantin Grcic. »
Lampes Noctambule de Konstantin Grcic, © Santi Caleca – Chaise Ingram High Back Chair, Charles Rennie Mackintosh, Projet de Studio Asaï, © Yannick Labrousse
La dernière adresse qui vous a bluffé ?
« La Grenouillère à Montreuil sur Mer, pour la table d’Alexandre Gauthier et les huttes signées Patrick Bouchain. »
« Un manoir anglais rénové par John Pawson. »
« L’architecte autrichien Adolf Loos, le duo de Studio KO et l’architecte suisse Peter Zumthor. »
« Les décors de Melancholia de Lars Van Trier réalisés par Jette Lehmann. »