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Le mood de

Sophie Lou Jacobsen

Avec Sophie Lou Jacobsen, le quotidien prend une toute autre saveur. Depuis son atelier à Brooklyn, la designer franco-américaine insuffle un je-ne-sais-quoi bien à elle aux objets les plus usuels, mêlant ainsi pratique et poétique. Ses pièces d’art de la table transforment de simple diner en fête, ses vases révèlent les fleurs qu’ils contiennent et, disposés à côté, ils se répondent, surprennent. Elle façonne alors des moments fugaces de beauté.

 

Au fil des années, Sophie Lou expérimente avec le verre, s’approprie la matière et affine son langage. Si on la connaissait pour son sens des couleurs et du graphisme – inspirés de Nathalie du Pasquier et Ettore Sottssas – sa dernière exposition au festival Contributions l’amène sur un nouveau terrain de jeu : les inspirations médiévales et Art Nouveau s’entremêlent, les ornement floraux font écho à son envie de nature et la couleur laisse place à une opalescence blanche. Une nouvelle page s’ouvre pour elle. Bonne lecture !

Votre mood du jour en 1 mot ?

 

« Contemplative. »

 

Vos envies créatives du moment ?

 

« Me réfugier dans un passé plus doux. »

Votre madeleine de Proust ? 

 

« L’odeur de la mer salée. »

Tablescape goals via Osias Beert

Selon vous, qu’est-ce qui a influencé et façonné votre goût ? 

 

« Le voyage et les rencontres, mais surtout dans les capitales créatives ou j’ai longtemps vécu – Paris, Londres et New York. »

Forme, fonction ou fantaisie ? 

 

« Les 3 ! »

Quels sont vos rituels pour créer ? 

 

« De la recherche profonde, suivie par des croquis, et ensuite le développement avec l’artisan ou le fabricant. »

Votre dernier projet ?

 

« L’exposition Here Between it All avec Zain Ali et Conie Vallese, à Paris, en octobre dernier, dans le cadre de Contributions. »

Comment avez-vous collaboré avec Zayn et Conie ?

 

« On ne se connaissait pas avant ce projet. Anna Caradeuc, qui est derrière le festival Contributions, souhaitait que l’on participe et elle a vu des liens entre nous. En regardant nos différents travaux, on s’est rendu compte qu’il y avait des sensibilités communes notamment avec les fleurs que Conie utilise dans ses chaises et couverts ou dans la fantaisie et poésie que l’on retrouve dans le travail de Zain. On voulait créer un espace qui reflète cet esprit, un monde un peu surréaliste, très romantique, où on se laisse emporter… Le résultat c’est un peu une maison de poupées. La styliste, Aurore Lameyre, nous a aidé à penser l’ensemble. »

Vos inspirations pour cette exposition ?

 

« On a beaucoup regardé les peintures de la période gothique – romantique anglaise. Le style Victorian Gothic, parle beaucoup de nature et d’émotion. J’ai été notamment très inspirée par la peinture Ophelia du peintre britannique John Everett Millais. Avec l’envie de se laisser emporter par les émotions que par la raison. »

3 pièces à chiner sur leboncoin

Comment votre style a évolué ?

« J’ai commencé mon studio avec une collection d’objets pour la table, pour tous les jours, très pop, très graphique, avec pleins de couleurs. Et puis, j’ai voulu approfondir mon travail avec le verre, au début, j’ai continué dans cet esprit. A chaque fois que je crée un nouvel objet en verre, je fais beaucoup plus de recherches, je vais beaucoup plus loin dans l’histoire du verre, et les différentes périodes.

Entre ma première collection de vases et celle présentée lors de Contributions, j’ai aussi lancé une collection de luminaires avec le studio In Common with : une vingtaine de pièce toujours très colorées,  on voit le rapport avec mon travail d’avant, mais on a beaucoup regardé les techniques de Murano et le design italien du 20eme siècle. 

Puis j’ai continué à explorer et  je pense que je suis juste allée de plus en plus en arrière, j’ai commencé à regarder ce qui se passait en France à la période de l’Art Nouveau : Lalique, l’école de Nancy. J’ai voulu introduire ces éléments floraux. Je regardais énormément à ce moment-là l’art médiéval, en allant notamment au musée de Cluny, à Paris.

J’ai adoré tous les motifs floraux sur les tapisseries, les plâtres, les colonnes. Et j’ai voulu réinterpréter cet esprit mais en verre. Je suis revenue vers mon maître verrier avec un dessin d’un vase mais complètement fou, il m’a dit “on va voir ce qu’on peut faire”. ça a pris beaucoup de temps pour affiner les fleurs, pour trouver le moyen de les attacher au vase. Ça a été une espèce d’épuration et de raffinement de cette idée-là. En ajoutant ces éléments beaucoup plus décoratifs, j’ai voulu épurer un peu l’esprit donc je suis partie sur un verre transparent et un verre opalescent. Et voilà, c’est donc un mélange de pleins d’inspirations et le fruit de mes recherches sur le verre et l’histoire des Arts décoratifs. »

Pourquoi cet attrait pour le verre ?

 

« Les possibilités techniques sont folles, pratiquement toutes les formes sont possibles. Et il y a une vraie poésie dans une verrerie quand on regarde comment le verre se transforme en une matière complètement fluide, comme du miel, et puis se laisse manipuler. 

J’aime l’idée d’arriver avec un croquis et réussir à produire un objet qui garde le même esprit, le même mouvement, la même délicatesse et poésie. D’autres matériaux sont souvent beaucoup plus rigides. Bref, j’ai développé une passion pour le verre ! »

Une gamme de couleur qui vous suit depuis toujours (réf. Pantone ou autre ?)


« Le rose pâle. »

Votre colormatch du moment ? 

 

« L’incolore. »

Vos 3 derniers coups de cœur artistiques

 

La dernière collection de Simone Rocha, le film “Le charme discret de la bourgeoisie”, de Luis Buñuel, sorti en 1972, la peinture « Afternoon on Fiesole (Self Portrait) » de Baccio Maria Bacci

Simone Rocha AW23

Le charme discret de la bourgeoisie

Simone Rocha AW23

Le charme discret de la bourgeoisie

Quel est votre premier choc esthétique ? 

 

« Le film Clueless réalisé par Amy Heckerling, sorti en 1995.  »

Clueless

Le dernier créateur que vous avez repéré ?

 

«  Xolo Cuintle, le duo d’artistes formé en 2020 par Romy Texier et Valentin Vie Bine. »

Les artistes / décorateurs qui vous influencent ? 

 

« L’Architecte d’intérieur italien Renzo Mongiardino, la française Andrée Putman, et l’autrichien Adolf Loos. »

Adolf Loos

Villa Garani, Fiesole, 1953 – Renzo Mongiardino

1985 – Ministère de la culture – Andrée Putman

3 comptes Instagram inspirants ?

Les artistes, personnalités avec qui vous aimeriez dîner ?

 

« L’artiste peintre et designer française Nathalie du Pasquier, la chanteuse jamaïcaine Grace Jones, et l’auteure-compositrice-interprète britannique Kate Bush. »

La dernière adresse qui vous a bluffée ou que vous aimeriez découvrir ?

 

« L’appartement des grottes au Palazzo Borromeo de l’Isola Bella.»

Palazzo Borromeo de l’Isola Bella

Le lieu culturel où vous pourriez retourner toutes les semaines ? 

 

« Le Met à New York. »

 

 

 

L’architecte qui construirait la maison de vos rêves ? 

 

« Ettore Sottsass. »

 

 

 

Une scénographie de film ou de lieu qui vous a marqué ?

 

« Le Guépard de Visconti, sorti en 1963. »

Pour ou contre Instagram ?

 

« En théorie je suis contre, mais je sais que j’y doit beaucoup de mon succès, donc il faut admettre que c’est un outil de travail très effectif. Par contre, je trouve que c’est aussi très dangereux pour la créativité, l’originalité, et la santé mentale, donc il faut vraiment savoir comment s’en servir sans tomber dans un piège ou cycle vicieux. »

Chaque semaine, les moods de demain

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