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Made in Situ à la villa Noailles par

Noé Duchaufour-Lawrance

Expositions

23 juin 2023

Après avoir conquis Paris et l’international, le designer Noé Duchaufour-Lawrance quitte la capitale en 2017 pour s’installer à Lisbonne où il démarre un nouveau chapitre : Made In Situ, son label / galerie d’art. Au gré de différents matériaux, savoir-faire et métiers d’art portugais comme la céramique noire enfumée de Tondela, le liège brûlé de l’Algarve, les Azulejos de Viuva Lamego, ou encore le bronze des hélices de péniche et les bougies en cire d’abeille de Fatima, le sculpteur de formation sublime la nature et la réinvente à travers des pièces élégantes et porteuses de sens.

 

Président du Jury de la Design Parade Hyères cette année, Noé Duchaufour-Lawrance investit la piscine, la salle de squash et le sautoir de la villa Noailles à l’occasion de son Centenaire. Il y présente Made In Situ pour la première fois en France et dévoile son dernier opus « Chêne & Liège » créé à partir de bois et d’écorces dans le Var. Aidé par l’Alliance du Lin et du Chanvre Européens dans sa recherche scénographique, notamment pour le sourcing de lin chez le label Libeco qu’il décline en voilage tout autour de l’installation, il imagine trois espaces poétiques infusés d’une douceur organique. Rencontre.

Noé Duchaufour-Lawrance à la villa Noailles / Lin Libeco fourni grâce à l’Alliance du Chanvre et du Lin Européens © Jean Picon

Votre mood d’aujourd’hui en un mot ?

 

 

« Optimiste. »

Quelle est l’histoire que vous racontez à travers l’installation ?

 

« Cette exposition à la villa Noailles est pour moi l’occasion de montrer le travail que je mène depuis 3 ans avec le projet Made In Situ. Je vais pouvoir y présenter mes 4 premières collections réalisées au Portugal, et le dernier opus « Chêne & Liège » réalisé dans le Var. Elle marque un nouveau chapitre de Made In Situ : celui d’une exploration en dehors des frontières du Portugal. C’est un projet exploratoire, et chaque découverte est le point de départ d’une collection d’objets contextualisés. Il se révèle dans la manifestation d’une dynamique créative enracinée dans les trésors d’un territoire, leurs matériaux, leurs savoir-faire vernaculaires et les artisans qui les façonnent. Une dynamique qui place le contexte au cœur de la pratique du design, en conscience. »

Made In Situ à la villa Noailles © Clement Chevelt

Comment les espaces ont-ils été pensés ?

Made In Situ à la villa Noailles / Lin Libeco fourni grâce à l’Alliance du Chanvre et du Lin Européens © Clement Chevelt

Made In Situ à la villa Noailles © Clement Chevelt

« Hormis une présentation en Octobre à NYC dans la galerie Demish Danant qui réunissait les deux premiers chapitres de Made In Situ, “Barrro Negro” et “Burnt cork”, chaque collection avait été jusqu’alors présentée individuellement dans mon espace à Lisbonne. La Villa Noailles me permet de faire dialoguer ces différentes collections entre elles, dans un écrin architectural unique. J’ai voulu travailler sur les contrastes, la lumière, les sons, l’odorat, pour rendre cette exposition d’objets immersive. Évoquer le contexte méditerranéen de la villa à travers le choix de matériaux denses, assez inhabituels dans cet environnement. » 

Made In Situ à la villa Noailles © Clement Chevelt

Made In Situ à la villa Noailles © Clement Chevelt

Made In Situ à la villa Noailles © Clement Chevelt

Comment faites-vous dialoguer les différents matériaux ?

 

« Au contact des matériaux choisis, tels que le liège noir du nord d’Alentejo, le lin Européen tissé en Belgique, la canne de Provence, la peinture silicate ou encore les tomettes de Raujolles patinées à la main, le visiteur est plongé dans un univers sensible, propice à découvrir de nouvelles géographies. Ces matériaux incarnent des marqueurs de spécificités locales et expriment un engagement en faveur de la durabilité, leur offrant la possibilité d’une seconde vie à l’issue de l’exposition. »

La place du lin dans votre scénographie ?

 

« Le tisseur belge Libeco m’a fourni du tissu en lin pour composer un cocon dans l’espace de la piscine, dans le cadre de ma collaboration avec l’Alliance du Lin et du Chanvre Européens. »

 

 

Pourquoi avoir choisi le lin ?

 

« Le lin est une alternative merveilleuse au coton, sa récolte et sa transformation se font à une distance respectable de la villa. La teinte du tissu choisi respecte sa nature, et ne nécessite pas d’opérations de traitements agressifs. »

Lin Libeco fourni grâce à l’Alliance du Chanvre et du Lin Européens © Lucas Frank

Une musique qui incarne l’installation ?

 

 

« Les bandes sonores créées pour ce projet par Moullinex, artiste et Dj merveilleux qui nous suit depuis le premier jour. Ou un titre de Nils Frahm, Fondamental Values… »

Nils Frahm, Fondamental Values

Comment choisissez-vous les talents de Made In Situ ?

 

« De manière tout à fait organique, au fil des explorations, des rencontres. Ce projet est ancré dans le sol, chaque découverte appelle une problématique, liée à un écosystème sensible. »

Pourquoi avoir emménagé au Portugal ?

 

« Mon agence Parisienne et les nombreux projets à travers le monde que nous menions me semblaient de plus en plus écartés de mes convictions, de mes envies. Le projet Made In Situ était ancré en moi depuis quelques années. Une grande ville comme Paris participe à ce carcan dont je voulais sortir. Partir à l’étranger est un sentiment de liberté absolue, et Lisbonne est une ville en contact direct avec les éléments, sa proximité avec l’océan est une aubaine pour un amoureux de la mer comme moi. Le Portugal est un pays propice à la reconnexion au terroir, aux éléments, cette simplicité perdure dans ce pays malgré les changements extrêmement rapides de ces dernières années. »

Quelle est la place de la sculpture dans votre travail aujourd’hui ?

Made In Situ à la villa Noailles © Clement Chevelt

Made In Situ à la villa Noailles / Lin Libeco © Clement Chevelt

« Chaque objet devient sculpture dès lors qu’il fait directement dialoguer un matériau avec la lumière. Je dessine les objets dans ce sens, en essayant de garder une certaine évidence dans la simplicité des volumes. Le dessin est un des médiums qui me permet de travailler. Parfois je m’en écarte pour réaliser moi-même les pièces, comme le projet « Azulejos ». Ce contact direct avec la matière est aussi une prise de risque, l’incertitude du résultat fait partie intégrante du processus. »

Made In Situ à la villa Noailles / Lin Libeco © Clement Chevelt

Collection Barro Negro, Made In Situ

La prochaine étape pour Made in Situ ?

 

« Nous allons continuer le projet « Chêne & Liège » que nous présenterons ultérieurement à Paris. Nous sommes récemment allés à la rencontre du Schiste dans la vallée du Douro, au nord du Portugal, ou de la pierre de lave en Auvergne. Nous étudions aussi l’artisanat autour de notre studio Parisien dans le 11ème arrondissement de Paris. »

Vos adresses portugaises préférées ?

 

« L’hôtel São Lourenço do Barrocal. »

Hôtel São Lourenço do Barrocal, Portugal

« La superbe maison d’hôtes Dá licença. »

Hôtel Dá licença, Portugal

Hôtel Dá licença, Portugal

Hôtel Dá licença, Portugal

« L’hôtel Feel Viana, pour partir à pied sur un beau spot de kite surf. »

Hôtel Feel Viana, Portugal

Hôtel Feel Viana, Portugal

Hôtel Feel Viana, Portugal

Vos envies créatives pour les prochaines années ?

 

« Créer un projet global associant design et gastronomie. »

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