La Maison de Beauté Carita par REV STUDIO x Plendi - GOODMOODS nourrit les humeurs créatives ! Le premier cahier de tendances qui capture les tendances du moment et les moods les plus inspirés.

La Maison de Beauté Carita par

REV STUDIO x Plendi

Retail

1 juin 2023

Goodmoods va à la rencontre d’architectes de talent avec Plendi by Vinci Construction, entreprise générale spécialisée dans les réalisations d’exception qui jongle avec les matériaux rares et savoir-faire singuliers.

Derrière la grande porte du 11 Faubourg Saint-Honoré se cache la nouvelle Maison de Beauté Carita, agencée par l’agence d’architecture REV et réalisé par Plendi by Vinci Construction. Un retour aux sources car c’est dans cet hôtel particulier parisien qu’est né, dans les années 50 Carita, le projet éponyme de deux sœurs, Maria et Rosy Carita. Installé dans son fond de cour, le duo précurseur accueillait là-bas les icônes du cinéma, de la mode et de la création. À l’époque, des grandes dames comme Mistinguett et Joséphine Baker faisaient appel à elles.

Les architectes Cristiano Benzoni et Sophie Thuillier réinventent le lieu au travers d’un parcours sensible et poétique, où chaque pas est une invitation à la beauté. Des intentions captées et matérialisées par Anthony Bugeat, directeur de travaux chez Plendi by Vinci Construction et son équipe. Dans un cadre en noir et blanc, chaque espace est à découvrir, pour un moment de soin suspendu dans le temps. Visite.

Comment est né REV, en tant que duo créatif puis comme agence d’architecture ?

Sophie

« Nous nous sommes rencontrés à Porto, au Portugal, au cours de notre Erasmus. Après nos études, nous avons intégré les ateliers Jean Nouvel en tant que directeurs de projet. Jean nous a ouvert les portes à l’international. »

Cristiano

« En 2004, j’ai cofondé mon agence d’architecture avec l’architecte Eric Carlson. Nous avons collaboré avec LVMH à travers plusieurs projets entre Paris et le Japon. Dans ce sillage, REV est le fruit d’une synergie dans notre travail, on partage une vision commune de l’architecture. »

Quelle est votre approche créative ?

Cristiano

« Nous avons une approche très personnelle pour chacun de nos projets. L’idée est de ne pas parachuter une formule mais de mettre en forme une réelle proposition architecturale. On tend à développer REV à différentes échelles et différentes typologies de lieux, de la conception du design d’objets jusqu’au grands projets d’architecture. »

Sophie

« Notre intention est de créer du désir en révélant l’identité du lieu et l’univers de la marque en dialoguant avec son environnement. Chaque adresse, ville et pays évoque une émotion d’espace très forte que l’on essaie toujours de saisir au travers de l’architecture et du design. »

Quelles ont été les prémices du projet Carita ?

Carita

Cristiano

« L’Oréal s’est tourné vers nous avec cette volonté de redonner un souffle à la Maison Carita en réinvestissant ce lieu mythique du Faubourg Saint-Honoré. C’est la première fois que L’Oréal s’engage dans un projet de cette ampleur, alors nous étions très heureux de cette collaboration. »

Carita

Anthony

« Dès les débuts du projet, nous avons établi un lien de confiance entre tous les corps de métiers, qui ne s’est que renforcé au fil de ces onze mois. Cette cohésion nous a permis d’avancer main dans la main et de mettre en forme les plans de Cristiano et Sophie. Cela a été un travail d’équipe assez extraordinaire. »

Carita

L’héritage culturel de la Maison a-t-il été un terrain de jeu créatif ?

Sophie

« Le 11 Faubourg Saint-Honoré a une signification toute particulière pour Carita. C’est dans le fond de cour que tout a commencé. L’histoire de Maria et Rosy, les deux sœurs Carita a été un réel moteur créatif pour nous. On a puisé dans leurs références et leur vocabulaire pour révéler l’âme de l’espace, de l’architecture jusqu’au mobilier. »

Maria et Rosy Carita

1945 – Image historique de la maison de beauté

Maria et Rosy Carita

1945 – Image historique de la maison de beauté

Cristiano

« Maria et Rosy sont arrivées dans les années 1950 à Paris. Elles ont révolutionné le monde de la beauté. Commençant par la coiffure, elles ont ensuite ouvert le spectre jusqu’à proposer une expérience plus holistique. Elles fréquentaient les actrices de la Nouvelle Vague, les créateurs de mode, les artistes et designers. Leur vision très contemporaine des Arts et de la Création nous a suivi tout au long du projet. »

Maria et Rosy Carita

La ligne de soins pour hommes lancée en 1956 – Carita

Comment avez-vous retranscrit l’identité Carita en architecture ?

Cristiano

« L’ensemble de l’espace s’articule autour de l’atrium central. Nous avons énormément travaillé l’arche en référence au monogramme Carita. Déclinée à différentes échelles et matériaux, elle évoque une forme de sensualité et de féminité.»

Anthony

« Jusque dans les années 1970, l’espace de l’atrium était une cour intérieure. En puisant dans cet historique, Cristiano et Sophie ont réussi à réinterpréter ces volumes. La grande verrière permet de conserver cette belle ouverture sur le ciel tout en réinvestissant la surface, couverte mais toujours lumineuse. Pour que chaque espace se redécouvre au fil des heures selon les jeux de lumière.»

Carita

La lumière naturelle envahit l’espace depuis cet atrium central.

Carita

Cristiano

« On voulait inviter la lumière à l’intérieur pour lui donner une réelle définition architecturale. Nous avons donc surélevé d’un étage la grande verrière. Les rayons se reflètent dans le grand lustre décoratif et se diffusent dans chacun des espaces et des pièces. »

Carita

Quelle a été votre palette de couleur ?

Sophie

« On a une nouvelle fois suivi la ligne esthétique de Carita. La dualité du noir et du blanc est très significative de l’univers de la beauté. Nous avons travaillé les matériaux à travers ces accords en creusant les tonalités. Au delà de l’évidence du noir et blanc tranché, nous voulions retranscrire une pluralité de profondeurs et de textures. »

Carita

Comment s’articulent les différents espaces ?

Anthony

« Le porche du 11 rue Faubourg Saint-Honoré a une allure similaire aux entrées haussmanniennes. Mais une fois passé, l’hôtel révèle ses premiers volumes sous ces arches noires en acier anodisé. »

Cristiano

« Après l’entrée, on arrive directement au cœur de la Maison, surplombé par la grande verrière. L’atrium crée l’inattendu et suscite la curiosité, sans se donner tout de suite. Le lieu conserve encore ses parts de mystère. Le salon de coiffure, les cabines de soins, le restaurant Rosy & Maria ainsi que l’appartement de beauté du dernier étage restent à découvrir. Dissimulées sous une arche, les premières marches du grand escalier sont le point de départ d’un parcours aérien suspendu dans le temps et dans l’espace. L’idée était de capturer le désir, à des moments clés, créer l’émerveillement, pour que chaque visite soit une surprise, une redécouverte. Comme un nouvel angle de vue dans un écrin de lumière. »

Carita

Comment avez-vous redéfini les codes du salon de coiffure traditionnel ?

Sophie

« Dans le salon de coiffure du deuxième étage, nous avons imaginé neuf alcôves de beauté séparées par des paravents en triptyque de miroir. Chaque miroir réfléchit un univers différent, l’effervescence du Faubourg, la lumière de l’atrium ou le comptoir du restaurant. Chacun peut choisir entre un moment d’intimité ou de rencontre. »

Cristiano

« Nous avons fait le choix de révéler les espaces habituellement dissimulés. Le bac à shampoing est au centre de la pièce. La couleur, autrefois préparée dans l’arrière-salon, se donne à voir. Empruntant les codes de la restauration, le bar met en scène la préparation des couleurs comme des cocktails brassés sur le comptoir en lave émaillée aux allures de porcelaine. »

Quels sont les designers à retrouver dans les intérieurs de la Maison de Beauté ?

Sophie

« Pour sélectionner les objets, nous avons suivi le fil de la modernité selon l’histoire Carita. Chacune des pièces est à l’image de l’identité de la Maison. On ne voulait pas seulement imaginer un espace commercial mais créer un endroit de complicité entre une maison, un lieu et les gens. On retrouve les formes tout en douceur de Pierre Paulin et la sobriété élégante de Yang Jiechang. Dans l’appartement privé, les lignes architecturales d’Angelo Mangiarotti rencontrent les créatures sensibles de Hiromi. »