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Expositions
London Calling par Tom Dixon
Tom Dixon, le trublion du design britannique, que l’on connaît pour ses luminaires façon globes de verre fondu et autres suspensions géométriques métalliques, curate pour la maison de vente aux enchère Piasa “London Calling”, une vente à l’accent londoner mélangeant raretés Dixon et œuvres designers ayant une connexion avec la capitale anglaise. Rencontre.
118 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8ème
Exposition publique : jusqu’à Mardi 25 octobre 2022
Vente aux enchères le mercredi 26 octobre 2022 à 17h
Comment est né ce projet de vente pour Piasa ?
« Les discussions avec la maison de vente aux enchères Piasa ont débuté il y a un moment. J’aime beaucoup leur catalogue, leur esprit et leur vision du design. Selon moi, elle est la meilleure dans son domaine. Ce sont des spécialistes. A l'origine, ils m’avaient demandé d’organiser une vente personnelle, seulement composée de mes œuvres. Mais j’ai trouvé le pari trop risqué, je préférerai m’y atteler quand je serai mort ! Je leur ai donc fait une contre-proposition : mélanger des pièces Dixon avec celles d’autres artistes qui sont, à un moment où un autre de leur carrière, passés par Londres. »
Pourquoi avoir choisi ce titre “London Calling”?
« Ce titre est tellement connu et si utilisé ! Il émane au départ de la BBC, des messages codés qui liaient l’Angleterre et la France, et de la prise de parole du Général De Gaulle du 18 juin 1940. Depuis la sortie de l’album London Calling des Clash en 1979 et de leur tube éponyme, cette expression symbolise l’époque punk. Si je n’ai jamais été punk moi-même, cette attitude a formé la jeunesse britannique, l’a poussée à se montrer plus courageuse, à attaquer les conventions.
Avec mon groupe Funkapolitan, nous avons fait la première partie des Clash ! En plus de la musique punk, la construction du tunnel sous la manche puis du nouveau Tate Museum, a attiré beaucoup de personnes. Londres a cessé de devenir un désert culturel : les gens ont voulu y vivre. A cette période, ceux qui ne se sentaient pas à l’aise dans leur petite ville natale, sont venus à Londres retrouver cet esprit libre. Ici, ils ont pu s’affranchir du jugement d’autrui. »
Pourquoi n’avoir choisi que des créateurs basés à londres ?
« Piasa s’intéresse davantage à Charlotte Perriand, Jean Prouvé ou encore au mobilier dannois, mais fait moins attention à ce qui se trouve de l’autre côté de la Manche. Pourtant, beaucoup de créatifs ont étudié ou se sont installés dans la capitale anglaise afin de fonder leur atelier ou leur marque. Il y a une histoire londonienne à raconter qui touche au design, à la mode et à la musique. Pourquoi se contenter de montrer d’anciennes choses Dixon lorsque l’on peut proposer une sélection plus éclectique ? »
Certaines œuvres sont très éloignées de votre univers, comment les avez-vous sélectionnées ?
« J’ai tenu à mettre en lumière des artistes qui, dans la plupart des cas, possèdent leur propres studios de production, qui préfèrent fabriquer les choses eux-mêmes plutôt que de déléguer cette étape à d’autres. Des créatifs qui s'intéressent aux méthodes de fabrication, à l’outillage, à exposer les matières brutes dans leur état primaire.
La vente “London Calling” regroupe surtout des artistes des années 80, et des œuvres allant des eighties à nos jours. Tom Sachs par exemple, avait déménagé à Londres dans le but de suivre des études d’architecture. Il se reconnaissait si mal dans cette filière que je lui ai proposé de travailler pour moi, ce qu’il a fait pendant un an. Il a trouvé un langage et une façon de s’exprimer très personnelle, à Londres. Même si ses objets ne sont pas confectionnés dans la capitale anglaise, ils sont emplis de cet esprit punk qui me touche particulièrement. »
Quelle est l'œuvre Dixon que vous aimez le plus parmi cette sélection et pourquoi ?
« Il m'est toujours très difficile de choisir ! Forcément, j’aime les choses les plus récentes, à l'instar de la chaise en aluminium baptisée Hydro Chair, que je viens de réaliser. Celle de la vente a été conçue dans une finition exclusive.
Les King et Queen Chair, deux modèles uniques de chaises en fonte conçues dans les années 80, m’ont appris à devenir designer. J’ai utilisé des objets trouvés dont la forme me rappelait un dossier ou un pied. C'est ainsi, en jouant avec des rebuts, que j'ai trouvé ma façon de travailler. J’ai commencé sculpteur avant de finir designer, car la fonction m’a donné le cadre dans lequel créer. »