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Les plus beaux défilés de la fashion week
Les fashion weeks s’enchaînent, et ne se ressemblent pas. Après New York et Londres en février, Milan fin février et début mars, place à Paris. Du 3 au 11 mars, la capitale vibrera pour la mode, avant de clôturer le calendrier de la saison automne-hiver 2025.
Si chaque ville cultive son identité, toutes rivalisent d’imagination pour émerveiller, soignant autant le décor que le vestiaire. Plus encore, chaque maison façonne un récit autour de son défilé.
Les héritières d’Anna Sui déambulent, impertinentes et fabuleuses, dans leurs palais imaginaires. Les silhouettes cinématographiques de Gucci évoluent sur les double G de la maison, parfaitement entrelacés. Les célébrités anglaises, improvisés mannequins pour Burberry, évoluent dans un Tate Britain drapé de tissus romantiques inspirés des maîtres britanniques. La femme Carolina Herrera s’offre une balade champêtre au milieu de pivoines mauves tout juste épanouies… Retour sur les plus 8 beaux défilés de la fashion week automne-hiver 2025.
Un siècle de glamour avec Fendi
Si 2025 est le centenaire de l'Art déco, c'est aussi les 100 ans de Fendi. Pour l'occasion, Silvia Venturini Fendi, petite fille d'Adele et Edoardo Fendi, a imaginé un voyage dans le temps, plongeant dans les archives et icônes de la maison pour célébrer cinq générations et un siècle d’histoire au cœur du Spazio Fendi, à Milan. Le décor, confié à Bureau Betak, a ainsi réinventé les salons historiques de la boutique et de l’atelier Fendi situés Via Borgognona à Rome, où les cinq sœurs Fendi – Alda, Anna, Carla, Franca et Paola – travaillaient et jouaient. Un espace qui accueillait les clients haute couture le jour et la jet-set scintillante de Cinecittà la nuit, et où le glamour s’exprimait librement.
Le podium émeraude de Gucci
Pour célébrer son 50ᵉ anniversaire cette année, Gucci rend hommage à son fondateur, Guccio Gucci, en déployant un immense podium en forme de G entrelacés à Milan. Les éclairages mettent en valeur un vert émeraude profond qui habille rideaux, moquettes et plafond, enveloppant l’espace d’une aura théâtrale. Une scène où les récits individuels s’entrelacent pour composer une fresque plus vaste. Pour sublimer l’aspect cinématographique de la collection, le compositeur et chef d'orchestre américain multi-récompensé Justin Hurwitz a signé la bande-son du défilé, insufflant une intensité dramatique au spectacle.
Le décor contrasté d'Acne Studios
Jonny Johansson, directeur de la création d'Acne Studios, puise dans ses racines scandinaves pour explorer la tension entre la nature et la ville, son quotidien actuel. Présenté à l’Observatoire de Paris, le défilé s’ouvre sur un cube mystérieux, son entrée dissimulée derrière des rideaux de velours Very Peri. Une fois à l’intérieur, l’atmosphère s’adoucit, révélant une palette minérale et apaisante. Sculptures de gratte-ciels futuristes et paysages rocheux façonnés en textile par le duo de designers suédois Front instaurent un dialogue subtil entre architecture et nature. Une dualité que l’on retrouve dans les silhouettes : costumes aux coupes droites, tailleurs aux épaules arrondies et robes fluides côtoient des gilets en tricot et des pièces plus décontractées, témoignant d’un équilibre entre structure et légèreté.
La pluie de confettis de Courrèges
En ces temps moroses, Nicolas Di Felice, directeur artistique de Courrèges, transforme l’atmosphère ambiante en grande fête sous la verrière du Carreau du Temple. La coupe, qui a toujours fait l'allure de la femme Courrege, se fait plus que jamais minimaliste et abstraite. Celle-ci est amplifiée par une mise en scène imaginée par Remy Brière, où les confettis, bleu, blanc, rouge et rose, explosent dans un joyeux brouhaha de couleurs et rompent avec le décor jusque là impeccable.
La philosophie kaizen de Casablanca
Pour l’automne-hiver 2025/2026, Casablanca s’inspire de la philosophie japonaise du Kaizen, cet art du perfectionnement constant. Sous influence japonaise, et notamment du style pop Harajuku, la collection revisite les silhouettes avec une touche régressive, multipliant les clins d’œil au magazine FRUiTS, aux courses de moto et à l’univers des films policiers japonais, notamment Brother de Takeshi Kitano. Dans un décor évoquant les jardins zen, le vestiaire oscille entre tradition et modernité : coupes occidentales structurées et imprimés orientaux dialoguent dans une harmonie savamment orchestrée. La soie et le cachemire s’entrelacent à des matières techniques, tandis que les teintes oscillent entre neutralité apaisante et éclats vibrants, rappelant le rythme changeant des saisons.
Les héritières impertinentes d'Anna Sui
Pour l’automne-hiver 2025, Anna Sui s’abandonne à la fantaisie des héritières, ces femmes libres d’esprit, dévouées à l’opulence. Inspirée par Barbara Hutton, Doris Duke ou encore Peggy Guggenheim, elle célèbre leur goût pour les bijoux et les œuvres d’art. Organisé au National Arts Club de New York, un members club fondé en 1898 par Charles DeKay , critique d'art et de littérature du New York Times, le défilé dévoile une garde-robe somptueuse aux textures riches donc chaque détail évoque l’excentricité raffinée de ces femmes insoumises. Les accessoires parachèvent cette ode au faste. En collaboration avec Mondottica, Sui imagine deux montures signature : une silhouette œil de chat aux angles acérés, clin d’œil à Peggy Guggenheim, et une version ailée aux détails laminés et sertis de strass.
Le manoir britannique de Burberry
C’est dans l’écrin prestigieux de la Tate Britain à Londres que Daniel Lee a dévoilé la nouvelle collection Burberry. Inspirée par l’élégance intemporelle des week-ends à la campagne, entre longues promenades sous la pluie et fastes des grandes demeures historiques, la collection revisite les classiques du vestiaire britannique. Le décor, drapé de tissus évoquant les paysages romantiques des maîtres britanniques, dialogue avec des tapisseries et fresques d’exception, empruntées aux plus belles demeures d’Angleterre. Sur le podium, mannequins, musiciens et figures emblématiques du cinéma britannique se succèdent, portés par la voix de la musicienne irlandaise Sinéad O’Connor, créant un récit entre héritage et avant-garde.
La balade champêtre de Carolina Herrera
C’est au cœur du gratte-ciel new-yorkais Solow Building que la maison Carolina Herrera a dévoilé sa dernière collection, une ode à la beauté éphémère inspirée de Being There, roman de Jerzy Kosiński porté à l’écran par Hal Ashby. Le directeur artistique Wes Gordon capture cet instant suspendu, juste après la pluie, où la nature semble parfaite. Ici, les fleurs ne sont pas une simple inspiration : elles s’épanouissent aussi bien au sol que sur les silhouettes. Un jacquard en lurex fleuri illumine une jupe crayon immaculée, manteaux et robes spectaculaires se parent d’éclatantes broderies tulipe. Le bleu bleuet, vibrant, sublime une robe fourreau aux plis minutieusement froncés. Sculptées à la main, des rosettes en soie fleurissent sur de somptueux bustiers sans bretelles et de majestueuses jupes aux volumes étudiés... Une composition florale totale.