Styles
17 juin 2021
Styles
17 juin 2021
Alors que la mode et le design vintage connaissent un engouement sans précédent, comment l’euphorie des 70s-80s-90’s rejaillit et influence t-elle la création ? Alors que la crise sanitaire a exacerbé une forme de nostalgie du « monde d’avant », le besoin de réconfort et d’optimisme se fait sentir. Pour réinventer le « monde d’après » les créateurs remixent les aspirations utopistes des années 1970 à 1990 aux exigences contemporaines.
Le parti pris : une esthétique décomplexée voire radicale, des codes populaires réinterprétés, et une bonne dose de liberté créative. Un bond dans le passé pour faire éclore les esthétiques de demain : c’est la thématique du premier Trendbook de Goodmoods. Un cahier digital, pensé comme un condensé d’inspirations, qui propose en 24 thématiques et plus de 80 pages une analyse de cette « Rétro-fantaisie », à découvrir juste ici.
NOSTALGIE
GEEK
COURANT
POST-MODERN
CODES
POPULAIRE
STYLE
RETRO
Se faisant porte-paroles d’une vision utopique, les designers osent l’extravagance et réinterprètent les codes du design en puisant dans le baroque et l’anti-minimalisme des années postmodernes fin 1970s, début 1980s. Les rayures Memphis, formes tubulaires, fantaisites et étranges inspirent. Maria Cristina Didero, Yolk Studio ou encore la marque UAU Project, rendent hommage aux totems colorés du designer italien Ettore Sottsass.
La palette des couleurs primaires revient en force ! Les teintes qui évoquent la marelle, les Mikados et les coloriages se font écho dans les créations des maîtres de la couleur primaire, Madeline Gins, Shusaku Arakawa et Castelbajac chez Benetton. Une esthétique sportive et joyeuse qui replonge dans le début des années 1990 marquées par les Jeux olympiques d’hiver d’Albertville.
Introduites durant la période postmoderne, les formes boursouflées et dodues enveloppent à nouveau le design. Une inspiration qui fait naître des créations toujours plus gonflées de singularité chez les designers d’aujourd’hui. A l’instar de Philippe Malouin avec son fauteuil bulbeux Mollo résolument contemporain et de Sam Stewart avec sa chaise Aengus, la création s’amuse avec les formes pour mieux faire primer l’émotion sur la fonction et souffler l’idée d’un futur réconfortant.
Plus que jamais, le design repousse les limites de la kitscherie et place l’expérimentation au cœur du processus créatif. Les objets et le mobilier empruntent alors leurs traits aux créations absurdes et loufoques des designers du Radical Design et les intérieurs se transforment en véritables galeries de curiosité sensuelles, à l’image du tabouret Stitch par Eny Lee Parke qui résonne avec l’escalier duveteux de Nanda Vigo.
Hublots arrondis, matières soft touch, vitres ondulées et matériaux limpides, cellules immaculées, techno intégrées… La vie quotidienne se pense dans un habitat de plus en plus réduit qui rejoint les aspirations utopistes de l’ère spatiale des années 1970. Le magasin Aesop d’Houston au minimalisme futuriste, et l’uni Mini Flat ultra-optimisé imaginé par Daniele De Gregorio et Riccardo Fornoni invitent à l’exploration spatiale.
Réfraction, réflexion, transmission de la lumière et effets chromatiques… Quand les miroirs et surfaces réfléchissantes donnent une impression d’extension infinie à l’image des intérieurs des années 1970, les vitres ondulées et les matériaux limpides brouillent la vue. Les matériaux et couleurs se font écho, se reflètent et se combinent dans un tourbillon de lumière. Une influence vintage troublante !