Styles
il y a 2 semaines
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À une époque où tout doit être montré et raconté, les esthétiques se tournent vers la narration du quotidien. Qu’il s’agisse de transformer le banal en extraordinaire ou de révéler l’insolite dans ce qui semble familier, scénariser et sublimer l’intime devient un nouveau levier artistique puissant. Quand les créatifs entrent dans la vie cachée des gens pour marquer, le charnel, le sensuel, l’ennui, la paresse, le cru, le romantisme, l’érotisme, sont alors dévoilés aux yeux de tous.
« Rendre l’intime sublime », devise utilisée par le réenchanteur de toilettes modernes Trone, prend ainsi vie au cœur des inspirations du moment. L’intimité du « soi » comme celle du « chez- soi » sont mises en scène avec poésie ou crudité, via différents médiums, notamment les peintures de Nathanaëlle Herbelin et Elise Hisdal qui dressent le tableau d’une réalité bordélique, mais aussi les campagnes publicitaires des marques en vogue (IRNBY, SKIMS, Lorette Cole Duprat) qui s’approprient la tendance « brat » lancée par Charli XCX ou le détricotage de l’image de la femme parfaite.
Un pied de nez à la pudeur et aux bonnes mœurs qui vise à détabouiser ce que tout le monde partage mais garde secret. Ce thème est décrypté dans le carnet « 5 récits pour 2025 » envoyé lors de l’inscription à la newsletter. Immersion dans l’intime.
Team
Brat
Mood
Bordélique
Hobbie
Paresse
Planque
Boudoir
Dans une société qui valorise l’hyperactivité, les moments d’oisiveté reviennent au premier plan. L’art de ne rien faire, appelé Niksen dans les pays nordiques, est mis en avant dans les dernières campagnes de Miu Miu, Dorso ou encore Bode. Ces tableaux sont parfois agrémentés de décors imparfaits, sens dessus dessous, ou de scènes très intimes habituellement masquées.
À l’heure où le féminisme milite pour de nouvelles représentations du corps et de la sexualité, l’imaginaire érotique évolue et se désacralise. Les sextoys, hier dissimulés, deviennent des œuvres d’art contemplatives chez Helle Mardhal et Studionotte, se dévoilant au cœur de leurs scénographies. La nudité, quant à elle, s’expose librement à la Chapelle XIV. Autrefois déconsidéré et oublié, le plaisir féminin se révèle sous un jour nouveau.
Le boudoir, cabinet de retraite à l’usage particulier des dames pour se retirer seules ou s’entretenir avec des personnes intimes, est à nouveau prisé. La marque de beauté Bienaimé comme la maison de mode Orseund Iris et l’éditeur Trone en exacerbent les contours à travers un rose poudré, emblème de la féminité, théatralisé, mixé aux codes du XIXème.