Styles
18 décembre 2020
Styles
18 décembre 2020
L’art de ne rien faire. À l’heure d’un confinement mondial imposé, ce nouveau concept slow life résonne tout particulièrement. Il porte même un nom chez nos voisins hollandais : Niksen. En réponse à l’épuisement professionnel et au culte de l’hyperactivité, le Niksen revalorise la contemplation et l’oisiveté décomplexée. Considérée hier comme de la paresse, l’inactivité est aujourd’hui assumée et vue comme une source de créativité et productivité. Des vertus soulignées par l’essor de la méditation, l’apparition de salles de sieste, les nouvelles marques homewear et le business du sommeil en général. Une décélération consciente qui tend vers une forme de minimalisme plus que jamais dans l’air du temps.
Acronyme
JOMO
Uniforme
Pyjama
Mode
Pause
Mot d’ordre
Fainéantise
Alors que plusieurs études pointent les millenials comme la génération « burn out », le JOMO (« Joy Of Missing Out ») résonne tout particulièrement pour eux. Rester à la maison plutôt que sortir, prôner le lâcher-prise, voir le laisser-aller. Comme une revendication assumée, la chanteuse Benne clame « I’m a loser » à l’image de The Dude du film The Big Lebowski.
Dans ce contexte, des rassemblements d’un nouveau genre réunissent une communauté en quête de ralentissement. Comme le Do Nothing Club qui se pose en étendard d’un état d’esprit, du droit à la déconnexion, des retrouvailles avec son âme d’enfant. Cette incitation à ralentir passe par des expériences qui mêlent talks, ateliers et découvertes.
La startup américaine Casper, marque de literie en plein essor, inaugurait des salles de siestes « The Dreamery » à New-York. Depuis l’idée a fait son chemin et nombres de start-up comme Nap&Up veulent adopter la sieste au bureau en organisant des journées de sensibilisation et en proposant des cocons à micro-sieste.
La frontière entre intérieur et extérieur s’efface et l’inspiration du pyjama s’affiche au grand jour. Rayures bleues et roses, kimonos en soie, peignoirs portés à l’extérieur comme un duvet 2-en-1 (chez Offhours, la marque d’« inactive-wear »). Des costumes de nuit en tout genre qui s’exposent jusqu’à s’assortir à sa décoration d’intérieur.
Les influenceuses ont trouvé chaussure à leur pied avec les slippers, un savant mélange entre les mocassins et les pantoufles. Été comme hiver, ces chaussons d’extérieur ne les quittent plus. Kanye West comme à son habitude est allé encore plus loin en débarquant dernièrement en claquette (Yeezy Slide 6) au mariage de 2 Chainz.
Qui n’a jamais rêvé d’assister à un concert ou d’aller au cinéma en restant dans son lit… Le compositeur berlinois Max Richter a embarqué les auditeurs dans une expérience inédite de huit heures Sleep, à entendre allongé dans un lit à la Philharmonie de Paris. Les cinéphiles aussi sont restés allongés au Grand Palais lors du festival Cinema Paradiso .
Le droit à la déconnexion est devenu un luxe dont les marques ont su s’emparer pour parler à leurs consommateurs surmenés. En tête de file, la start-up Burrow et ses canapés modulables, qui manie l’art du « No plan is my plans » dans ses campagnes. Plus généralement, les marques liées au bedding sont aujourd’hui nombreuses à réinventer l’art de la literie. Un business du sommeil plus vaste encore voit le jour avec des objets connectés ou encore des rituels beauté de nuit d’un nouveau genre.