Comment ce chantier s’inscrit-il dans la longue histoire de la Villa Médicis ?
« Dans les trois prochaines années, on arrivera à 33 espaces repensés et quatre jardins réouverts. Et oui, cette logique d’interventions successives est au fond inscrite dans l’histoire même de la Villa Médicis. C’est un chef-d’œuvre de la Renaissance, voulu par Ferdinand de Médicis, avec les meilleurs architectes de l’époque et le peintre Giacomo Zucchi qui refait les plafonds et les frises. Au XIXᵉ siècle, Horace Vernet crée la chambre turque, l’une des premières chambres « orientales ». Dans les années 1960, Balthus intervient à son tour. Plus récemment, le plafond de la salle des Actes a été refait par Claudio Parmiggiani.
Chaque fois, quand ces interventions sont réalisées, elles sont éminemment contemporaines. Puis elles deviennent l’histoire. Quand les spécialistes de la Renaissance découvrent la loggia patinée par Balthus, avec cette couleur indéterminée entre le jaune, le gris et le bleu, ils ont un moment d’effroi : une loggia de la Renaissance, c’est censé être bleue ou blanche.
Aujourd’hui, nous ajoutons simplement une nouvelle couche à cette stratification. »