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Le mood de Roman Akira Frankel, fondateur de

Kira

Kira est avant tout l’expression, dans un objet de caractère, d’une identité et d’une histoire, celle d’un enfant du Japon à la recherche d’un juste équilibre. Dans la subtilité d’une ligne et l’intensité d’une couleur, Roman Akira Frankel fait l’éloge de l’ombre au travers d’une collection de luminaires laqués.

 

Fondée en 2022 à Paris, Kira oscille entre tradition et modernité, légèreté et profondeur, design et sculpture, pour créer des objets emplis de sens et de signification. Puisant dans le vocabulaire esthétique du Japon, la collection invite à la contemplation.

 

Cette finesse du trait se prolonge jusqu’à Milan. Les créations Kira sont exposées au Labò entre le 16 et 20 avril dans le cadre de la Design Week de Milan et sont à retrouver à la Goodmoods Galerie.

Collection 2023 © Kira

Quelle est votre madeleine de Proust ?

 

« Depuis mes débuts, je suis porté par mes souvenirs d’enfance au Japon et à l’esthétique qu’ils évoquent. Je repense souvent à la maison de mes grand-parents à Tokyo. Je suis très attaché à cette culture, à ses traditions et à ses objets. Ses grandes bâtisses en bois, où je dormais à même le sol sur un futon, mes anciens jouets d’enfant, comme ce grelot gara-gara offert à ma naissance. Toutes ces petites reliques, pleines de nostalgie. »

Lampe Toshiro © Kira

« Ce qui m’intéresse dans les objets, ce sont leurs significations. Aujourd’hui, j’ai toujours cette approche. Au-delà du dessin, j’essaie de raconter une histoire. Faire sens en créant un sentiment de familiarité, qui par une ligne, une matière ou une couleur évoquera une émotion. »

Détail lampe Yoshiko © Kira

Portez-vous le même regard sensible sur le Japon que lorsque vous étiez enfant ?

 

« Au fil du temps et des rencontres, ma sensibilité a évolué. Avant de fonder mon studio, j’ai travaillé un an auprès de l’architecte Sou Fujimoto à Tokyo. Au travers de son travail, j’ai ouvert de nouvelles portes à la réflexion. Il a une façon unique de repenser l’espace, briser les codes, et développer une proposition oscillant entre architecture et sculpture. Toujours avec une volonté de modernité, mais jamais gratuite. Toujours justifiée et réfléchie. »

Lampe Toshiro © Kira

Passionné de dessin, pourquoi s’être d’abord tourné vers l’architecture ?

Croquis © Kira

« Depuis que je suis enfant, je dessine. J’ai toujours été très sensible à mon environnement, à ses formes, ses lumières et ses couleurs. J’adorais observer, puis redessiner. En me tournant vers l’architecture, j’ai eu envie d’apporter une tangibilité à mes dessins. Qu’ils s’ancrent dans la réalité et dans le temps. Que ce soit à travers l’architecture ou le design, j’aime cette idée de transmettre un message qui pourra perdurer au fil des années. »

Lampe Yoshiko Speciale © Kira

Croquis © Kira

Applique murale Kobe Rouge foncé © Kira

Comment est né le projet Kira ?

Les lampes à poser Toshiro © Kira

« Kira a été officiellement lancé en septembre 2022 au salon Maison & Objet. Le design a longtemps été dans un coin de ma tête, puis l’idée s’est développée au fil de mes projets. À l’origine, je suis architecte mais le dessin est ce qui me porte avant tout. En fondant Kira, j’ai pu ouvrir une nouvelle fenêtre créative et transmettre une intention autre. Amener une proposition plus personnelle au travers du design, en me concentrant sur l’objet. »

Lampe Yoshiko © Kira

Comment dialoguez-vous entre architecture et design ?

 

« Au cours de mes premiers projets d’architecture, je suivais un vocabulaire de formes très géométrique et conventionnel. Puis je me suis tourné vers une approche plus sculpturale en dialoguant entre les courbes et les matériaux. Lorsque j’ai imaginé le bar à vin Faby à Paris puis la collection Kira, j’ai tenu à travailler l’argile sous toutes ses potentialités. Brûlé, fossilisé, céramique ou laqué, le matériau est au cœur de mon travail. L’intention créative est assez commune à ces deux typologies de projet. Dans l’architecture ou dans le design, j’injecte toujours une même réflexion autour de l’objet. Autour des lignes, des matériaux et du savoir-faire, sans jamais oublier de le penser dans l’espace. »

Quel a été le fil rouge

de vos recherches ?

 

« Au Japon, il y a cette ambivalence entre modernité et tradition. J’aime retrouver cet équilibre dans mes objets, essayer de porter un nouveau regard. Retourner un abat-jour, surdimensionner un socle, tout en puisant dans des références traditionnelles. Le savoir-faire de l’argile et de la laque.»

Lampe Toshiro © Kira

« Lorsque j’ai dessiné et produit la collection Kira, j’ai puisé dans le vocabulaire esthétique japonais. J’ai énormément travaillé sur les courbes, la texture et les finitions laquées. Les luminaires sont des pièces haut de gamme, mais cela n’implique pas nécessairement l’ostentatoire. On peut traduire quelque chose de très raffiné par une ligne pure, une couleur profonde ou une lumière justement diffusée. C’est au travers de cet équilibre que l’objet fait sens et suscite une émotion. »

Lampe Toshiro Bleue © Kira

Détail lampe Toshiro Bleue © Kira

Quelle place donnez-vous à la fonction dans la création ?

 

« En privilégiant le design, j’ai eu la sensation qu’on mettait de côté la fonction. Alors lorsque j’ai fondé Kira, j’ai voulu remettre l’objet au centre de la pièce. Redonner un sens à l’objet par sa fonctionnalité et travailler sa forme en cohésion avec son usage. En dessinant des luminaires, on ne peut pas oublier la fonction. La lumière peut transformer l’objet, elle permet de dire quelque chose lorsqu’ elle est éteinte, puis lorsqu’ elle est allumée. »

Lampe Toshiro © Kira

Lampe Yoshiko © Kira

Pour vous, la lumière a une force esthétique ?

 

« Complètement. La lumière a un apport esthétique et peut changer le sens de l’objet. C’est pour cela que j’ai beaucoup travaillé la forme, en harmonie avec la lumière. Sur la lampe Toshiro, j’ai dessiné ces quatre oreilles laquées qui viennent diffuser la lumière différemment. Allumée, la lampe raconte autre chose, les couleurs et les lignes changent. »

 

« J’ai été beaucoup marqué par l’essai de Jun’ichirō Tanizaki, L’éloge de l’ombre. Il explique comment la fonction et la forme s’équilibrent. Dans la création des pots en céramique japonais, les artisans travaillaient l’émail délicatement brisé, pour que la lumière se diffuse. Je trouve ça très fort, lorsque le beau est justifié. »

Lampes Toshiro © Kira

Quelles émotions vous évoquent la collection ?

Lampe Toshiro verte © Kira

« Chacune des pièces de la collection porte une signification particulière. Toshiro était le nom de mon grand-père et Yoshiko le nom de ma grand-mère. Toshiro suit des courbes massives et statutaires, là où Yoshiko évoque un autre imaginaire, plus délicat et sensible. J’ai transposé une émotion très personnelle dans mes dessins. Pourtant, j’aime cette idée qu’un design se révèle au travers de ses lignes, de sa couleur, de son espace et de celui qui le possède. C’est à ce moment que l’âme entre dans l’objet. »

Inspiration de Toshiro, le grand-père

La collection est en ligne !

Toujours à la recherche de sens et d’équilibre, quels seront vos prochains projets ?

 

« En fondant Kira, j’ai imaginé plusieurs luminaires que vous découvrirez au fil du temps sous forme de collections capsules. Je trouve qu’il y a une réelle fenêtre créative à exploiter dans ce champ. Et actuellement, je travaille sur ma première collection de mobilier, qui suivra ce même langage esthétique. Se concentrer sur l’essence de l’objet pour dessiner une ligne harmonieuse et aboutie. »

FIRE MOOD

Un lieu qui vous rend nostalgique?

 

« Le Japon, et la maison traditionnelle de mes grand-parents à Tokyo. »

 

 

 

Un objet qui vous ramène au japon?

 

« Le grelot traditionnel en bois de mon enfance, le gara-gara. »

Un bâtiment architectural qui vous inspire ?

 

« La Taïwan Tower de Sou Fujimoto. Il a repensé la tour, non plus comme une structure verticale mais comme un espace linéaire. »

 

 

Une musique qui vous apaise ? 

 

« Always with me de Yumi Kimura. »

« Always with me » Yumi Kimura

Une odeur qui vous fait voyager ? 

 

« L’odeur de la mer, de la forêt, du soleil écrasant. »

Am letzten Tor. Au dernier portail de Anselm Kiefer © Georges Poncet

Une oeuvre d’art qui vous bouleverse ? 

 

« Une peinture de Gao Xingjian qui est exposée chez mes parents. Ou encore très ému devant les toiles d’Anselm Kiefer. »

La Destinée de Gao Xingjian

Les goods de Roman

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