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La contre-soirée de

RODOLPHE PARENTE

Expositions

30 juin 2022

Une fête architecturale, grandiose, en continue de pièce en pièce. Une abolition totale des conventions bourgeoises et du bon goût. Bienvenue dans la Contre soirée de Rodolphe Parente, invité d’honneur et président du jury de la Design Parade Toulon 2022. Cette cacophonie, grandiloquente et lyrique, éclot de chaque mise en scène millimétrée par un évident regard cinématographique en collaboration avec Marie Veidig.

 

Une atmosphère iconoclaste, sans époque, qui se voit à l’origine de choix de créations et de collaborations détonnants. Exemples ? Une tapisserie sur-mesure champêtre dépeignant une joyeuse farandole humaine par Mobilier National, un plissé architecturé aux nuances arc-en-ciel servant de Huis clos à la salle à manger par Maison Lemarié Lognon ou encore des œuvres de Jean Claracq, Claude Viallat et Alice Guittard. Retour sur cette Grande Belleza version Rodolphe Parente.

Rodolphe Parente

Comment en êtes vous arrivé à votre métier ?

 

« Lorsque j’étais enfant, j’accompagnais parfois mon père artisan sur les chantiers. J’aimais voir les choses se faire et se construire avec l’énergie de la main de l’homme. Je me souviens déjà au collège dessiner des maisons et naturellement je me suis orienté vers ces métiers de la conception… styliste, architecte, designer, c’était très flou au départ mais c’était ce milieu qui m’intéressait. »

Votre processus créatif quand vous démarrez un projet ?

 

« Comprendre quel est le contexte culturel du projet, c’est à dire : pour qui, pour quoi et comment. Chaque projet que je mène est singulier, avec une écriture unique ce qui nécessite une compréhension sensible des attentes et des envies du commanditaires afin d’écrire une histoire « sur-mesure ». »

Appartement Concrete par Rodophe Parente

Appartement Babylone par Rodophe Parente

3 mots pour définir la Design Parade ?

Créativité, diversité, générosité

Votre finaliste coup de cœur de la Design Parade ?

 

« Tous très sincèrement ! Cette année, les finalistes ont poussé leur projet si loin… C’est absolument remarquable de voir un tel aboutissement d’idées et de professionnalisme qui se dégage des présentations.

Tous ont travaillé main dans la main avec des artisans, sur des concepts engagés, avec une exigence de réalisation si qualitative. Cette année, le jury a été bouleversé par la sincérité des propositions sans en mettre une au dessus de l’autre, mais il fallait bien déterminer un lauréat… »

Quelles sont les inspirations de votre scénographie Contre soirée ?

« Je souhaitais convoquer des principes forts que j’exprime dans ma pratique : l’architecture de l’épaisseur, l’architecture de la lumière, le souci du détail. Cette thématique de « contre-soirée » a un sens selon moi dans le prolongement de cet esprit si singulier de la design parade, où l’on fait tout sérieusement sans se prendre au sérieux dans un esprit de partage et de générosité. Les rencontres se font sur un « pas de coté ». J’avais envie également de mettre en friction le patrimoine et l’architecture intérieure, mettre en place un dialogue entre le bâti et l’intérieur tout en recréant des cadrages, une déambulation qui participent à l’appréhension de l’architecture intérieure. »

Un lieu qui caractérise pour vous cet esprit de fête ?

 

« La fête peut être démesurée, entre amis, mondaine, religieuse, païenne. J’aime les lieux qui fédèrent, qui rassemblent, qui créent du lien tout en disparaissant derrière l’esprit du lieu. Je crois que cela remonte à mon enfance, aux kermesses, aux sagra du village de mon père en Italie. Si j’avais un don magique, je demanderais à Paolo Sorrentino de me transporter dans cette première scène incroyable sur le rooftop d’un immeuble à Rome dans la Grande Bellezza : le mélange et la beauté. »

Pourquoi avoir mixé des styles de matériaux très opposés ?

« Je n’aime pas les aprioris sur les matières. J’aime les mettre en dialogue pour que leur mélange apporte une nouvelle lecture aux espaces et aux atmosphères. J’avais envie de créer cette architecture de lumière avec une matière simple, façonnée par la main et c’est ce que nous avons réussi à développer avec Maison Lemarié Lognon dans ce plissé architecturé. La lumière et l’ombre participent à cette atmosphère, comme un vitrail contemporain qui vient cadrer cette magnifique tapisserie du Mobilier National. »

Comment avez-vous pensé l’espace et le choix de ses objets ?

 

« J’ai collaboré avec Marie Veidig sur la mise en vie de ce lieu et nous souhaitions créer une histoire autour d’un appartement en vie, hors de la notion de bon goût mais avec un sens réel de l’usage des choses. Donc nous avons incarné ces espaces comme si nous y vivions, cuisinions, riions, chantions, dormions. Avec toujours de petits accidents qui apportent de la saveur à cette belle narration. »

Les talents rencontrés lors de ce projet ?

« J’ai eu beaucoup de plaisir à développer avec le 19M des collaborations plutôt inattendues pour ce projet ce qui a permis la relecture de certains métiers de grandes maisons comme Lemarie Lognon ou Gossens. J’ai également eu beaucoup de soutien d’artisans comme Romain Guillon ou Lallier qui ont, par leur savoir-faire, patiné ce projet si ancré dans une écriture post-moderne. »

Création murale Romain Guillon

Des comptes Instagram liés à ce Mood festif ?

 

La fête n’est pas sur Instagram, elle se vit ! (Même si parfois il m’arrive de faire des lives avec mon compte, tard, dans les soirées !)

Une personnalité iconique qui incarne ce désir de fête ?

 

« Andrée Putman, intemporel chic et ultra festive. »

La bande son pour une contre-soirée réussie ?

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