Sessùn célèbre les dix ans du sac Divine à travers une exposition itinérante. Quinze artistes ont été invités à réinterpréter cet iconique. Une carte blanche qui laisse la part belle aux savoir-faire.
Plasticienne et scénographe, Marion Flament étudie la lumière pour révéler l’étrangeté et la beauté des matériaux. Ses prouesses ne se cantonnent alors pas au simple modelage. Jouant la carte du trompe-l’œil et jonglant avec les échelles Marion Flament transforme la matière et la transcende via la lumière.
Si le verre est son médium de prédilection, pour Sessùn, Marion apprivoise la céramique qu’elle émaille d’un fini métallique qui réfléchit la lumière. Une manière de la détourner et de lui donner toute sa particularité. Pour sublimer le sac Divine, Marion a imaginé des formes porte-bonheur et des petits grigris en faïence qui semblent s’en échapper. Retour en mots sur les dessous de sa création avec Marion.
« Divine Palette: Exploring Colors and Textures »
Sessùn Paris Bachaumont
11 rue Bachaumont, Paris 2e
Comment vous êtes-vous emparée du sac Divine ?
« Pour cette création, je me suis inspirée fidèlement de la forme du sac Divine et j’ai travaillé l’anse comme un endroit de libre expression. Cette ligne est composée d’une multitude de formes porte-bonheur comme échappées du sac. »
Pourquoi cette couleur ?
« J’ai utilisé un émail d’une couleur métallique car tout en unifiant la sculpture, il lui donne l’aspect d’une autre matière que la céramique. Pour moi s’emparer d’un sac pour en faire une œuvre, c’est chercher à en transformer l’aspect et détourner ce qu’on projette de son usage, notamment à travers la sensation des matériaux. »
Quel a été votre médium de prédilection ?
« J’ai sculpté ce sac en modelant de la faïence. Cette technique m’a permis de m’approcher au plus près de la forme originelle tout en y apportant les détails que je souhaitais détourner. »
Quelles ont été les surprises rencontrées lors de ce projet ?
« C’est toujours une surprise d’imiter une forme. De voir l’objet sortir de l’argile et devenir presque vrai, comme Pinocchio ! »
Comment avez-vous travaillé avec Sessùn ?
« J’ai d’abord dessiné une esquisse et nous avons échangé sur la couleur de la terre. Le dialogue a été très direct et simple. Nous aurions aimé réaliser une sculpture en verre, mon matériau de prédilection, mais c’est une pièce bien plus complexe à mettre en place et moins intuitive. Je me suis donc orientée tout de suite vers la terre d’un commun accord avec Sessùn. »
Des artistes ou courants artistiques qui vous ont inspirée ?
« Pour les œuvres que je réalise comme l’anse du sac, en accumulation de formes modelées, je m’inspire plutôt de pratique sacrée ou votive, comme la fabrication de chapelets, de guirlandes ou de colliers, de fleurs, de perles ou d’os. »
Vos accessoires fétiches quand vous travaillez ?
« Ma combinaison de travail verte que je mets en rentrant dans l’atelier, une bougie allumée quand j’ai besoin de concentration et des petits cailloux dans mes poches que je ramasse un peu partout. »
Quels sont vos projets à venir ?
« Une installation pour le centre d’art Le Kiosque en Mayenne lors de l’événement 53 tours.
La foire Ceramic Bruxelles avec ma galerie Romero Paprocki.
Et plusieurs collaborations avec des architectes d’intérieur à Paris et à Lisbonne. »
Les œuvres d’Alba Galocha, Astérisque, Audrey Guimard, Atelier Sao, Arthur Ristor, Annabelle Jouot, Elsa Noyons, Guylène Galantine, Jorge Suárez-Kilzi, Lisa Allegra, Macheia, Matna Paris, Marion Flament, Simone Loo et Thibaut Lipski sont exposées du 10 octobre au 30 octobre, dans la nouvelle adresse de Sessùn, au 11 rue Bachaumont, dans le second arrondissement parisien.