Quel jour sommes-nous ?
« Un jour de gueule de bois légère mais les fous rires d’hier soir valaient le coup. »
« J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste », l’antithèse est parfaite pour cerner la malice Prigent. Auteur du livre du même nom, journaliste télé, réalisateur, producteur, figure d’autorité dans l’impitoyable monde de la haute couture, le breton, né à Plouescat, a même été adoubé « Mediapart de la mode » par le roi Karl Lagerfeld.
Tout commence avec les fanzines que Loïc crée au lycée, la suite se passe à Paris. Il débute chez Libération et Canal +. C’est le premier à aller filmer le cœur de la création, les petites mains, les coulisses des défilés, tous les à-côtés de la mode. Son humour charmeur, sa douce ironie plaisent. Un sens de la répartie qui n’a pas laissé indifférent la marque Aigle : Loïc Prigent a inscrit « T’es breton breton ou t’es juste breton ? » sur leurs iconiques bottes, à l’occasion des 170(+1) ans de la maison.
Rencontre avec un breton breton.
Quel jour sommes-nous ?
« Un jour de gueule de bois légère mais les fous rires d’hier soir valaient le coup. »
Un mot pour décrire votre humeur du jour ?
Vos envies créatives du moment ?
« Des choses drôles et mélancoliques. »
Votre premier choc esthétique ?
« Les 4 saisons de Vivaldi en cassette dans la voiture à neuf ans. »
Qu’est ce qui a influencé le plus votre goût ?
Le médium vidéo est un savoir-faire au cœur de votre travail journalistique, pourquoi cette spécialisation ?
« Les piges en presse écrite étaient payées au lance pierre. Je crois que les montants n’ont même pas évolué. Le choix a d’abord été économique. Je n’ai rien compris les premiers jours en télé et je ne comprends toujours pas grand-chose à la technique par exemple. »
Quels sont vos rituels pour créer ?
« Je n’en ai aucun. Je n’ai pas vraiment de bureau et quand je m’y assois ce n’est pas pour travailler. »
Quels souvenirs évoquent l’iconique botte ?
« L’enfance agricole, on en avait tous dans la famille. Mon père a fait une chute de douze mètres et sa botte Aigle s’est coincée dans l’échafaudage et l’a sauvé. Donc on respecte Aigle dans ma famille. »
T’es breton breton ou t’es juste breton ?
« Breton breton. Je voudrais me remettre à parler la langue mais j’ai presque tout oublié. »
Qu’est ce qui nourrit vos humeurs créatives ? Vers où vous tournez vous pour trouver l’inspiration ?
« Le Louvre en solo, les médias qui parlent de sujets inconnus. »
Vos 3 derniers coups de cœur artistiques ?
« Le palais d’Urbino en Italie. L’usage des plans silencieux dans la télé-réalité The Boyfriend sur Netflix, j’ai tanné tout le monde pendant deux semaines avec ce truc. La petite exposition sur Capron au Musée de la Poterie Méditerranéenne dans le petit village Saint-Quentin-la-Poterie. »
La prochaine pièce design et/ou mode que vous aimeriez acquérir ?
« Je suis dans ma phase assiettes, des italiennes ou des bretonnes avec des personnages peints. »
Quelle est votre plus belle rencontre créative ?
« La géniale graphiste Geneviève Gauckler rencontrée à mes 19 ans. Elle m’a tout appris, j’utilise encore ses préceptes graphiques et moraux plusieurs fois par jour. »
Le dernier créateur que vous avez repéré ?
« Les gens qui vous lisent devraient porter RIER. »
3 comptes Instagram inspirants ?
Les artistes, personnalités avec qui vous aimeriez dîner ?
« La femme qui a inventé la roue. Boy Capel. La féministe Robin Morgan. Jeanne Friot. »
La dernière adresse qui vous a bluffé ?
« La crêperie Tanguy à Paris. La sensation de nager dans du miel. »
Le lieu culturel dans lequel vous pourriez retourner toutes les semaines ?
« Les musées de Quimper. »
Une scénographie de film ou de lieu qui vous a marqué ?
« Quand la fusée Chanel s’est envolée dans le Grand Palais. »
L’architecte qui construirait la maison de vos rêves ?
« Mon père (c’était de son propre échafaudage qu’il était tombé, il a construit de belles maisons). »
Pour ou contre Instagram ?