De Sydney à Melbourne en passant par Brisbane, The Stella Collective impose subtilement son exotisme raffiné dans l’architecture d’intérieur australienne. Palette solaire et mordorée, matériaux ouatés, épure subtilement sophistiquée… Pour chaque projet, le studio raconte des histoires ensoleillées et imbibe l’espace d’une atmosphère particulière. Une sensibilité impulsée par sa fondatrice, Hana Hakim. Il y a une vingtaine d’années, elle a fui le ciel gris de Londres pour rejoindre le doux soleil de Melbourne, et, suivant son ambition, s’est immiscée dans ce petit monde qui ne lui était pas destiné. Née d’un père syrien ayant pavé la France et l’Angleterre, Hana a hérité d’une grande curiosité pour les cultures et les influences, qui la pousse à toujours imprégner ses projets de récits. Dernier exemple en date ? Un projet résidentiel à Dubaï qui puise ses codes dans le modernisme de l’Arabie des années 1970. Rencontre.
Lancemore Hotel Milawa par The Stella Collective © Lillie Thompson
Quelle heure et jour est-il ? Que faites-vous à ce moment de la semaine ?
« Nous sommes samedi soir, il est 18h57. Nous venons de photographier notre récent projet à Dubaï, Casa Amal. Je suis assise dans la chambre d’hôtel et je regarde les images avec un grand sourire. Normalement, je suis sur le point de m’asseoir et de regarder Below Deck avec mon mari, qui est lui aussi fabuleux ! »
Casa Amal par The Stella Collective © Lillie Thompson
Votre mood en un mot ?
Lancemore Hotel Milawa par The Stella Collective © Lillie Thompson
Le projet qui vous a le plus occupée ces derniers mois ?
« Casa Amal ! Nous avons créé cette maison de A à Z pendant la pandémie. Travailler sur un design aussi exotique, C’était une manière de s’évader ! Aujourd’hui, nous ressentons tous la magie, l’amour qui s’en dégage. Tous les concepteurs connaissent ce sentiment, un tel bonheur et une telle fierté dans le cœur. »
Casa Amal par The Stella Collective © Lillie Thompson
Quelles en sont les inspirations ?
« Casa Amal est un projet profondément inspiré par l’époque moderniste de l’Arabie des années 1970. Une période qui a marqué le début de la Renaissance moderne dans le domaine de l’architecture et de la pensée, mais c’est aussi une maison divine et chaleureuse, une oasis de pureté et de lumière. »
Un projet à venir ?
« Nous travaillons actuellement sur un appartement des années 80 situé sur la plage de Noosa en Australie. Nous adorons redonner vie à de vieux joyaux, sachant qu’en Australie, l’époque des années 80 est un peu vieillotte ! Avec ce projet, nous explorons une nouvelle manière de voir les tropiques en Australie avec sensualité, harmonie, lumière, naturalité… Notre palette est rugueuse et dorée, et contrebalance le bleu de l’océan et la cime des arbres tropicaux. »
Un matériau que vous avez récemment utilisé ?
« Les carreaux de Zelige bleu Colbert et les briques d’argile arquées qui créent de la lumière et de la texture, dansent sur des matériaux doux. »
Qu’est-ce qui a influencé et façonné votre goût ?
« Sans aucun doute mon héritage syrien – mon père a immigré d’Alep en Syrie à l’âge de 20 ans pour s’installer en France et plus tard en Angleterre. Son enthousiasme pour le monde et la culture m’a profondément poussée à voir l’ingéniosité et la beauté du design dans les mondes plus anciens, ceux qui nous ont précédés. Le cadeau qu’il m’a fait en me transmettant un bel héritage, joue un rôle déterminant dans mon travail. »
Une gamme de couleurs qui vous a toujours suivie ?
« Je suis une grande adepte de la simplicité – nos finitions ne sont donc jamais trop compliquées – bien que je sois une grande fan des designers qui utilisent des finitions plus vives, je pense que mon âme est plus à l’aise dans des lignes épurées, des proportions gigantesques, des textures et des finitions apaisantes plutôt que dans des couleurs audacieuses. Mais je suis également prête à m’embarquer dans des bombardements de couleurs tant qu’ils ne sont pas trop permanents. »
MA Financial, Sydney par The Stella Collective © Lillie Thompson
Deux mots pour décrire votre style ?
Villa Joseph par The Stella Collective © Lillie Thompson
« Un livre : Modernist Beirut ; Un film : Le Plus Escroc des deux, pour tout le glamour de Villefranche-sur-Mer ; Un série télévisée : Top Boy, pour le côté grinçant et merveilleux de Londres que les gens ne connaissent pas vraiment. »
L’artiste avec lequel vous aimeriez dîner ?
« Le musicien américain Axl Rose ! Je lance une bouteille à la mer : Axl, si vous me lisez, est-ce que je peux m’occuper de votre maison ? »
Le dernier lieu qui vous a fascinée ?
« Athènes : une ville magnifique et inattendue, grinçante mais splendide. »
Le lieu culturel où vous pourriez retourner tous les jours ?
« Le temple Wat Arun à Bangkok – ne serait-ce que pour le contempler au-dessus de la rivière Cho Prayer. Non loin de là, il y a un bar construit en bois et en tôle ondulée sur la rivière où vous pouvez vous servir des bières dans le réfrigérateur. C’est le vieux Bangkok et c’est là que je me sens le plus chez moi. »
L’architecte qui construirait la maison de vos rêves ?
« Après avoir bavé sur son travail ces derniers temps, Tarek Shamma. Ou MORQ. »
L’artiste que vous écoutez en boucle en ce moment ?
« Hermanos Gutierrez, et tous ceux de ma playlist Cult Stella sur Spotify. »
