5 questions sur le Palais exotique de
Cristina Celestino
Fairs
15 septembre 2022
Ériger un palais où l’amour pour la décoration, les couleurs et la nature est posé comme emblème. C’est ce qu’a entrepris Cristina Celestino, nommée designer de l’année 2022 par le salon Maison & Objets, pour son installation Palais Exotique. Designer, architecte, scénographe… La créative et célèbre collectionneuse s’est inspirée des jardins d’hiver des cafés, des palazzos à l’italienne et de ses souvenirs passés. Un palais dans lequel se rejouent aussi, à travers son regard, les grands enjeux de la vie quotidienne comme converser ou partager. Immersion dans un nouveau monde.
Comment est née l’idée de ce Palais Exotique ?
« Le Palais Exotique est né d’un désir de s’immerger dans une nouvelle réalité hors du temps. Ses thèmes gravitent autour de la beauté exotique, de l’amour pour la décoration comme les couleurs et de la nature symbolisée par la mise en scène de l’espace. L’exotisme y émerge grâce au mélange des cultures qui crée une nouvelle esthétique hors des schémas classiques ; où le décor a autant de place que l’architecture.
Cette scénographie fait référence autant à des paysages intérieurs qu’à des souvenirs personnels. Ces derniers sont des sortes de réminiscences qui prennent une forme physique via l’objet et qui permettent de créer un pont entre le passé (celui des souvenirs) et le présent de l’installation. Le Palais Exotique est aussi un lieu où se rejouent les grands thèmes de la vie quotidienne : regarder, converser, partager… »
Comment avez-vous procédé ?
« Nous avons essayé de mélanger différents motifs avec des éléments graphiques. Nous avons sélectionné des tissus Dedar avec des motifs géométriques et des velours brillants monochromes. Nous avons aussi appliqué les revêtements muraux de Misha sur de grandes fenêtres encadrées créant une vue surréaliste dans laquelle de gros fruits colorés coexistent avec des motifs régimentaires. »
Vos inspirations pour ce projet ?
« Nous nous sommes inspirés des jardins d’hiver des restaurants et cafés en jouant sur les notions d’enfermement et de légèreté, de solidité et de transparence. Dans le but de réinterpréter un Palazzo iconique. Dans notre projet, les espaces intérieurs sont perméables, définis par des surfaces transparentes plutôt que des murs, créant ainsi des points de vue inhabituels qui apportent la sensation de l’extérieur dans les espaces intérieurs. »
Vous auriez préféré le prix de scénographe de l’année plutôt que celui de designer ?
» Je suis honoré par le prix M&O en tant que designer de l’année. Le fait d’être architecte et designer me permet de travailler librement dans les domaines de l’intérieur et de l’architecture où je peux montrer tout le potentiel du projet à toutes les échelles. Design de produits, design d’intérieur, scénographie…c’est tous ces différents métiers qui m’intéressent. »
Vos créations sont toujours très glamour et féminines, ces adjectifs correspondent-ils à votre personnalité ?
« Je pense que l’architecture et le design n’ont pas de genre. Peut-être devrions-nous plutôt parler d’une approche du design particulière. Je ne pense d’ailleurs pas qu’il y ait une différence entre le design fait par en homme ou une femme en général. Je dirais que c’est strictement lié à un état d’esprit. Mon univers de références, par exemple, est issu d’une vision bourgeoise chic, intemporelle et sans genre. Je n’associe donc pas mes valeurs à un univers féminin. »