“La grande difficulté a été de traduire mes dessins en pièces monumentales en trois dimensions. Pour cela, il y a eu plusieurs étapes : j’ai d’abord esquissé mes totems au crayon, puis travaillé avec un céramiste qui en a fait des sculptures miniatures. Enfin, la forme est traduite à grande échelle, ce que nous faisons en ce moment, dans les ateliers d’Actes 2, qui me permet d’avoir accès au matériel et aux artisans nécessaires.
Nous avons par ailleurs dû répondre à des contraintes de poids, ce qui ajoutait un défi supplémentaire. Pour cela, nous avons utilisé du polystyrène : Manu, aidé d’un fil chaud, de râpes et autres brosses, façonne la matière en se rapprochant le plus possible des modèles réduits. Puis, les structures sont recouvertes d’un enduit conférant aux sculptures un aspect organique assez bluffant. A ce moment-là, j’y esquisse mes motifs en utilisant mes pastels à l’huile fétiches comme je l’aurais fait sur une toile blanche. Le tout est enfin recouvert d’un vernis afin d’en assurer la pérennité, de les protéger contre les intempéries. J’ai été particulièrement heureux de constater à quel point Manu avait été fidèle à mon travail et à mes intentions.”