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Pourquoi il faut impérativement regarder The Studio
Après Severance et ses décors américains soignés tournés dans des lieux emblématiques comme le Bell Labs d’Eero Saarinen ou la Bier House de Kaneji Domoto (protégé de Frank Lloyd Wright), Apple TV+ signe avec The Studio, un nouveau joyau du petit écran.
Dix épisodes aux intrigues loufoques. Un casting cinq étoiles (Seth Rogen, Bryan Cranston, Catherine O’Hara, Rebecca Hall…) complété par des invités triés sur le volet (Zoë Kravitz, Martin Scorsese, Zac Efron, Olivia Wilde, Dave Franco, Greta Lee, Sarah Polley…). Et, en guest-stars, des icônes de l’architecture américaine du milieu du siècle. Voilà la recette, entre autres, du succès de The Studio.
Entre satire grinçante et humour absurde, la série suit les déboires rocambolesques du nouveau directeur des Continental Studios (interprété par Seth Rogen), tiraillé entre rentabilité et création artistique, sur fond d’héritage mid-century. Aux commandes du décor, la scénographe Julie Berghoff donne le premier rôle à l’architecture californienne.
Trois chefs-d’œuvre de John Lautner s’invitent notamment à l’écran : la Carling House perchée dans les Hollywood Hills, la Silver Top dominant Silver Lake, et la Harvey House nichée à Los Feliz. Non contente de curateur les lieux de tournage, elle a aussi imaginé pour le studio Warner Bros, le siège fictif des Continental Studios : un décor néo-maya inspiré de l’Ennis House (1924) de Frank Lloyd Wright. Pensé comme un « temple du cinéma » érigé en 1927, le bâtiment a été construit en six semaines à peine, avec ses blocs textiles, ses lignes horizontales et ses volumes en porte-à-faux qui semblent flotter.
Chaque décor parvient à immerger dans les coulisses de l’industrie cinématographique avec une approche mémorielle. De quoi rappeler qu’à Hollywood, les murs aussi ont des histoires à raconter. Et action.