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À la fin des années 1940, un groupe de scientifiques sollicite Frank Lloyd Wright pour concevoir leurs maisons dans le Michigan. Samuel Eppstein, l'un des chercheurs, et sa femme Dorothy Eppstein, ancienne pilote militaire de la Seconde Guerre mondiale, sont mariés depuis six mois lorsqu'ils passent commande à l'architecte. Alors que 21 maisons doivent être construites sur une parcelle appelée « The Acres », seules quatre d'entre elles voient le jour, dont l'emblématique Eppstein House. Depuis qu'elle a été achevée en 1953, le temps a filé mais la maison semble avoir gardé son atmosphère d'après-guerre, résolument chaleureuse et moderniste. Restaurée il y a quelques années, la voilà à nouveau fonctionnelle, habillée de pièces originales de Frank Lloyd Wright et d'autres créations du milieu du siècle. Une merveille mid-century à trouver ici.
Pas loin du conte de fées se trouve la Bloomhouse, à Austin. Dans les années 70, en pleine frénésie hippie, deux étudiants en architecture de l'Université du Texas ont l'idée de construire une maison-coquillage inspirée des architectures d'Eduardo Ocampo et de Javier Senosiain dans la campagne texane pour s'isoler en pleine nature. Abandonnée durant le boom immobilier des années 80, il a fallu attendre 2017 pour qu'un investisseur, Dave Claunch, réveille cette belle endormie. À l'intérieur de cet écrin coquiller, on découvre un espace de vie organique à la frontière du mystique qui puise dans les lignes de l'Art nouveau et de Gaudí. Disponible à la location pour 4 personnes ici.
Dans la ville balnéaire de Calpe, en Espagne, la Muralla Roja de se dresse effectivement comme une muraille. Imaginé par l'immense Ricardo Bofill, le bâtiment postmoderne réinvente les kasbahs nord-africaines avec une colorimétrie propre à Bofill et à cette époque. Entre les murs protecteurs de cette résidence, se cache une piscine en forme de croix. Les escaliers, labyrinthiques, rappellent les œuvres de M.C. Escher et inspirent à leur tour, de nombreux décors, notamment les célèbres marches inextricables de la série Squid Game. Si ce joyau architectural attire quotidiennement photographes, curieux et passionnés d’architecture, la Muralla Roja reste avant tout un complexe résidentiel. Les habitants ont dû restreindre l'accès pour préserver leur tranquillité dans cette résidence des plus instagrammables. Les plus chanceux peuvent poser leur valise dans les rares appartements disponibles sur Airbnb.
Loin du cœur battant de la capitale mexicaine, un complexe résidentiel d'un autre genre témoigne de la folie architecturale de l’architecte mexicain Javier Senosiain : El Nido del Quetzalcóatl, nommé d’après le mythique serpent à plumes aztèque. Sur une terrain valloné difficilement constructible, Senosiain relève le défi de construire un édifice en passant autour de la végétation existante. Au total, de 180 mètres en voile de béton donnent l’impression d'être en mouvement, tel un serpent aux couleurs iridescentes à l’image des représentations mythologiques du dieu Quetzalcóatl. Certains passages sont ornés de céramiques, utilisant la technique du « trencadis » chère à Antoni Gaudí, où des fragments de céramique sont réassemblés en mosaïque. L'un des dix appartements de cette vallée singulière est mis en location.
Conçue par Kisho Kurokawa en 1973, un an après l'emblématique bâtiment métabolique Nakagin Capsule Tower (érigé en 1972 et détruit en 2022), cette relique de l'architecture métaboliste japonaise incarne cette époque marquée par une grande urbanisation. Située dans la préfecture de Nagano, elle reprend les mêmes capsules que l'originale, mais dans la forêt. Les deux projets ont été conçus avec la même logique, un élément de « base permanente » sur lequel sont fixés des modules individuels. L'intérieur associe des éléments traditionnels japonais à une esthétique très rétro-futuriste. Si cette cabine unifamiliale était jusqu'à présent accessible à une poignée de personnes, elle a été restaurée en 2019 par le fils de Kurokawa pour être ouverte au public et à la location.
Ned Pratt est à l'architecture canadienne ce que Le Corbusier est à l'architecture française. Architecte de renom dans les années 1950 et figure du mouvement moderniste, il a construit sa résidence privée dans le quartier des British Properties à Vancouver. Son fils, Peter Pratt, qui a grandi dans cette villa mid-century, s'est immédiatement opposé à la démolition de sa maison d'enfance, malgré son état délabré. Après d'importantes rénovations, il a brillamment redonné vie à cette architecture, y insufflant une nouvelle atmosphère à la fois riche et chaleureuse, avec de hauts plafonds en bois, des volets perforés, des portes recouvertes de feuille d'or, une grande cheminée en métal bruni et des murs en brique rouge foncé. Pour être les prochains à y séjourner, c'est par ici.
À Marseille, la « Cité radieuse » est la première unité d'habitation conçue par Le Corbusier après les ravages de la guerre. Ce mastodonte de 18 étages en béton armé est considéré comme l'exemple le plus emblématique du brutalisme. Ce « village vertical sur pilotis » est le premier du genre, manifestation d'un idéal de vie communautaire, moderne et fonctionnel. On ne parle d'ailleurs pas d'« immeuble » mais d'« unité d'habitation », ni d'« étages » mais de « rues », et encore moins d'« appartements » mais de « cellules ». Ces dernières, au nombre de 337, sont pour la plupart des duplex, « traversant » ou « non traversant », « montant » ou « descendant » selon la rue par laquelle on y accède. La Maison du Fada porte bien son nom ! Il est possible de visiter la Cité radieuse lors des expositions organisées à l'Appartement n°50, ou même d'y séjourner parmi les pièces iconiques de Charlotte Perriand et Le Corbusier : c'est par ici.
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7 architectures iconiques à louer sur Airbnb
La Cité Radieuse du Corbusier à Marseille, le Nid de Quetzalcóatl de Javier Senosiain à Mexico, la Muralla Roja de Ricardo Bofill à Calpe, la villa mid-century de Frank Lloyd Wright à Galesburg ou la Capsule House K de Kisho Kurokawa à Miyota… Un point commun ? Ces chefs-d’œuvre architecturaux ne sont plus réservés à la simple contemplation. Aujourd’hui, il est possible de les habiter, le temps d’un séjour. Retour sur leur histoire.
La maison Eppstein de Frank Lloyd Wright
La maison Eppstein par Frank Lloyd Wright à Galesburg, Etats-Unis (1952)
À la fin des années 1940, un groupe de scientifiques sollicite Frank Lloyd Wright pour concevoir leurs maisons dans le Michigan. Samuel Eppstein, l'un des chercheurs, et sa femme Dorothy Eppstein, ancienne pilote militaire de la Seconde Guerre mondiale, sont mariés depuis six mois lorsqu'ils passent commande à l'architecte. Alors que 21 maisons doivent être construites sur une parcelle appelée « The Acres », seules quatre d'entre elles voient le jour, dont l'emblématique Eppstein House. Depuis qu'elle a été achevée en 1953, le temps a filé mais la maison semble avoir gardé son atmosphère d'après-guerre, résolument chaleureuse et moderniste. Restaurée il y a quelques années, la voilà à nouveau fonctionnelle, habillée de pièces originales de Frank Lloyd Wright et d'autres créations du milieu du siècle. Une merveille mid-century à trouver ici.
La maison Eppstein par Frank Lloyd Wright à Galesburg, Etats-Unis (1952)
The Bloomhouse
The Bloomhouse par Dalton Bloom & Charles Harker à Austin, Texas (1973) © Lodgewell
Pas loin du conte de fées se trouve la Bloomhouse, à Austin. Dans les années 70, en pleine frénésie hippie, deux étudiants en architecture de l'Université du Texas ont l'idée de construire une maison-coquillage inspirée des architectures d'Eduardo Ocampo et de Javier Senosiain dans la campagne texane pour s'isoler en pleine nature. Abandonnée durant le boom immobilier des années 80, il a fallu attendre 2017 pour qu'un investisseur, Dave Claunch, réveille cette belle endormie. À l'intérieur de cet écrin coquiller, on découvre un espace de vie organique à la frontière du mystique qui puise dans les lignes de l'Art nouveau et de Gaudí. Disponible à la location pour 4 personnes ici.
The Bloomhouse par Dalton Bloom & Charles Harker à Austin, Texas (1973) © Lodgewell
La Muralla Roja de Ricardo Bofill
La Muralla Roja de Ricardo Bofill à Calpe, Espagne (1973)
Dans la ville balnéaire de Calpe, en Espagne, la Muralla Roja de se dresse effectivement comme une muraille. Imaginé par l'immense Ricardo Bofill, le bâtiment postmoderne réinvente les kasbahs nord-africaines avec une colorimétrie propre à Bofill et à cette époque. Entre les murs protecteurs de cette résidence, se cache une piscine en forme de croix. Les escaliers, labyrinthiques, rappellent les œuvres de M.C. Escher et inspirent à leur tour, de nombreux décors, notamment les célèbres marches inextricables de la série Squid Game. Si ce joyau architectural attire quotidiennement photographes, curieux et passionnés d’architecture, la Muralla Roja reste avant tout un complexe résidentiel. Les habitants ont dû restreindre l'accès pour préserver leur tranquillité dans cette résidence des plus instagrammables. Les plus chanceux peuvent poser leur valise dans les rares appartements disponibles sur Airbnb.
© Salva López pour Gestalten « Ricardo Bofill : Visions of Architecture »
Le nid de Quetzalcóatl de Javier Senosiain
El Nido de Quetzalcóatl de Javier Senosiain à Mexico (2007)
Loin du cœur battant de la capitale mexicaine, un complexe résidentiel d'un autre genre témoigne de la folie architecturale de l’architecte mexicain Javier Senosiain : El Nido del Quetzalcóatl, nommé d’après le mythique serpent à plumes aztèque. Sur une terrain valloné difficilement constructible, Senosiain relève le défi de construire un édifice en passant autour de la végétation existante. Au total, de 180 mètres en voile de béton donnent l’impression d'être en mouvement, tel un serpent aux couleurs iridescentes à l’image des représentations mythologiques du dieu Quetzalcóatl. Certains passages sont ornés de céramiques, utilisant la technique du « trencadis » chère à Antoni Gaudí, où des fragments de céramique sont réassemblés en mosaïque. L'un des dix appartements de cette vallée singulière est mis en location.
El Nido de Quetzalcóatl de Javier Senosiain à Mexico (2007)
La Capsule House K par Kisho Kurokawa
La Capsule House K par Kisho Kurokawa à Miyota, Japon © Rimowa
Conçue par Kisho Kurokawa en 1973, un an après l'emblématique bâtiment métabolique Nakagin Capsule Tower (érigé en 1972 et détruit en 2022), cette relique de l'architecture métaboliste japonaise incarne cette époque marquée par une grande urbanisation. Située dans la préfecture de Nagano, elle reprend les mêmes capsules que l'originale, mais dans la forêt. Les deux projets ont été conçus avec la même logique, un élément de « base permanente » sur lequel sont fixés des modules individuels. L'intérieur associe des éléments traditionnels japonais à une esthétique très rétro-futuriste. Si cette cabine unifamiliale était jusqu'à présent accessible à une poignée de personnes, elle a été restaurée en 2019 par le fils de Kurokawa pour être ouverte au public et à la location.
La Capsule House K par Kisho Kurokawa à Miyota, Japon © Rimowa
Coast Modern House par Ned Pratt
Coast Modern House par Ned Pratt à Wes Vancouver, Canada (1950)
Ned Pratt est à l'architecture canadienne ce que Le Corbusier est à l'architecture française. Architecte de renom dans les années 1950 et figure du mouvement moderniste, il a construit sa résidence privée dans le quartier des British Properties à Vancouver. Son fils, Peter Pratt, qui a grandi dans cette villa mid-century, s'est immédiatement opposé à la démolition de sa maison d'enfance, malgré son état délabré. Après d'importantes rénovations, il a brillamment redonné vie à cette architecture, y insufflant une nouvelle atmosphère à la fois riche et chaleureuse, avec de hauts plafonds en bois, des volets perforés, des portes recouvertes de feuille d'or, une grande cheminée en métal bruni et des murs en brique rouge foncé. Pour être les prochains à y séjourner, c'est par ici.
Coast Modern House par Ned Pratt à Wes Vancouver, Canada (1950)
La Cité Radieuse du Corbusier
La Cite Radieuse par Le Corbusier à Marseille (1952) © Thibaud Poirier
À Marseille, la « Cité radieuse » est la première unité d'habitation conçue par Le Corbusier après les ravages de la guerre. Ce mastodonte de 18 étages en béton armé est considéré comme l'exemple le plus emblématique du brutalisme. Ce « village vertical sur pilotis » est le premier du genre, manifestation d'un idéal de vie communautaire, moderne et fonctionnel. On ne parle d'ailleurs pas d'« immeuble » mais d'« unité d'habitation », ni d'« étages » mais de « rues », et encore moins d'« appartements » mais de « cellules ». Ces dernières, au nombre de 337, sont pour la plupart des duplex, « traversant » ou « non traversant », « montant » ou « descendant » selon la rue par laquelle on y accède. La Maison du Fada porte bien son nom ! Il est possible de visiter la Cité radieuse lors des expositions organisées à l'Appartement n°50, ou même d'y séjourner parmi les pièces iconiques de Charlotte Perriand et Le Corbusier : c'est par ici.