Styles
18 décembre 2020
Styles
18 décembre 2020
À l’heure où la question du déclin de l’Amérique se pose, quand des mouvements contestataires surgissent aux quatre coins du pays, de nombreux peintres, photographes, street-artistes et créatifs en tout genre s’emparent du mythe de l’American Dream pour le faire voler en éclats. Une désillusion et une satyre que l’on retrouve autant dans le travail d’artistes majeurs qu’émergents sur Artsper, site de vente d’art contemporain.
Dès les années 60, ce rêve édulcoré inspire les artistes qui jouent avec ses clichés : la housewife, le foyer idéal, le motel coloré, le drapeau adulé… Une esthétique plastique pseudo parfaite, aujourd’hui détournée pour dénoncer les défaillances américaines, décryptage.
Accessoire
Drapeau
Menu
Burger frites
Adresse
Route 66
Protagoniste
Donald Trump
Véritable source d’inspiration, l’Amérique est dépeinte sous toutes ses coutures par une nouvelle scène artistique. Les grands noms du street-art (Gomor, DN ou Banksy) comme les pionniers de la peinture figurative (James Earley) ou du digital art (Max Papeschi) dénoncent les excès du consumérisme, à travers des œuvres ironiques et faussement enfantines. Des artistes engagés à retrouver chez Artsper, l’un des leader internationaux de la vente en ligne d’art.
Cette satyre de l’Amérique existait déjà dans les années 60’s à travers les œuvres d’artistes majeurs comme Tom Wesselmann, Robert Doisneau ou encore Andy Warhol dans un tout autre genre. Entre célébration de l’Amérique fortunée et surconsommation de masse, ils y dressent souvent le portrait amusé d’une planète artificielle à la fois subversive et conformiste.
La mid-century modern life américaine inspire les créatifs. En 2001, le photographe anglais Richard Heeps fixe son objectif sur les clichés de l’American Dream propres aux années 40’s et 50’s. Réunies dans un livre intitulé « Man’s Ruin », ses images très colorées et hautement saturées donnent à voir des pin-up transformées en poupées plastique, des motels fermés et des parcs d’attraction abandonnés. Des symboles édulcorés et désuets qui dépeignent une autre réalité de l’Amérique fantasmé des fifties.
Ainsi, le chauvinisme américain se voit tourné en dérision par des artistes en tout genre. En tête de file, Martin Parr qui dénonce avec humour ce patriotisme kitsch en photographiant les drapeaux omniprésents, les bannières étoilées et les cocardes colorées. Un regard aigu et parfois ironique sur une partie de l’Amérique.
Dans un contexte social, sanitaire et économique catastrophique, les artistes s’affirment pour dénoncer les dérives politiques de Donald Trump. La scène artistique dépeint ces injustices sociales, comme Justin French dans sa série de photographie politique « The Unwilling Martyrs » qui aborde le mouvement « Black Lives Matter ». L’artiste britannique Banksy fait aussi part de sa colère envers les discriminations raciales et les violences policières, en rendant hommage à George Floyd avec une nouvelle œuvre partagée sur Instagram en juin dernier.
La prise de position politique s’affiche aussi sur les podiums : les mannequins du défilé SS18 de Tommy Hilfiger, Bella Hadid en tête, portaient le fameux carré de coton blanc en signe de contestation. Un bandana pour exprimer au monde leurs valeurs de tolérance, indépendamment de la race, de la sexualité, du genre ou encore de la religion.
L’American Dream est aussi détourné par les grands noms comme Jéremy Scott, directeur artistique de la marque italienne Moschino. Pour sa collection FW 18-19 il s’amuse à faire défiler une armée de Jacky Kennedy. Inspiré par l’élégance intemporelle de la First Lady et une théorie conspirationniste autour du président JFK, il revisite son tailleur iconique dans des teintes vibrantes, acidulées et kitsch.
Le septième art s’inspire d’une Amérique uniformisée avec des décors qui font la part belle aux maisons conçues à l’emporte-pièce, aux routes sans trottoir, à un paysage de portes de garage. Dans ce cadre aseptisé, les réalisateurs capturent l’hystérie de la classe américaine huppée comme la misère sociale.
Aussi malsain que réjouissant, ces réalisateurs nous offrent aussi l’envers du décor : une Amérique oubliée de Donald Trump au travers de satyres de la société transposées dans des univers tristes et loufoques.
Le consumérisme américain est critiqué à l’écran comme à la ville, mais également en plein milieu du désert texan. Là-bas, le long de l’US Route 90, le duo danois Elmgreen + Dragset a installé sa boutique-sculpture « Prada Marfa ». Ce faux magasin, toujours fermé, a été pensé pour questionner la société de consommation. Une installation artistique reflet de notre époque.
Un mythe de la conquête de l’Ouest qui s’effrite… Poursuivant la route du désert, le photographe Ed Freeman, présent sur Artsper, met la lumière sur ces motels, diners, stations essences abandonnés dans une série de photographies intitulée « Western Realty ». Un Road trip qui dépeint une Amérique fantomatique.
L’Amérique ensoleillée des piscines, palmiers et motels colorés est également critiquée par le duo créatif Isabel and Helen. Inspirée de David Hockney, leur installation « No Diving » se joue de l’oasis californien : transats en mousse, piscine en confettis, palmiers en cartons, le surréalisme transporte les visiteurs dans le Palm Springs des 60’s, revu et corrigé. Plongée dans ce même univers, la chanteuse Beyoncé hystérise l’image de la pin-up dans « Why don’t you love me ».