Styles
22 mars 2022
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22 mars 2022
Plus transparent, moins arrogant, le luxe, hier pour l’autre, devient un luxe pour soi, un moyen d’épanouissement personnel. Ses nouvelles exigences ? S’entourer de matériaux nobles et responsables. Collectionner des objets rares et réalisés sur mesure. Posséder des œuvres immatérielles et accéder à des expériences de vie exclusives… Dans cette quête, la frontière entre l’habitat et l’hôtel s’estompe. L’hôte devient tout à la fois résident, membre privilégié, travailleur nomade, voyageur en quête de déconnexion ou invité spécial.
Pour illustrer ce « Renouveau du luxe », thématique annuelle du salon Maison&Objet, et mettre en scène les nouveautés des exposants, GOODMOODS présente SO HOME HOTEL. Un hôtel (très) particulier pensé comme un repère infiniment privé où l’ultra confort, la technologie de pointe, le metaverse, l’artisanat d’art et mille et une attentions dessinent les contours d’un nouveau luxe plus intrigant, exclusif et intime. Immersion.
Lever de rideau sur le premier des six décors singuliers du SO HOME HOTEL : l’Exotic Vestibule. Une hacienda de charme dont le lobby singulier fait renaître le style colonial avec un exotisme raffiné. Cette ancienne maison de maître, aujourd’hui déclinée en boutique-hôtel, prend des airs de cabinet de curiosité.
Mexique, Espagne ou Zubrowk – pays imaginaire de Wes Anderson ? Les matériaux vieillis, les courbes minutieusement travaillées, les compositions florales (Arturo Arita), ou encore les murs patinés à la chaux (Mercadier) transportent les visiteurs dans un pays tropical inconnu.
Aux quatre coins du vestibule, des zelliges marocains (Ateliers Zelij), des carreaux de sol néo-classiques, des rideaux en Jacquard graphiques (Métaphores), une allée en moquette de velours et une œuvre numérique captivante de Jamie Scott (Artpoint) se font écho à travers un rouge carmin d’une élégance absolue.
La répétition des motifs et le mélange des genres convoquent l’esprit résolument tourbillonnant et décalé du film The Grand Budapest Hotel.
Pour assurer une expérience hautement mémorable et identifiable, les étages de l’hôtel s’offrent aux voyageurs via un ascenseur couleur or spécialement conçu pour les lieux par le maître d’œuvre Steaven Richard.
Cheminée, architecture essentialiste et dentelles de glace… Bienvenue dans le lounge d’un chalet très confidentiel niché dans une montagne enneigée et reculée. Dans ce cottage, le décor minimal et dépouillé emprunte son essence au wabi-sabi japonais : poutres en bois apparentes, de parquets vieillis, et de mobilier en matières recyclées. L’atmosphère est celle d’une retraite où l’on se reconnecte aux éléments via des matériaux bruts soigneusement choisis.
Ici comme ailleurs, les hôtes sont chouchoutés. Chaque recoin de la pièce invite les résidents à se rassembler chaleureusement autour du feu et à profiter des services ultra personnalisés.
Suisse, Finlande ou Laponie ? À l’extérieur, la nature puissante mais silencieuse s’étend à perte de vue et interroge sur sa situation. Une fenêtre offre une vue sur une résidence moderne, cachée entre des sapins enneigés. Cet univers à la frontière du réel est une œuvre virtuelle réalisée par le designer 3D Andrés Reisinger.
À l’intérieur, les esthétiques s’adoucissent et s’équilibrent pour offrir un espace de détente sensible et réconfortant. Les références à la nature, au bois, à la neige, imprègnent chaque interstice : la cheminée semble taillée à la gouge dans des écorces de bois (ÉLITIS) quand les fenêtres sont cachées par des voilages aux imprimés de glace (Métaphores). En face, des assises noir charbon et un canapé en chêne invitent à se poser pour contempler la beauté brute de la nature.
Plus besoin de se déplacer pour apprécier l’art contemporain, ici, c’est la galerie d’art qui vient à l’hôte : les murs patinés à la chaux (Mercadier) sont sublimés par une œuvre murale en laine et en corde nouées à la main (Véronique de Soultrait). Par terre, un tapis en laine tuftée aux formes organiques (Pinton) s’expose comme une toile sur sol.
Aux quatre coins de la pièce, des bouteilles cousues et tricotées à la main au Japon, des accessoires en bois brûlé s’exposent comme des totems mystiques et se disputent l’attention avec des petits grigris et des souvenirs de vacances.
Hublots arrondis, palette épurée, matières soft touch, technologies intégrées… Vous voilà à bord du wagon bar spatial, une capsule lancée à pleine vitesse où seuls quelques membres et esthètes fortunés se payent le luxe de déguster un verre en apesanteur. Nous sommes en 2050 et l’expansion spatiale s’est transformée en conquête touristique sous l’impulsion d’oligarques visionnaires.
Cette embarcation cosmique à l’esthétique futuriste propulse l’hôtellerie vers de nouveaux horizons. Assises joufflues éco-conçues, WC en céramique ultra-design, luminaires et néons héliothérapiques… Le décor est celui d’un cocon ultra optimisé aux technologies hyper avancées où l’on se refugie au creux de formes enveloppantes et de teintes cotonneuses. Tout est pensé pour se sentir comme à la maison, dans un cadre d’exception.
Aux murs, un revêtement mural blanc en tissu 3D (Arte) vient créer une seconde couche de protection, et marque avec délicatesse la séparation entre le bar et le vide extérieur. Des lampadaires semblent flotter avec légèreté et viennent souligner les contours de ce bijou d’ingénierie.
Une œuvre virtuelle du designer 3D Alexis Christodoulou qui fait défiler les dunes de sable inversées à travers la fenêtre d’un wagon-bar mystérieux, façon Inception, se joint au spectacle stellaire. Le multivers existerait-t-il ?
Plus loin, le couloir Classy Grand Hotel joue les prolongations entre le Space Bar-car et L’Executive Suite, la chambre monumentale de l’hôtel. Il reprend les codes classiques du Grand Hôtel grandiloquent : moquette ostentatoire en velours à imprimés psychédélique (Codimat), esthétique rétro, éclairage angoissant et symétrie parfaite… Le couloir qui s’étend à perte de vue semble s’inspirer du célèbre film Shining de Kubrik.
Accrochées entre des portes numérotées et dont le contenu demeure mystérieux, des appliques projettent une atmosphère éthérée qui contraste avec le reste de l’allée. Là encore, c’est la galerie qui vient à l’hôte. Des œuvres numériques hypnotisantes imaginées par l’artiste Yves Peitzner (Artpoint) s’immiscent dans le décor pour ajouter une touche de mystère supplémentaire.
Fin d’après-midi, le soleil couchant illumine avec douceur la suite exécutive du SO HOME HOTEL. Pensée pour flâner à l’année ou à la journée, cette chambre est un point d’ancrage dans la ville pour buller, travailler, échanger, dormir. Monumentale mais résolument intimiste, la suite exécutive possède le charme suranné d’un hôtel mythique.
À la fenêtre, il y a une vue imprenable sur la capitale : est-ce Rome et son Colisée, Paris et le Pont-Neuf, ou New York et sa Grand Central Station ? Si dehors la ville est agitée, à l’intérieur, l’atmosphère est calme, et trois espaces à vivre – la salle de bain, le bureau et le coin lecture – permettent de se délecter de cette tranquillité. Les bois précieux (noyer italien, frêne, merisier d’Amérique, marqueteries), la palette feutrée, les tissus sur mesure, voilages (Métaphores) et rideaux (Aldeco) travaillés dessinent un décor fantasmé.
Au centre de la pièce, une literie haut de gamme et une tête de lit habillée de cachemire (Lit National x Loro Piana) invitent à se blottir confortablement, tandis que le linge de lit d’une douceur extrême offre une nuit de sommeil cousue main.
Côté lounge, un mini-bar roulant sérieusement rétro invite les hôtes à se servir un verre et à profiter des notes de jazz jouées par une enceinte vintage.
Des aplats de couleurs viennent réveiller la grande suite, notamment sur un tapis contemporain en laine tuftée de Pinton x Victor Cadene qui fait danser avec opulence les formes abstraites. Mais aussi sur les zelliges marocains (Ateliers Zelij) de la salle de bain et la coiffeuse minimaliste de Maison Dada.
La visite se termine au cœur du désert solaire du golf d’Oman, de Nubie ou du Sahara, dans un patio aux allures d’oasis tant espérée. Arabesques, murs patinés à la chaux (Mercadier), sculpture monumentale, osier tressé, géométries dorées, étoffes précieuses… Un luxe à l’oriental qui mélange savamment le pittoresque et le moderne donne le ton.
La terrasse est bercée par la chaleur du Maroc à travers des zelliges dorés finement ré-interprétés par un papier peint parsemé de carreaux en trompe-l’œil (ASTERÉ x Ateliers Zelij).
Si les oasis se font rares, le patio est un vrai jardin d’Eden. La nature, luxuriante, rencontre le paysage sec et aride du désert et offre un ombrage rafraîchissant aux nouveautés outdoor. Un exotisme foisonnant explose dans un panoramique-mirage (De Gournay) verdoyant et renforce l’idée d’un paradis végétal aux multiples parfums.
La lumière du soleil, puissante, passe à travers des voilage en lin aux rayures surannées (Métaphores) comme une lumière divine.
Les palmiers et dattiers du désert, eux, semblent magistralement se réincarner à travers une sculpture boisée créée par l’artiste Michel Bérard dans les années 1980 (Galerie Modernité).
GOODMOODS remercie Aldeco, Alexis Christodoulou, Andrés Reisinger, Arte, La Galerie Artpoint, Arturo Arita, Asteré, Atelier Caralarga, Atelier Steaven Richard, Ateliers Zelij, Codimat Collection, Élitis, De Gournay, Richard Tabachnik de Galerie Modernité, Le Lit National, Mercadier, Mériguet-Carrère Paris, Métaphores, Pinton et Véronique de Soultrait.