Artistes
il y a 6 mois
Inclassable. Le travail de l’artiste multidisciplinaire Andrés Reisinger ne saurait être rangé dans une case. Chevauchant les deux mondes, physique et virtuel, à travers des œuvres expansives qui incarnent son temps et son époque, l’Argentin basé en Espagne invente un monde bien à lui. Un jour, il créé des univers imaginaires modelés sur ordinateur, un autre, il conçoit dans la vraie vie des pièces de mobilier qui deviennent instantanément mémorables, et entre les deux, il collabore avec de grandes maisons comme Dior et Gucci pour créer des campagnes désirables. Cette ubiquité créative, Andrés la matérialise aujourd’hui à travers « Unclassifiable », un livre auto-édité qui retrace ses sept années de pratique artistique. Au sommaire : 348 pages, 100 illustrations, complétées par des interprétations de philosophes, d’artistes et de conservateurs d’art. Rencontre virtuelle.
Jeune, qu’est-ce qui a influencé et façonné votre goût ?
« Je n’ai pas baigné dans le beau et le goût. Ma vie était plutôt banale, mes parents étaient alchimistes, donc il n’y avait pas réellement de belles choses à la maison. Mais c’est assez positif car c’est sans influences qu’on a le plus de chances de créer quelque chose de nouveau. »
Quelles sont vos inspirations pour créer ?
« Tout vient de manière assez aléatoire. Quand j’essaye de penser à quelque chose en particulier, je suis bloqué. Je cherche avant tout à créer un set-up, une enveloppe qui me permet à la fin, d’avoir un résultat. Je ne suis pas intéressée par la chose en elle-même mais par son environnement.
C’est comme ça que mes créations prennent vie, par l’expansion des choses. C’est comme le pop-corn, lorsque vous mettez le décor à la bonne température, à un certain moment, ça prend vie. »
À quel âge avez-vous commencé à créer ?
« Je ne me rappelle pas exactement à quel âge mais très jeune j’ai commencé à créer des choses matérielles avec mes mains, puis tout à changé quand j’ai commencé à utiliser l’ordinateur. »
« Aujourd’hui, il m’arrive d’utiliser l’IA, mais je ne la vois pas comme une menace, plutôt comme un outil me permettant d’accélérer certains de mes process. Les outils changent constamment, l’important c’est la manière dont on les utilise. »
Quelle est la genèse de
votre livre « Unclassifiable » ?
« Ce livre était pour moi l’occasion d’établir un panorama global de mon travail. Il s’agit d’une curation et d’une sélection de tout (enfin presque) ce que j’ai créé jusqu’à maintenant, avec une expansion de mots et d’interprétations, sachant que je partage rarement l’exégèse de mes œuvres. »
Pourquoi « Unclassifiable » ?
« Parce que je travaille sur plusieurs médiums, et avec ce livre, je peux les montrer sans avoir à les classifier. Je ne me définis pas comme simplement designer ou simplement artiste 3D, mais comme tout à la fois. C’est une façon de présenter la versatilité de mon travail. »
D’où vient cette fascination pour le rose ?
« J’ai commencé à l’utiliser comme une couleur alternative au blanc. Le rose a été très utile dès mes débuts, parce que le blanc est très difficilement nuançable. Les sous-tons de la peau sont beaucoup plus maniables et flexibles. »
La bande-son à écouter pour lire votre livre ?
« Woody Shaw – Tokyo ’81. »
Une envie créative pour le futur ?
« Appliquer mon concept Take Over dans la vraie vie : investir un lieu physique, la rue… »
