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La true story de

Laure de Sagazan

Nouveautés

16 juillet 2020

Rencontre avec Laure de Sagazan. La lilloise, qui a créé sa maison de couture à 25 ans, a su imposer son style avec délicatesse et précision.

 

Au cœur de la saison estivale, la  créatrice française présente l’édition limitée Lillet, l’authentique apéritif de Bordeaux, pour laquelle elle a redessiné l’étiquette en alliant son univers et son savoir-faire pour représenter les notes florales de Lillet Blanc et Rosé.

Laure de Sagazan

Vous avez réalisé une collaboration avec Lillet, deux mots pour décrire la bouteille ?

 

«  Authentique et charismatique. »

La genèse de votre collaboration avec Lillet ? 

 

« J’aime le petit côté vintage de la bouteille Lillet. Elle est un brin surannée tout en ayant le vent en poupe. Quand Lillet m’a proposé cette collaboration, j’étais assez intriguée de découvrir leur processus de fabrication que je ne connaissais pas. Nous venons de deux univers très différents et pourtant nous nous retrouvons sur des valeurs phares : un ancrage français, un circuit de production court et une attention particulière portée au savoir-faire. C’est drôle nous sommes deux maisons attachées à leur patrimoine français avec maintenant un rayonnement international : Lillet est est de plus en plus présent dans les établissements New-Yorkais et de notre côté nous avons ouvert un showroom là-bas. »

Comment a été choisie la palette de couleurs de l’étiquette ?

 

« J’ai toujours beaucoup aimé l’allure de l’étiquette Lillet. Je voulais rester dans ces coloris tout en lui donnant un petit coup de modernité avec un fond éclairé qui rappelle ma palette habituelle de couleurs et la robe du Lillet blanc. J’ai aussi voulu jouer avec l’or chaud qui est un élément important de l’étiquette. »

Qu’est-ce que vous aviez envie de représenter dans cette étiquette ?

 

« Tout est parti de la composition de cet apéritif et en particulier de ses notes florales. J’avais envie de les retranscrire avec un bouquet ornemental. Je me suis inspirée d’un motif de dentelle florale que l’on a travaillé dans la collection actuelle. »

Comment avez-vous joué avec le patrimoine de Lillet et travaillé avec eux ?

 

« Je me suis imprégnée des codes et valeurs de la maison pour apporter quelque chose qui fasse sens. Je voulais retranscrire le côté authentique et le savoir-faire de la marque dans mon dessin. Sur l’étiquette, on devine la main de la personne qui dessine comme dans les apéritifs Lillet où l’on sent l’attention portée à l’élaboration. »

LE PARCOURS DE LAURE

© La mariée aux pieds nus

Pourquoi les robes de mariée ?

 

« J’ai commencé en 1995 avec des robes  dessinées quand j’avais 10 ans, j’aimais déjà cet univers ! Quand j’ai débuté, les robes de mariée étaient ringardes et démodées : des bustiers sophistiqués, des formes volumineuses qui donnaient un petit côté déguisé. J’ai commencé en dessinant la robe de ma cousine puis le bouche-à-oreille a fonctionné ! Les mariées voulaient des robes plus simples, moins endimanchées, un vestiaire qui correspond au style français, moins sophistiqué ni figé. »

© Laurent Nivalle

© Laurent Nivall

Les inspirations derrière votre dernière collection ?

 

«  Si l’ADN de la maison reste le même depuis dix ans, nos envies et inspirations évoluent chaque année. Je voulais une nouvelle collection plus couture, le shooting a été réalisée dans la villa Ephrussi qui appartenait à la baronne de Rothschild, un personnage haut en couleur. J’avais envie de m’écarter un peu du style bohème qui a été un peu malmené ces dernières années,  je voulais mettre le corps en valeur avec une collection très femme, plus ajustée. »

Le dernier projet à l’atelier qui vous a marqué ?

 

« Nous avons lancé en février dernier une ligne de lingerie avec nos chutes de tissus. Nous trouvions ça trop dommage de travailler les plus belles étoffes et de laisser dormir des chutes dans un coin de l’atelier. J’ai toujours beaucoup aimé la lingerie. La culotte c’était le format parfait pour donner une seconde vie aux tissus. »

Quelles sont vos matières préférées ?

 

«  Nous utilisons essentiellement de la soie et de la dentelle de Calais. Je suis lilloise donc ça me tient à cœur de faire fonctionner ces usines qui ont su se réinventer, c’est mon petit côté chauvin. »

Les artistes, personnalités qui vous inspirent pour vos créations ?

Anna Karina – Affiche de la 45ème cérémonie des César © : Georges Dambier 1959

« Quand je dessine une robe, j’ai toujours une muse en tête que j’imagine avec. Je pense par exemple à Anna Karina (je suis bercée par la Nouvelle Vague) ou à Anouk Aimée dans Un homme et une femme de Claude Lelouch. Je suis inspirée par les femme qui ont su se forger une place : de Berthe Morisot à Lou Andreas-Salomé. Je multiplie les lectures sur ces femmes fortes qui ont bousculé les codes à leurs époques. »

Comment votre conception de la robe de mariée a évolué ?

« L’univers des mariées évolue avec la société : elles sont aujourd’hui plus âgées, souvent avec des enfants et ne veulent plus être déguisées ou entravées dans leurs mouvements. Elles financent leur mariage ou y participent, on s’éloigne du mariage social traditionnel. Les mariées sont plus actrices de leurs choix et c’est génial pour mon métier ! Mais malgré ces changement, il y a une constante : l’idée de transmission. Nos robes sont pensées pour traverser le temps et être données. »

Le lieu culturel où vous pourriez retourner toutes les semaines ?

« C’est compliqué de n’en citer qu’un, je dirai l’étage impressionniste du musée d’Orsay. Et puis la Villa Cavrois à Croix près de Lille, j’y suis allée plusieurs fois petite en cachette avec mon oncle architecte en passant par le grillage. J’aime particulièrement cette villa, désormais ouverte au public, j’ai pu organiser un shooting de nos collections là-bas, il y trois ans. »

Un courant artistique fétiche ?

 

« J’ai toujours aimé le courant impressionniste. En architecture, Le Corbusier et ses disciples m’inspirent particulièrement, ils ont réussi à bousculer les codes classiques très ancrés. »

L’artiste avec qui vous aimeriez prendre l’apéritif ?

 

« Jean Cocteau, que j’admire énormément et dont les dessins d’étoiles m’ont souvent inspirée. »

Le magazine sur votre table basse ? 

 

« Milk Magazine. » 

Le titre que vous passez en boucle en ce moment ?

 

« La chanson de Benjamin Biolay “Comment est ta peine” en ce moment et Bob Dylan “I Want You” tout le temps. »

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