Pop-Corn
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Voie donnée au drapé : les voilages se font scénographie et enveloppent les espaces d’une douceur théâtrale. Chez Pinto, ils tombent en cascades sur des natures mortes et vanités savamment organisée. Autour de la table, les compositions en patchwork du Jacquard Français se déploient longoureusement. Dans la cour de Victor Hugo réinventée par Sandra Benhamou, les tissus outdoor de Métaphores forment une alcôve protectrice, un cocon de plis et de replis qui transforme le lieu patrimonial en refuge intimiste.
Lassées du trop sage et du beaucoup trop ordonné, les installations de la Paris Design Week revendiquent une certaine nonchalance, la vérité du domestique. Les intérieurs s’assument imparfaits, habités, traversés par le désordre. Pauline Borgia chez Plum, et Sandra Benhamou chez The Invisible Collection, mettent en scène une maison où les objets se superposent et se répondent, comme si la vie réelle avait repris ses droits sur le décor.
Les langues se délient, les déclarations affluent sur la place publique : la parole devient matière première. Aux Archives nationales, le Studio 5.5 compose un manifeste collectif avec « 577 chaises, l’hémicycle citoyen », une agora improvisée de sièges chinés sur leboncoin. Aux Galeries Lafayette Champs-Élysées, les rideaux de l’Atelier de Marlène Huissoud se couvrent de phrases écrites qui composent un discours avec humour.
Les matières organiques, malléables et vivantes, deviennent langage plastique. La cire, chez Baguette Studio et Patrice Lortz, se chauffe et se fige en volumes translucides oscillant entre fragilité et solidité. Plus fragile encore, le levain, matériau inédit et manifeste choisi par CoPain Studio, se pétrit, se craquelle et se dore à la cuisson pour donner naissance à des objets sculpturaux familiers.
L’imaginaire industriel est détourné au prisme de la robotique. Les pièces se dressent comme des bras articulés : la lampe IPOLI 12 de Lambert & Fils Studio comme le Candelabrum d’Haritini Gritzali incarnent l’idée d’une extension mécanique, avec un bras longiligne d’une sobriété radicale. Même idée avec le piétement Tiptoe dessiné par BIG-GAME qui rappelle la force de l’ingénierie réduite à sa plus pure efficacité : une simple articulation en métal, presque chirurgicale, qui vient serrer le plateau et en faire naître la table.
Les décorateurs convoquent les formes et les couleurs de la nature dans un langage luxuriant, presque surnaturel. Fleur Delesalle déploie son mobilier dans un univers conté, enrichi des créations oniriques de Manon Daviet, Antoine Duruflé et Heloise Piraud. Chez Thierry Lemaire, les murs se couvrent d’une fresque peuplée de créatures marines et de coraux bigarrés. Enfin, au Grand Hôtel Cayré, les sculptures de Marthe et Jean-Marie Simonnet dressent des totems aux troncs tubulaires et aux fruits gonflés rouge et vert terriblement oniriques.
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Fairs
Les tendances de Paris Design Week 2025
Maison&Objet fait battre le cœur de la capitale et anime ses rues à l’occasion de Paris Design Week 2025. Les tendances qui pulsent cette édition ? Les espaces et les scénographies se poétisent. Plus si rangé que ça, le décor s’organise dans un joyeux désordre. Il convoque le romantisme via un textile qui ne se contente pas de recouvrir : il sculpte l’espace, lui insuffle une part de lyrisme. Le design, lui, convoque le débat, met en scène la parole et ouvre un espace de réflexion. Il se nourrit également de matières vivantes pour interroger le rapport à l’éphémère… Et si la robotique s’impose, la nature, paradoxalement, reprend aussi ses droits. Autant de courants à capter pour comprendre l’esprit de cette Paris Design Week.
Romantisme textile
Installation Serpentis Vanitas par Pinto © Jacques Pépion
Voie donnée au drapé : les voilages se font scénographie et enveloppent les espaces d’une douceur théâtrale. Chez Pinto, ils tombent en cascades sur des natures mortes et vanités savamment organisée. Autour de la table, les compositions en patchwork du Jacquard Français se déploient longoureusement. Dans la cour de Victor Hugo réinventée par Sandra Benhamou, les tissus outdoor de Métaphores forment une alcôve protectrice, un cocon de plis et de replis qui transforme le lieu patrimonial en refuge intimiste.
Le Manifeste Textile du Jacquard Français x GOODMOODS © Romain Moriceau
Nonchalance domestique
KOZMIC BLUES, Sandra Benhamou chez The Invisible Collection © Edouard Auffray
Lassées du trop sage et du beaucoup trop ordonné, les installations de la Paris Design Week revendiquent une certaine nonchalance, la vérité du domestique. Les intérieurs s’assument imparfaits, habités, traversés par le désordre. Pauline Borgia chez Plum, et Sandra Benhamou chez The Invisible Collection, mettent en scène une maison où les objets se superposent et se répondent, comme si la vie réelle avait repris ses droits sur le décor.
KOZMIC BLUES, Sandra Benhamou chez The Invisible Collection © Edouard Auffray
Écrit manifeste
L’Atelier de Marlene Huissoud aux Galeries Lafayette Champs-Elysées © Sortir à Paris
Les langues se délient, les déclarations affluent sur la place publique : la parole devient matière première. Aux Archives nationales, le Studio 5.5 compose un manifeste collectif avec « 577 chaises, l’hémicycle citoyen », une agora improvisée de sièges chinés sur leboncoin. Aux Galeries Lafayette Champs-Élysées, les rideaux de l’Atelier de Marlène Huissoud se couvrent de phrases écrites qui composent un discours avec humour.
L’Atelier de Marlene Huissoud aux Galeries Lafayette Champs-Elysées
Matière organique sculptée
Lampe Le Labo 1.3 en cire par Baguette Studio
Les matières organiques, malléables et vivantes, deviennent langage plastique. La cire, chez Baguette Studio et Patrice Lortz, se chauffe et se fige en volumes translucides oscillant entre fragilité et solidité. Plus fragile encore, le levain, matériau inédit et manifeste choisi par CoPain Studio, se pétrit, se craquelle et se dore à la cuisson pour donner naissance à des objets sculpturaux familiers.
Bras robotique
Lampe IPOLI 12 par Lambert & Fils Studio
L’imaginaire industriel est détourné au prisme de la robotique. Les pièces se dressent comme des bras articulés : la lampe IPOLI 12 de Lambert & Fils Studio comme le Candelabrum d’Haritini Gritzali incarnent l’idée d’une extension mécanique, avec un bras longiligne d’une sobriété radicale. Même idée avec le piétement Tiptoe dessiné par BIG-GAME qui rappelle la force de l’ingénierie réduite à sa plus pure efficacité : une simple articulation en métal, presque chirurgicale, qui vient serrer le plateau et en faire naître la table.
Nature fantastique
Showroom privé de Fleur Delesalle © Alexandre Tabaste
Les décorateurs convoquent les formes et les couleurs de la nature dans un langage luxuriant, presque surnaturel. Fleur Delesalle déploie son mobilier dans un univers conté, enrichi des créations oniriques de Manon Daviet, Antoine Duruflé et Heloise Piraud. Chez Thierry Lemaire, les murs se couvrent d’une fresque peuplée de créatures marines et de coraux bigarrés. Enfin, au Grand Hôtel Cayré, les sculptures de Marthe et Jean-Marie Simonnet dressent des totems aux troncs tubulaires et aux fruits gonflés rouge et vert terriblement oniriques.


