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Iconic
Iconic – Gae Aulenti
ICONIC • Tous les mois, Goodmoods enquête sur une pièce vintage iconique, l’histoire de sa création, les dessous de sa fabrication. Un objet emblématique à chiner sur leboncoin.
« Au moment où l’on annonce haut et fort que le rouge est à la mode, je veux m’habiller en vert », a dit un jour Gae Aulenti. De sa naissance en 1927 à sa mort à Milan en 2012, « La Gae » aura toujours été une femme à contre-courant. À une époque où peu d’entre elles faisaient carrière dans l’architecture et le design en Italie, Gae Aulenti elle, se fraie un chemin dans les collections des plus grands éditeurs : Potronova, Zanotta, Knoll, Artemide, Martinelli Luce…
Dès 1980, elle transforme les monuments historiques en galeries d’exception, crée des pièces au design courbé très cinématographiques qui deviendront instantanément des iconiques… Le tout, en suivant ses propres préceptes et en s’émancipant du style moderne qui domine à l’après-guerre, qu’elle juge de plus en plus figé, répétitif et prévisible. Retour sur l’œuvre d’une surdouée du design.
Le salon Locus Solus : une star de ciné
Le salon d’extérieur Locus Solus est l’une des premières créations à succès de Gae Aulenti. Conçu pour le Centro Studi Poltronova en 1964, il se fait remarquer par par ses courbes tubulaires d'un autre genre, déclinées dans des tons audacieux qui témoignent du penchant d’Aulenti autant pour la forme que pour la couleur. Mythique, la collection aperçue dans le film « La piscine » de Jacques Deray en 1969 a bouleversé l'outdoor en imposant une esthétique pop à l’extérieur. Depuis 2016, le set est relancé intégralement par le label italien Exteta.
L'envol de la Pipistrello
À la fin des années 1960, la carrière de Gae Aulenti prend un nouveau tournant puisqu’elle est appelée à prendre la direction artistique de deux boutiques pour le fabricant de machines à écrire Olivetti. L’une à Buenos Aires (1968) l’autre à Paris (1969). D’une pierre deux coups, pour ce projet, elle imagine une lampe qui se déploie comme les ailes d’une chauve-souris (pipistrello en italien) avec un abat-jour en méthacrylate opalescent. Elle sera éditée par l’éditeur italien Martinelli Luce.
Design without limits
Suivront pendant dix ans, une longue liste de pièces incontournables et indémodables. Notamment la table basse Jumbo éditée par Knoll dès 1972 et ses trois finitions de marbre ; les luminaires Quadrifoglio en chrome poli et en acrylique blanc moulé imaginés pour Harvey Guzzini en 1974 ; la série de canapés en cuir Lounge Seating et l'ensemble de table et chaises à manger en acier laminé dessinés en 1976 toujours pour Knoll… Des pièces qui illustrent son expérimentation novatrice et architecturale des formes et matériaux, et surtout, son goût pour le design classique avec toujours une touche de modernité.
Parenthèse architecturale et culturelle
À partir des années 1980, Gae Aulenti suit une toute autre quête et se lance dans la transformation de bâtiments de prestige en musées. Parmi eux, le Musée national d’art moderne du Centre Pompidou à Paris en 1985, le Palazzo Grassi à Venise en 1986 ou encore le Palacio Nacional de Montjuic à Barcelone en 1992. Mais son œuvre la plus célèbre reste le Musée d’Orsay installé dans l'ancienne gare du même nom construite inaugurée en 1900 pour l'Exposition universelle. Sous ses doigts de fée, l’enceinte ferroviaire se transforme en galerie d’art d'exception supplantée par une immense voûte en berceau vitrée.
3, 2, 1, chinez !
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