Matières
11 avril 2023
Plébiscité par les plus grands noms de la mode, mais aussi du design, le raphia, fibre végétale originaire de Madagascar, fait son retour dans l’artisanat d’art. Coloré ou brut, assemblé à d’autres matières comme le cuir ou la céramique, comme vêtement ou revêtement de surface… Tout prétexte est bon à utiliser ce médium versatile.
Malléable, cette fibre végétale aux multiples vertus se transforme d’un simple geste en cordages et autres tissages. Avec dextérité, les éditeurs Élitis, CMO Paris, l’Atelier Vime, le créateur Simon Porte Jacquemus, la marque de mode Marni ou encore le designer Tero Kuitunen domptent la fibre pour la transformer en matière à création et donnent à voir des pièces douces mais étonnantes. Démonstration.
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COULEUR
OR
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PARTICULARITÉ
RÉSISTANT
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STYLE
VÉGÉTAL
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LOCALISATION
MADAGASCAR
La fibre de raphia s’invite sur les murs
Tantôt tressée, tantôt tissée, la fibre de raphia se laisse facilement manier pour la réalisation de vanneries. Les éditeurs de tissus CMO Paris et Élitis jouent la carte de la sobriété avec leurs collections de revêtements végétaux qui rendent hommage à l’artisanat malgache. Écru, miel, havane… Les possibilités chromatiques sont vastes. La designer Adrianna Meunié, quant à elle, envoûte sauvagement l’intérieur avec son œuvre murale Funky Feeling.
Hot stuff!
Le raphia imité par les autres fibres végétales
Très populaire, la fibre de raphia est souvent copiée et parfois remplacée avec succès par d’autres fibres naturelles. À la fois souples et malléables, ces substituts élargissent le champ des possibles des créateurs qui savent la dompter. C’est le cas du studio Mestiz, de Proyectos ou encore de text.ure qui proposent des créations habillées de fibre de laine, d’agave et de palmier. Similaires à des créatures fantaisistes, les pièces de mobilier semblent prendre vie.
Lors du PAD Paris 2023, l’architecte d’intérieur et designer Valériane Lazard a conquis le cœur du jury avec son œuvre Ajanta Daybed. Un lit où la structure en bois de teck entre en symbiose avec un matelas en paille de riz. Oscillant entre objet décoratif et fonctionnel, la lampe en céramique Dona de Marta Bonilla – qui rappelle un santon de Provence – semble se protéger des premiers rayons du soleil avec son chapeau en raphia. Enfin l’imposant biznaga, un cactus en papier mâché du label Caralarga, utilise intelligemment la laine de coton pour mimer les épines saillantes de la plante andalouse.
Les créations hybrides de Goju Ceramics
Amoureuse de la combinaison des matériaux, l’artiste française Juliette Godard mixe la légèreté du raphia à la céramique, comme elle le ferait avec des fils à tricoter. Sa série de pièces Los Erizos est née de la découverte, au Mexique, de l’arbre Pochote, aux multiples épines sacrées, ainsi que de véritables hérissons croisés sur un marché de Oaxaca.
Le raphia ré-enchanté par le prêt-à-porter
Les designers, mais également les créateurs de mode s’emparent de cette tendance comme Simon Porte Jacquemus et sa collection printemps/été 2023 dédiée à la fibre naturelle de Madagascar. L’idée lui est venue – avec la maison LESAGE – de créer une nouvelle broderie singulière de légèreté. Le raphia lui est apparu instinctivement. Chapeaux extravagants, boucles d’oreilles fleuries, bustiers effilochés… Le créateur transforme la matière de multiples façons et impose une nouvelle fois un style plein de charme pour l’arrivée des beaux jours.
Connu pour ses vertus durables et écologiques, le raphia est considéré comme une solution d’avenir pour l’industrie textile. Les maisons de haute couture telles que Dior, Rocha et Elisabetta Franchi se donnent le mot et imaginent donc de nouveaux modèles vestimentaires futuristes.
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