Qui n’a jamais sourit devant le générique Pixar et sa lampe à ressorts qui bondit allègrement sur la lettre « I » ? Avant d’entrer dans la culture pop, cette star de l’écran avait déjà derrière elle une lourde histoire : celle d’un objet d’ingénierie devenu icône du design britannique. De prouesse technique à objet culte, de compagnon de guerre à pièce arty mille fois réinventée, l’Anglepoise a traversé le siècle avec brio.
Conçue dans les années 1930, l’Anglepoise repose sur un équilibre parfait : un système de ressorts et de bras articulés qui lui confère stabilité et liberté de mouvement. Rapidement adoptée dans les foyers et ateliers, elle connaîtra aussi un usage plus sombre en éclairant les postes des ouvriers et les cockpits de la Royal Air Force durant la Seconde Guerre mondiale. Génie de l’éclairage, petit miracle d’équilibre, outil héroïque et icône pop, l’Anglepoise n’a jamais cessé d’illuminer son époque. Retour sur l’épopée anglepoisienne.
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Objet
Lampe
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Singularité
Ressorts
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Durée de vie
Indestructible
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Personnification
Pixar
La naissance d’une icône de design prédestinée à l’automobile
C’est en 1932, dans son abri de jardin, que l’ingénieur automobile britannique George Carwardine fait bondir l’éclairage. Alors qu’il cherche à développer un système de suspension automobile, il insère finalement la tout nouvelle formule de mécanisme à ressort qu’il vient d’inventer, à une lampe, afin qu’elle s’oriente avec un simple toucher. L’Anglepoise est née. Son succès est tel qu’il fait appel aux fabricants de ressorts Herbert Terry & Sons pour produire dès 1933 la lampe Anglepoise 1227, avec un socle de trois étages, plus adapté à l’usage quotidien.
De lampe de bureau à héroïne de guerre
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, son destin bascule. La Royal Air Force s’intéresse à cette invention ingénieuse et robuste. L’Anglepoise est alors adaptée pour devenir la lampe de bord des bombardiers Wellington. Son bras articulé permettait aux navigateurs de lire cartes et instruments, même dans l’obscurité des cockpits. Loin de se limiter aux cockpits, l’Anglepoise équipe les usines d’armement, de mécanique et de production aéronautique durant l’effort de guerre, particulièrement durant les blackouts imposés la nuit pour ne pas guider les bombardiers ennemis.
Star des foyers, des musées et même du cinéma
Dès les années 1960, l’Anglepoise devient un objet domestique du foyer moderne, elle se diffuse largement avec l’essor de la consommation de masse. Puis dans les années 1970, elle se charge d’une aura « pop » et traverse la vague post-moderne sans perdre son éclat, jusqu’à être exposée dans les collections permanentes de plusieurs musées de design.
Attachante, elle fait figure de compagnon de table. Elle est d’ailleurs mise en scène en 1977 par le cinéaste amateur Peter Ryde dans un court métrage intitulé « Wranglepoise » (contraction des mots Wrangle qui veut dire “se chamailler”, “se tortiller” en anglais et Anglepoise) qui capture l’esprit de la lampe. Ses caractéristiques anthropomorphes qui donnent l’impression qu’elle est vivante et, qu’elle se déplace comme un personnage, sont mis en lumière.
En 1986, c’est la consécration : la lampe Luxo, descendante directe de la lampe Anglepoise, apparaît dans le court-métrage Luxo Jr. réalisé par John Lasseter, puis dans les années 1990, elle devient la star de l’animation du logo de Pixar, et entre dans la culture populaire mondiale.
Une renaissance colorée
90 Mini Mini Vivid : Avocado Green, Sunburnt Orange, Turquoise Blue, disponible depuis le 1er Septembre
Dans les années 2000, l’Anglepoise connaît un renouveau grâce à des rééditions et des collaborations avec de grands noms du design britannique, notamment Sir Kenneth Grange, qui modernise certaines lignes et signe des réinterprétations emblématiques, et Paul Smith, qui la revisite à coups de couleurs pop. Aujourd’hui, à l’heure de ses 90 ans, la lampe de bureau Original 1227 est rééditée en édition limitée de 400 exemplaires numérotés. Forme et fonction sont réduites à un cadre en aluminium poli, rehaussé de détails en laiton et d’un flexible bordeaux tressé.
Anglepoise Type 75 Mini par Paul Smith Edition, 2017
Avec la complicité d’Anglepoise.
