Styles
26 janvier 2022
Styles
26 janvier 2022
Le design entre dans une nouvelle ère. Les envies d’évasion et de singularité évoluent vers des esthétiques étranges et fantasques. Les créateurs, designers, artistes 3D se mettent à revisiter les formes, les couleurs, matières et techniques avec beaucoup de dérision, parfois même absurdité. Résultat ? Les pièces de mobilier et de décoration se muent en créatures particulières, comme dérobées d’un laboratoire expérimental ou venues d’un autre monde. Des curiosités hybrides, aux formes organiques, aux teintes fascinantes et aux traits souvent attachants qui transforment la maison en musée de l’Étrange. Visite.
Mood
Bizarroïde
Créature légendaire
Bigfoot
Film
Monstres & Cie
Mascotte
Flubber
Depuis quelques temps, les étagères, tables et chaises semblent se transformer en créatures étranges et fantasques. Le mobilier prend un aspect organique et suggère les formes invasives de microbes ou de bactéries mutantes. Dans cette mouvance contagieuse, on trouve les créations tentaculaires de Greem Jeong en mousse de silicone, les œuvres biscornues en polystyrène de OrtaMiklos ou encore les pièces dégoulinantes en acrylique de Gert Wessels.
Outre les matières insolites, les matériaux de notre enfance cèdent aussi à cette déviance créative. La pâte à modeler et le papier mâché sont réinventés par une génération d’artistes complètement décalés. Parmi eux ? Diego Faivre et ses tabourets aux lignes absurdes recouvertes de « Diego Dough », une pâte écologique à base de fécule de pommes de terre. Ou encore Sarah Murphy qui s’ancre dans ce renouveau esthétique bizarroïde à travers des luminaires en papier mâché comme prêts à prendre leurs jambes à leur cou.
Les céramistes composent aussi des créations fantaisistes venues d’ailleurs. Les artistes Sean Gerstley et Nebnikro façonnent des lampes, tables, vases en céramique avec une glaçure luisante et grumeleuse qui leur donne un effet mouillé, comme s’ils avaient été sortis des entrailles marines. Leur anatomie membrée ajoute une dimension monstrueuse à ces êtres mystérieux.
Le verre se forme et se déforme pour composer des pièces uniques. Chez la Suédoise Hanna Hansdotter, le Coréen Minjae Kim ou la Danoise Helle Mardahl, le verre est dégoulinant, gluant, bulbeux, visqueux. Les lignes ont l’air élastiques et font penser au Flubber, personnage de science-fiction capable de se métamorphoser et de s’étirer à l’infini. Des créations extraterrestres qui laissent parler le travail de la main et la technique du soufflage avec singularité.
Si les esthétiques entrent dans une nouvelle ère, les matériauthèques se renouvellent aussi, chahutées et disruptées par la technologie. Les nouveaux acteurs du design voient en l’impression 3D un nouveau moyen d’exprimer leur créativité avec plus d’impact et de possibilités techniques. Le studio Supertoys Supertoys construit des coupes de fruits à cinq pattes imprimées avec du sable ; une démarche également appliquée par le duo transdisciplinaire Wang & Söderström qui crée des vases et petits objets décoratifs aux formes inexplorées…
Cette saison, la moumoute reprend du poil de la bête. Elle transforme les assises des designers en espèces rares et créatures légendaires. Un fauteuil façon Chewbacca, un canapé fait de peluches, un tabouret à quatre pattes velues… Leurs pièces ressemblent à des petits monstres poilus et attachants.