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Amélie, Maison d’art par

Tess Walraven & Amélie du Chalard

Decorators

15 June 2021

Deux cousines et une passion commune : l’art abstrait. Chacune à leur manière, elles l’insufflent dans le quotidien. Amélie du Chalard, est une galeriste d’un nouveau genre : elle présente les talents qui ré-inventent l’abstraction dans des lieux hybrides, où leurs œuvres sont exposées comme à la maison. Tess Walraven est architecte, pendant six ans, elle a participé à la conception puis à la construction du musée d’art contemporain M+ de Hong-Kong, elle se lance aujourd’hui à Paris pour imaginer le nouvel écrin, rive gauche cette fois-ci, d’Amélie.

 

Ensemble, elle ont façonné l’hôtel particulier du 18 rue Séguier. Un lieu hors du temps, dans le sixième arrondissement parisien, qui fut pendant un moment le siège social des éditions Actes Sud. 350 mètres carrés ont été transformés en une maison singulière où l’art étonne et apaise. Le parcours muséal, pensé par Amélie et Tess, présente les œuvres de manière évidente et naturelle dans sept pièces en enfilade (Salon Collection, Jardin d’Hiver, Happening Room…). Là-bas, les toiles, sculptures et collages se mêlent à des décors en bois de wagon coulé dans du ciment, en brique pilée (cocciopesto) ou bien encore en bronze et aluminium de récupération. Ou l’art et la manière de casser les codes.

Tess & Amélie

Quels sont vos liens avec Tess ? 

Tess Walraven

Amélie : « J’aimerais dire que j’ai découvert son talent en visitant le musée d’art contemporain M+ de Hong Kong mais il n’a pas encore ouvert ses portes… Tess est ma formidable cousine dont je suis le travail depuis ses débuts chez Herzog & De Meuron. J’attendais le bon timing et le bon projet pour que l’on travaille ensemble, la rue Séguier est arrivée au bon moment ! »

Amélie Du Chalard © Karel Balas pour Milk Décoration

© Amélie, Maison d’art

La genèse de cette nouvelle galerie ?

 

 

Amélie : « Nous cherchions une nouvelle galerie plus grande et plutôt rive gauche… La visite de ce lieu étonnant au potentiel exceptionnel et emprunt d’histoire  – ancien siège social d’Actes Sud – a vite éveillé mon intérêt. La rencontre très attachante avec Françoise Nyssen qui en était la propriétaire a fini de me convaincre. »

 

Tess : « Amélie m’a proposé de collaborer sur son projet à mon retour de Hong-Kong. Riche de mon expérience dans le domaine muséal, j’ai tout de suite été conquise par le projet. »

Quel a été le fil conducteur du projet ?

 

 

© Amélie, Maison d’art

Amélie : « Nous avons travaillé avec des matériaux naturels et de récupération. Le travail des perspectives a aussi été l’obsession de Tess qui a imaginé les ouvertures avec soin. Enfin, chaque pièce comporte un élément architectural fort, que ce soit le travail d’un artiste, un sol ou encore un matériau. »

 

Tess : « Il s’agissait de créer un espace intemporel et dynamique qui étonne et apaise à la fois. L’exposition des œuvres d’art sont au cœur du projet. Le parcours muséal permet de présenter les œuvres de manière évidente et naturelle et de susciter ainsi l’émotion du visiteur. »

L’intention de cette nouvelle galerie ?

 

 

Amélie : « Un hommage à la création, qu’elle soit artistique ou artisanale. »

 

Tess : « Célébrer le beau, l’art et la couleur, les matières et les textures. »

© Amélie, Maison d’art

Deux adjectifs pour définir la galerie ?

« Intemporelle et chaleureuse. »

© Amélie, Maison d’art

La palette de couleurs

Amélie : « Des tons sobres et naturels pour accompagner la diversité des accrochages donc des greiges, des beiges, des terres, des blancs… »

 

Tess : « Ce sont les couleurs des matières qui ont guidé le choix de la palette : le travertin dans sa version naturelle et silver, le granite pour le plan de travail de la cuisine, la brique du sol en cocciopesto, le gris bleu de la tôle brute. »

Des techniques particulières utilisées ?

© Amélie, Maison d’art

Amélie : « Le parquet en bois de wagon coulé dans du ciment anthracite dans la cuisine, la brique pilée (cocciopesto) dans la cuisine, les deux portes en terre brute pivotantes entre l’entrée et le salon collection, la bibliothèque en pierre de mariage (pierres anciennes qui servent d’offrandes en Indonésie), les revêtements en lin des fenêtres côté cour etc. »

© Amélie, Maison d’art

Tess : « J’ai été fascinée par le bronze et l’aluminium de récupération fondus à plus de mille degrés puis coulés, pour créer des objets et des textures uniques tels que les galets en bronze insérés dans le sol de l’entrée et les plaques en aluminium qui ornent les marches des escaliers. Nous avons pu explorer ces techniques en collaboration avec Abeille Fonderie. »

© Amélie, Maison d’art

Comment avez-vous pensé ce lieu ?

© Amélie, Maison d’art

Amélie : « Comme un écrin lumineux et grandiose pour mettre en valeur les œuvres et comme un espace hors du temps permettant une belle balade à nos collectionneurs. »

 

Tess : « Comme un parcours architectural mais aussi un lieu de vie, accueillant et généreux dans lequel on se sent bien. »

© Amélie, Maison d’art

© Amélie, Maison d’art

Vos influences architecturales et design ?

Amélie : « Je ne crois pas avoir d’influences majeures mais je dirais que je suis admirative du travail de Geoffrey Bawa, le père de l’architecture sri-lankaise, ou encore de l’architecte d’intérieur belge Axel Vervoordt. J’aime aussi particulièrement le design brésilien, le travail de l’artiste française Valentine Schlegel et je suis évidemment inspirée par les univers créatifs de tous mes artistes. »

Cheminée de Valentine Schlegel

© Amélie, Maison d’art, Maison de Geoffrey Bawa à Colombo © Sebastian Posingis

Cheminée de Valentine Schlegel

© Amélie, Maison d’art, Maison de Geoffrey Bawa à Colombo © Sebastian Posingis

Tess : « Je puise principalement mon inspiration lors de mes voyages. Je pense notamment à un voyage récent au Sri Lanka où l’architecture de Geoffrey Bawa me révèle la beauté intemporelle des matières brutes et des contrastes. »

La bande-son qui correspondrait à la galerie ?

 

 

Amélie : « Bon Entendeur, n’importe quelle playlist. »

 

Tess : « J’ai beaucoup écouté l’album Blood de l’artiste Rhye pendant le développement du projet, et je trouve qu’il va bien avec l’ambiance de la galerie. »

© Amélie, Maison d’art

Quelques mots pour décrire l’exposition La Beauté du geste ? 

 

 

Amélie :  « Cette exposition met en valeur l’attention portée au détail dans l’artisanat japonais. L’idée était aussi de montrer des savoir-faire contemporains autres que ceux qu’on connaît comme le raku. C’est ainsi que viennent dialoguer plusieurs typologies de matières : le textile, la paille, le verre, le bois, la céramique et le métal. »

La beauté du geste, © Amélie, Maison d’art 

Pourquoi l’artisanat japonais ?

 

La beauté du geste, © Amélie, Maison d’art 

Amélie : « Parce que j’avais envie de voyager loin après cette année de confinement ! »

Comment avez-vous sélectionné les artistes exposés ?

 

La beauté du geste, © Amélie, Maison d’art 

La beauté du geste, © Amélie, Maison d’art, Vases en verre par Saburo

Amélie : « Les artistes sélectionnés avec Johanna Colombatti ont tous la maîtrise d’un matériau très spécifique et ont développé un univers très identitaire : Rieko Koga travaille des oeuvres textiles, Arko et Tomoko la paille, Saburo et Nita le verre, Kuremoto et Hamana la céramique dans des formes hors du commun et Zougei et BCXSY le bois. »

Quels sont vos projets à venir ?

 

 

Amélie : « Surprise ! Autour du livre disons. »

Amélie Du Chalard

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