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Secret Club

Styles

25 avril 2018


La nouvelle table basse-boule à facette du collectif Rotganzen pour Gufram a fait le tour du monde en l’espace de quelques posts sur Instagram. Ni œuvre d’art, ni design industriel à proprement parlé, cette pièce à la lisière de la fonctionnalité est le symbole de la nouvelle collection super sexy de l’éditeur italien et représente l’attrait global pour le style disco et les folies esthétiques des années 1960 et 1970.

  • couleur

    tout ce qui brille

  • matière

    velours

  • égérie

    grace jones

  • mot

    disco

Canapé Pratone de Riccardo Rosso, Piero Derossi et Giorgio Ceretti (Gufram)

Grace Jones pour l’album Nightclubbing (1981)

Si le courant historique du design radical porté par les groupes Archizoom et Superstudio fut un antidote créatif et théorique à des temps moroses –l’Italie en pleine période d’instabilité économique– le design actuel s’inspire librement des classiques encore jugés too much il y a quelques années, comme l’extravagant Pratone (1971) et son assise impraticable.

Le concept des boutiques Marni, ici à Londres (photo : Richard Davies)

l’esprit glamour

du Studio 54

Le résultat ? Des meubles et des intérieurs qui mixent super-fun et ultra-confort. Structures laquées, parées de miroirs, plastiques moulés et velours synthétiques sont utilisés avec parcimonie, parfois avec une pointe de dérision, l’esprit glamour du Studio 54 de Ian Schrager sans l’outrance. Paré de tous ces atouts, le très select Club Unseen aménagé par Studio Pepe et le bar secret créé par India Mahdavi à la galerie Nilufar étaient ouvert à tous les publics pendant la dernière design week de Milan.

Un intérieur de Verner Panton dans les années 1970

les codes de l’exclusivité

et du secret

Le Club Unseen par Studio Pepe (Milan Design Week 2018)

Dans la suite de l’intérêt porté sur le design utopique et le pop art à la fin des années 1990 et au début des années 2000, le design « néo-disco » repose sur la nostalgie de concepts novateurs liés à des instants sociaux libérateurs (modularité, optimisme et esprit communautaire) et épouse les valeurs consuméristes contemporaines décuplée par les outils du numérique brouillant les frontières entre la réalité et le virtuel et favorisant la transdisciplinarité (adaptabilité, superficialité et individualisme). Il fricote avec les codes de l’exclusivité et du secret. La nouvelle démocratie, c’est le sentiment « d’en faire partie ».

La Casa Lo Scarabeo Sotto la Foglia de Nanda Vigo et Gio Ponti, créée au milieu des années 1960 (photo : Adam Štěch)

L’escalier M400 de Roger Tallon, imaginé en 1966

Moins politique que ses ancêtres, délibérément ludique (le Club Unseen de Studio Pepe utilise également la technologie de la réalité augmentée), la tendance s’applique à des pièces uniques et des environnements sur-mesure dans l’esprit des environnements totaux et celui de l’artiste et designer Nanda Vigo pour la Scarabeo sotto la Foglia. Une résidence privée conçue entre 1964 et 1969 avec Gio Ponti et récemment revenue sur le devant de la scène comme une source d’inspiration majeure.

La Casa Lo Scarabeo Sotto la Foglia (1965-68) de Gio Ponti (photo : Adam Štěch)

Même l’architecte autrichien Adolf Loos, partisan d’une modernité mise à nue, ne s’était pas trompé lors qu’il créa sa propre chambre avec de la fourrure artificielle en 1903. Ça tombe bien, la fausse fourrure est en passe de supplanter la vraie.

L’installation « Perfettamente Imperfetto » de Dimore Studio au dernier Salon de Milan (photo : Andrea Ferrari)

La chambre d’Adolf Loos en 1903

Le Piper Disco à Turin, amenagé par l’éditeur italien Gufram à la fin des années 1960

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