L’hôtel 9confidentiel par
Philippe Starck
Hôtels & restaurants
1 janvier 2019
On ne présente plus Philippe Starck. L’inventeur du design tel qu’il a fait son apparition en France dans les années 1980 est l’auteur de projets fous. Celui qui s’est fait connaître avec le premier café Costes, dans le 4ème arrondissement de Paris, revient aujourd’hui à deux pas pour imaginer un nouveau lieu: le 9Confidentiel. Niché, selon ses mots, rue du Roi de Sicile, cet établissement du groupe français 9Hotel Collection est une ode à la beauté de sa mère et aux femmes d’une époque sophistiquée, retranscrite comme une photo, aussi « floue » que contemporaine… Six étages pensés comme un coffret à bijoux, avec l’intervention artistique de sa fille Ara. Starck nous livre ses inspirations comme des confidences murmurées.
UN ÉCRIN INTIMISTE ET ROMANTIQUE AU CŒUR DU MARAIS
Ici, la star, c’est l’architecture du bâtiment, qui abritait une fabrique de chapeaux, et sa façade tardivement Art déco. « Cette période est marquée par un style très sophistiqué ; un refus de l’avant-garde des années 1920 et une préfiguration d’un nouveau classicisme » explique Starck. Cet état paradoxal, de basculement, ce flou, quasi surréaliste, définit cet hôtel à la manière d’une chanson jazzy d’Anne Sylvestre.
« À CETTE ÉPOQUE, ON BOIT DU CHAMPAGNE POUR OUBLIER QUE LE MONDE BASCULE… C’EST TRÈS ROMANTIQUE ! »
« Afin de baptiser chaque chambre, nous avons sélectionné les prénoms de femmes les plus attribués à cette époque. » Des prénoms comme des héroïnes d’un roman de Patrick Modiano, que le designer cite comme inspiration pour le décor de cet écrin « où les élégantes maquillent leurs inquiétudes et s’étourdissent dans un romantisme fané… »
« CET HÔTEL EST UNE ALLÉGORIE LITTÉRAIRE »
UN HÔTEL À VIVRE COMME UN SONGE ÉVEILLÉ
Pour faire la fête, le bar tenu par le mixologue Nico de Soto sert des cocktails nommés en hommage aux femmes qui habitent les lieux de façon imaginaire : Jeanne, Viviane, Aurore, Coco… « Un lieu hors du temps où se sentir protégé du monde extérieur et s’étourdir dans un flou poétique. »