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Le mood de

Christian Louboutin

Né à Paris, Christian Louboutin grandit entouré de femmes — sa mère et ses trois sœurs — et hérite du goût du détail de son père, ébéniste. Très jeune, il esquisse ses premiers talons aiguilles, inspiré par un panneau les interdisant au musée des Arts d’Afrique et d’Océanie. Sa première paire est réalisée en peau de maquereau. Son premier pas de côté.

 

Il fait ses armes chez les grands : Charles Jourdan, pionnier du stiletto, puis Roger Vivier, maître du soulier couture. En 1991, il lance sa maison à Paris, à seulement 27 ans. Un an plus tard, il signe sa mythique semelle rouge en laquant un prototype avec le vernis Chanel de son assistante. Il ne le sait pas, mais cette signature va façonner une nouvelle démarche, plus glamour, affirmée et sensuelle.

 

Entre deux escarpins, Christian Louboutin s’échappe dans les jardins. Il devient paysagiste durant quelques années, explorant la couleur à travers la nature. Dans les années 2000, il achète une maison sur les rives du Nil et y fait pousser une oasis luxuriante, puis en 2021, il acquiert les Jardins de Kerdalo en Bretagne, éden anglo-italien vibrant de textures et de couleurs changeantes au fil des saison.

 

Aujourd’hui, l’empire Louboutin s’étend jusqu’à Melides, au Portugal, où il a ouvert le Vermelho, son hôtel intimiste, et installé sa maison de vacances, une folie architecturale signée Tarek Shamma. Rencontre avec Monsieur semelle rouge.

Selon vous, qu’est-ce qui a influencé et façonné votre goût ?

 

« C’est drôle que vous me posiez cette question, car je travaille actuellement sur un projet de livre autour de la question du goût, avec Alicia Drake et Flammarion. Je dirais principalement les voyages et les rencontres que je peux faire autour du monde. »

Eva Ionesco et Christian Louboutin au LePalace © Christian-Louboutin

Christian et Diane VF en Egypte 1999 © Christian Louboutin

Des étapes qui ont marqué votre carrière ?

« 1981 : Premier stage aux Folies Bergère

1988 : Mon premier jardin, en Bretagne sur l’ile de Brehat

1992 : La création de la maison qui porte mon nom

1993 : La conceptualisation de la semelle rouge

1996 : l’ouverture de la première boutique aux USA

2009 : La première collection homme

2014 : La première ligne de beauté »

Christian Louboutin dans les années 90 © Christian Louboutin

Un voyage qui vous a marqué ?

LOUBOUTHAN © Macassar Productions

« Le Bhoutan. C’est ma bonne fée Diane von Furstenberg (créatrice de mode féminine américaine) qui m’y a amené la première fois il y a plus de dix ans. Depuis j’y vais chaque année. »

Croquis de la collection Loubhoutan © Christian Louboutin

Collection Loubhoutan © Christian Louboutin

Pourquoi Melides et le Portugal ?

L’hôtel Vermelho de Christian Louboutin à Melides ; architecture de Madalena Caiado

Christian Louboutin à l’hôtel Vermelho, Melides

« J’ai découvert le Portugal lorsque j’avais près de 20 ans grâce à un ami, Luis, dont la famille possédait une maison à Comporta. Nous nous y sommes retrouvés un été avec une amie de New York, Larissa. Je suis immédiatement tombé amoureux des gens et de la lumière du pays. Cela m’a aussi rappelé quelque chose de ma Bretagne natale — cette sensation d’être au bout de la terre, face à l’océan, le regard tourné vers de nouveaux horizons.

L’hôtel Vermelho de Christian Louboutin à Melides ; architecture de Madalena Caiado

Des années après, j’ai acheté une maison à Comporta, que j’ai délaissée au profit de Melides, plus authentique et plus charmante. »

Pavillon La Folie par Tarek Shamma pour Christian Louboutin à Melides

© Clément Vayssieres

Quand avez-vous découvert les Jardins de Kerdalo pour la première fois ?

Jardins de Kerdalo à Trédarzec

« En 1989. Après avoir assisté Roger Vivier sur sa rétrospective aux Arts Décos, j’ai décidé que je ne pourrais plus jamais dessiner de souliers pour qui que ce soit. Je me suis tourné vers le paysagisme. Un de mes premiers jardins a été celui d’une amie sur l’île de Bréhat. À l’époque il n’y avait pas de pépinière sur l’île. La plus proche était celle d’Isabelle Vaughan (la fille du Prince) au sein des Jardins de Kerdalo que le Prince Wolkonsky a commencé à dessiner en 1965. Je n’avais pu en apercevoir qu’une petite partie, mais ils m’avaient déjà fait forte impression par leur beauté et la maîtrise des couleurs, des fleurs, mais surtout des feuillages. »

Une gamme de couleur qui vous suit depuis toujours ?

 

« Tous les écossais. J’adore les tartans. »

Quelle est votre relation à la couleur rouge aujourd’hui ? Est-elle toujours aussi instinctive ?

 

« Le rouge est bien évidement ma couleur fétiche. Quand on a une relation amour il peut s’y mêler un tout petit peu de haine, mais avec le rouge, il n’y a que de l’amour. »

Un objet qui ne vous quitte jamais ?

 

« Mon agenda. »

 

 

Votre madeleine de Proust ?

 

« L’eau de Cologne 4711. »

Les jeunes talents à suivre côté mode ?

 

« Matière fécale, un duo canadien pour lequel j’ai dessiné les souliers pour leur dernier show. Christopher John Rogers. Victor Weinsanto et Ester Manas. »

Victor Weinsanto x Louboutin

Matières Fécales x Louboutin

La dernière adresse qui vous a bluffé ?

 

« Le Grand Café, la nouvelle brasserie parisienne du Grand Palais. »

Le Grand Café, Paris © Matthieu Salvaing

Le Grand Café, Paris © Matthieu Salvaing

Le Grand Café, Paris © Matthieu Salvaing

Votre architecte préféré ?

 

« Oscar Niemeyer. J’ai eu la chance de le rencontrer avant sa mort. J’admire son travail autour des courbes. »

Musée d’Art contemporain de Niterói par Oscar Niemeyer

Un lieu où vous pourriez retourner toutes les semaines ?

 

« La terrasse du Cheval blanc et celle en haut de Beaubourg, Le Georges, qui va beaucoup me manquer dans les années à venir. »

WEINSANTO, défilé printemps-été 2025 au Georges

Les personnalités avec qui vous aimeriez dîner ?

 

« Kamel Mennour, Orham Pamuk, Petrit Halilaj et Angelina Jolie. »

Votre dernier théâtre ?

 

« Racine Carrée du verbe Être par Wajdi Mouawad à la Colline. C’est Juliette Binoche qui m’y a amené. La pièce dure six heures. J’y suis retourné deux fois ensuite. »

Le livre à feuilleter aux Jardins de Kerdalo ?

 

« Le dernier livre d’Eva Ionesco, Grand Amour. »

La musique à écouter en boucle cet été ? 

 

« Surf Rider par Il est vilaine, pour danser. Et le dernier album de Mariza : en boucle ! »

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