Confort zone

Cette année, le salon MAISON&OBJET a choisi la (Re)génération comme thème de réflexion, sujet qui colle parfaitement aux temps qui courent. L’aménagement intérieur est repensé via le prisme du bien-être et de l’optimisation. Entre co-living, appareils intelligents et consommation vertueuse, l’installation performative du designer Ramy Fischler dessine l’habitat du futur et interroge sur notre manière de vivre.

« Plus que jamais, l’époque est à l’utile et au bon. » Ce motto de l’éditeur à l’ADN anti-conformiste Cinna prend tout son sens aujourd’hui. La marque remet d’actualité la fragilité et l’essentialité de l’humain par le beau et le confortable. De Michel Ducaroy à Noé Duchaufour Lawrance, les pièces des créateurs de Cinna incarnent cette philosophie, elles sont fabriquées en France et respectueuses des normes environnementales.

Créateurs de mode et designers sont tous d’accord sur un point : le matelassé connaît un réel revival. Démocratisé par Bottega Veneta dans la catégorie sacs et chaussures, par Moncler et Fendi pour les doudounes et manteaux, ou Cinna pour le revêtement des canapés, le tissu molletonné fait l’unanimité chez les amateurs de confort et de matières rembourrées.

L’idée que le confort intimiste doit s’intégrer à tous les intérieurs est consolidée par des cabinets d’architecture avant-gardistes comme Bjarke Ingels. Le studio a conçu pour WeWork, la première école élémentaire qui se sert de l’architecture pour stimuler la créativité et l’apprentissage des enfants. Entre coussins près du sol, chrysalides en bois suspendues, couleurs primaires et formes organiques, les espaces évoquent une nature omniprésente qui renforce l’impression d’intimité et de confort.

Faisant écho aux notions de « survivalisme » et de « collapsologie » – théories de l’effondrement de la société – qui résonnent particulièrement en ce moment, la mode se cadenasse autour d’une nouvelle esthétique. Moustiquaires, couvertures isolantes, capuches d’apiculteur… Les références aux accessoires de survie nous rapprochent d’un futur dystopique avec humour et dérision. 

Face à la crise sanitaire, les designers redoublent d’efforts pour imaginer des cocons sûrs et réinventer les espaces publics. Les bulles gonflables, dômes géodésiques, et matières translucides s’invitent partout. Des expériences culinaires insolites de Mediamatic à l’exposition d’Objects of Common Interest en passant par les installations Space Caviar, les solutions alternatives fleurissent.

L’esthétique « nid douillet » se retrouve également dans les rendus des studios de design 3D qui s’attachent à imaginer des passerelles entre digital et réalité. Dans ses espaces idylliques imaginés de toutes pièces, le confort est poussé à son paroxysme, une philosophie portée par des designers rêveurs tels que Benjamin Guedj, Alexis Christodoulou ou encore le studio Six N’ Five.

Le concept slowlife « Niksen » qui célèbre l’oisiveté décomplexée et l’inactivité, peut se réjouir de la multiplication des marques qui incarnent le cozywear, cet art de ne rien faire, bien habillé. Les matières polaires, duveteuses et molletonneux aux teintes désaturées réchauffent les ensembles loungewear comme les intérieurs des maisons prises d’assaut par des canapés au confort inégalable.