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Fairs
Les plus belles scénographies du PAD London 2025
Entre héritages revisités et élans contemporains, le PAD London confirme son rôle de catalyseur du design de collection. L’édition 2025 a rassemblé, du 14 au 19 octobre 2025, des galeries venues du monde entier autour d’installations totales, où la scénographie s’impose comme un langage à part entière.
Les matériaux y étaient célébrés, magnifiés par Pulp Galerie et son hommage vibrant à Gaetano Pesce, maître des formes libres et des matières expressives, comme par æquō, venue de Mumbai, qui proposait une parenthèse méditative autour du khadi, textile brut et poétique filé à la main.
Après dix ans d’absence, la galerie Friedman Benda signait un retour éclatant, confiant à la Britannique Faye Toogood la création d’une scénographie joyeuse et décalée, une ode à la curiosité et à l’art du collectionneur. Dans un registre plus introspectif, Objects With Narratives présentait les œuvres de Vladimir Slavov, où le feu, la texture et l’émotion dialoguent dans un équilibre fragile entre geste et matière. Retour à Berkeley Square, pour un tour des six plus belles installations du PAD London 2025.
Pulp Galerie (France)
Pour sa première participation au PAD London, Pulp Galerie poursuit sa célébration de l’œuvre de Gaetano Pesce avec une exposition monographique. Jusqu’à son dernier souffle à 84 ans, Pesce a célébré la singularité et l’expressivité via des formes suggestives (sensuelles, régressives) et des matériaux insolites (résines, mousses et plastiques) au moyen d’un langage véritablement polychromatique. Si elles étaient précédemment conservées au sein de riches collections privées à travers le monde, les pièces de Gaetano Pesce se redécouvrent ici à travers une scénographie pensée par Gorylle Studio. Imaginant la redécouverte, aujourd’hui, d’œuvres oubliées, ils dressent une installation à la façon d’une fouille archéologique romaine : un sol brut, des socles en bois aggloméré, une lumière rasante qui révèle la matière et la couleur.
æquō (Inde)
Fidèle à sa palette de cuivre et d’or, la galerie æquō, basée à Mumbai, a dévoilé une installation empreinte de douceur et de poésie, enveloppée de longs brins de coton écru non traité (la fibre brute du khadi, textile emblématique de l’Inde, filé à la main). Déployés le long des murs, ces fils dessinaient un paysage suspendu, rappelant les lignes de coton qui traversent les ateliers indiens avant le tissage ou la teinture. Dans cette atmosphère silencieuse, les pièces de Valériane Lazard, Inderjeet Sandhu, Linde Freya Tangelder, Gaia Pilens, Wendy Andreu, Frédéric Imbert et Florence Louisy semblaient en lévitation. Sculptées, taillées, coulées… elles portent en elles portent le poids de la main et la précision de la pensée.
Friedman Benda (USA)
Après dix ans d'absence à Londres, la galerie new-yorkaise a vu les choses en grand. Marc Benda a confié la scénographie à la designer britannique Faye Toogood, qui imagine The Magpie’s Nest, un nid de pie imaginé comme une ode à la curiosité, à l’instinct de collection et à l’art de la conservation. L’installation rassemble une série d’objets et de meubles offrant autant de regards singuliers sur le monde naturel, signés Misha Kahn, Andrea Branzi ou encore les frères Campana. À leurs côtés, Faye Toogood présente des pièces inédites, conçues spécialement pour l’occasion : The Magpie Tapestries, une série de cinq tapisseries inspirées par les objets trouvés, et les chaises Maquette, sculptées en fil de fer et papier.
Theoreme Editions (France)
Pour sa seconde participation au PAD London, Theoreme Editions poursuit son exploration d’un design contemporain empreint d’artisanat d’exception. Dans une scénographie vibrante, pensée en résonance avec les œuvres du photographe allemand Thomas Ruff, les créations de Cluzel Pluchon, Francesco Balzano, Théophile de Bascher, Studio BrichetZiegler, Garnier & Linker, Services Généraux, hall.haus, Adrien Messié, POOL et Emmanuelle Simon entrent en dialogue. À ces pièces s’ajoutent de nouvelles créations, comme Drift, une chaise inédite signée BrichetZiegler, ou encore une série de centres de table imaginée par Théophile de Bascher à partir de fragments de murs en brique et en béton, patinés par les embruns marins.
JCRD Design (Angleterre)
Fondée par Luiz Kessler, originaire de Rio de Janeiro et installé à Londres, la galerie JCRD Design se distingue par sa sélection exigeante de mobilier brésilien du milieu du XXe siècle, mettant en lumière les figures majeures du modernisme tropical. Pour sa troisième participation au PAD London, elle réunit des pièces emblématiques de Joaquim Tenreiro, Martin Eisler, Joe Armitage, Rafael Triboli, Solange Pessoa ou encore Sérgio Rodrigues. À ce panorama brésilien s’ajoute une touche singulière : celle de l’Américain Brett Robinson. Né à Manhattan Beach, passé par l’architecture d’intérieur et le studio de Ralph Lauren, il fonde son propre atelier en 2015. Ses poufs en aluminium poli, habillés d’un revêtement en alpaga, sont présentés ici pour la première fois en Europe.
Objects With Narratives (Belgique)
Avec « Time », Vladimir Slavov poursuit son exploration de la matière et de la transformation pour Objects With Narratives. Ses œuvres naissent d’un dialogue entre la texture, le toucher et la matière brute, un terrain où le geste et l’intuition façonnent chaque surface. L'artiste joue littéralement avec le feu, en tire des éclats de lumière et des émotions à vif. De cette alchimie surgissent des formes où se mêlent la délicatesse du geste et l’intensité brute de la création.