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Iconic
Iconic – Gio Ponti
ICONIC • Tous les mois, Goodmoods enquête sur les œuvres d’un designer iconique, l’histoire de leur création, les dessous de leur fabrication. Des objets emblématiques à chiner sur leboncoin.
Parmi les figures italiennes qui ont marqué la création d’après-guerre, Gio Ponti a probablement eu le curriculum vitae le plus kaléidoscopique : artiste, designer, journaliste, professeur, penseur, chercheur… En soixante ans de carrière, l’Italien s’est essayé à tous les arts sans jamais en négliger un seul.
L’architecture du gratte-ciel Pirelli c’est lui, l’intérieur de l’Ange Volant et de la Villa Planchart lui aussi, l’édition de la revue Domus, encore lui. La création de la chaise 699 Superleggera ? Toujours lui. Toute sa vie, Gio Ponti a œuvré pour mettre le drapeau transalpin sur le devant de la scène en usant d’ingéniosité et de créativité. Sa marque de fabrique ? L’ornement, qu’il invoque avec brio dans chacune de ses œuvres. Retour sur les plus Iconic.
Un intérieur : la villa Planchart
« Exigez des maisons joyeuses, parfaites pour réconforter votre vie, avec une belle architecture, sereine, lumineuse, claire, colorée et pure ». Aussitôt dit, aussitôt fait. En 1957, Gio Ponti signe une œuvre d’art totale sur les collines de San Roman à Caracas : la Villa Planchart. Fruit d’un échange épistolaire de plus de 700 lettres entre les propriétaires, des collectionneurs d’art et l’architecte italien. Sublimée par des marqueteries de céramique de bois et d’aluminium et éclairée par des puits lumineux du sol au plafond, la maison est une ode à la lumière et à la fantaisie.
Une icône : la chaise Superleggera
Alors qu’il construit au même moment la future emblématique tour Pirelli, Gio Ponti esquisse les premiers croquis de la 664 Leggera. Véritable perfectionniste, il décide d’améliorer l’objet en s'inspirant d’une autre chaise emblème de son pays : la Chiavari. Résultat ? En 1957, une pièce aussi légère que robuste voit le jour : la 699 Superleggera. Avec ses 1,7 kilos, son bois de frêne et son assise en cannage de jonc tressé, l’iconique sort du cadre ambiant aux lignes imposantes de l’époque.
Une architecture : la Gran Madre di Dio
Moins célèbre mais tout aussi impressionnante : La Gran Madre di Dio. Avec ce monument sacré construit dans les années 1970, Ponti réinterprète l’essentialité des églises romanes des Pouilles. Un seul matériau prédomine à l’extérieur comme à l’intérieur : le béton armé blanc. Ce dernier, percé de formes carrées tout au long des murs, fait baigner la salle pieuse dans une infinie lumière. Les formes géométriques de la façade extérieure ajoutent une touche décorative à ce tableau pittoresque.
Un médium : la céramique
Dès ses débuts, Gio Ponti émaille ce médium. Des panneaux du gratte-ciel Pirelli aux collections néo-classiques de la grande maison Richard Ginori (aujourd’hui Ginori 1735) en passant par la collection « Bleu Ponti » conçue pour l’hôtel Parco Dei Principi à Naples, il entretient un rapport privilégié avec la céramique et en fait une véritable recherche esthétique.