Super-Theme
31 janvier 2019
Super-Theme
31 janvier 2019
Formes radicales, rayures noires, mobilier cerclé de bois courbé et artisanat précieux marquent l’influence montante de la Sécession Viennoise, « Wiener Werkstätte » qui a eu lieu entre 1898 et 1906. On se délecte de son raffinement rigoureux où chaque détail fonctionnel fait décor et on redécouvre le travail des fondateurs et proches du mouvement artistique : Josef Hoffmann (1870-1956) revu par Jaime Hayon chez Wittmann, Charles Rennie Mackintosh (1868-1928), figure d’inspiration de la dernière campagne Loewe. En marge des expositions dédiées à Gustav Klimt et Egon Shiele, les jeunes designers comme les maisons de mobiliers centenaires se mettent au diapason pour twister ces savoir-faire de l’art nouveau. Décryptage !
Lieu
Palais Stoclet
Graphisme
Rayures
Atmosphère
Tamisée
Technique
art décoratif
Inspirée par les chaises sculpturales de C. R. Mackintosh et les rayures de Josef Hoffmann, la créatrice italienne Chiara Andreatti conçoit pour la maison Fendi une collection de mobilier baptisée Welcome ! Matériaux luxueux, savoir-faire et élégance du détail rappellent le style de la Sécession Viennoise.
Pour l’hôtel Proper de San Francisco, l’américaine Kelly Wearstler imagine un collage d’esthétiques européennes passées, rythmées de bandes noires et d’ornementations tour à tour graphiques et fleuries. Des chambres au rooftop le décor flirt avec un luxe décadent et personnalise chaque espace.
La maison autrichienne Thonet, célèbre pour avoir industrialisé en 1841 la technique du bois courbé et édité en série les meubles de Josef Hoffmann, poursuit aujourd’hui sa production d’assises élégantes. Lignes arrondies, fauteuils en cannage cerclés de noir et banquettes tapissées de formes quadrillées renouvellent le savoir-faire historique de la marque.
Issus d’un travail manuel et technologique, les objets du designer américain Erich Ginder son conçus avec la même labeur que celle des Wiener Werkstätte (ateliers viennois). L’esthétique également rappelle les créations du cercle autrichien, telles que les lignes hypnotiques d’un paravent, allusions à un dessin de Josef Hoffmann.
Modernité d’autant plus révélée quand nos contemporains réinterprétent le mouvement: A l’image d’Apple qui, pour son flagship de Vienne, a recreé des motifs géométriques à partir des célèbres icônes de ses applications. Même chose dans les restaurants californiens réalisés par les new yorkais Home Studio, et particulièrement Bibo Ergo Sum ou le studio twiste les lignes élégantes de la Sécession Viennoise avec le mouvement Memphis.
Par la géométrisation des formes et l’esprit luxe un brin décadent les intérieurs d’inspiration Sécession Viennoise deviennent des écrins cinématographiques. Le set design du dernier film d’Argento, Suspiria, s’inspire de cette esthétique viennoise et la jumelle à d’autres pièces issues du design moderne.
Les petits objets ne sont pas exempts des lignes graphiques et travaillées de la Sécession Viennoise. L’influence se retrouve ainsi dans les lanternes Pendant éditées par Apparatus Studio, sur les dominos de Corinne Carrey ou les serviettes de bain signées par le créateur autrichien Arthur Arbesser. Une manière plus discrète de goûter à cet univers luxueux.