Studio Akademos c’est le fantasme et la nostalgie du glamour des années vingt mêlé à la frénésie des seventies. Et pour cause, Aurélien et Costanza, ses deux fondateurs, architectes et designers, puisent leur inspiration dans toutes les références qui y sont liées. Scarface, The Great Gatsby, A Single Man… Des images à l’esthétique grandiose comme touchante façonnent les créations et décors du jeune duo.
Une signature qui les accompagne notamment dans leur dernière collection de mobilier dont les pièces portent toutes les noms de personnages aussi sulfureux que célèbres du siècle dernier. Lever de rideau sur Akademos.
Votre rencontre ?
« On s’est rencontré il y a bientôt trois ans, on travaillait tous les deux chez Fabrizio Casiraghi à l’époque en tant que chefs de projets. En parlant, on s’est rendu compte qu’on avait tous les deux l’ambition de monter notre propre structure. On a participé à la Design Parade ensemble pour tester notre adéquation au travail, ça a fonctionné et on s’est lancé ! »
C’est quoi « Akademos » ?
« Ça a été le nom d’un magazine artistique et politique d’avant-garde de la fin du 20ème siècle monté par l’aristocrate et poète parisien Jacques d’Adelswärd-Fersen. Un homme très libre et subversif pour son époque. Pour nous, Akademos est donc une façon de dire que notre style trouve ses racines dans les codes bourgeois mais avec ce désir de jouer avec pour créer quelque chose de neuf. Et puis Akademos, à l’image de ce “Comte de Fersen” c’est aussi un attrait pour les univers mondains, celui des années folles et celui plus Fitzgeraldien des années soixante-dix. »
Votre projet de départ ?
Les inspirations de ce projet ?
« Nous avons élaboré nos pièces autour de cette esthétique glamour et mondaine de la café Society et des années 70. Chacun de nos meubles portent les noms de personnages célèbres de ces époques. Le canapé Scott par exemple, en référence à Scott Fitzgerald, la console qui s’appelle Ira pour la princesse Ira von Fürstenberg… »
Les matériaux de ce projet ?
« On a usé de beaucoup de matières réfléchissantes et sensuelles pour souligner l’esthétique festive typique des années vingt et soixante-dix. »
Pourquoi lancer une ligne de mobilier ?
« Pour nous une pièce de mobilier est une façon de faire un premier pas vers notre univers esthétique en appuyant sa signature le plus possible. D’ailleurs, tout architecte fantasme d’en dessiner à un moment ou un autre. Et puis, il y a cette liberté folle qu’apporte le design comparé à l’architecture. »
Votre madeleine de Proust ?
« Les commodes de grand-mère remplies de pleins de petits trésors qui nous rappellent notre enfance. »
Selon vous, qu’est-ce qui a influencé et façonné votre goût ?
Aurélien : « Ma grand-mère, une femme très élégante qui m’a fait découvrir les arts : décoratifs, architecturaux, plastiques…
Elle m’a “nourri“ avec de nombreuses références et m’a permis de m’orienter vers ce que je trouve beau aujourd’hui. »
Costanza : « J’ai grandi en Italie dans une petite ville, j’ai toujours eu la chance d’être entourée par des palais, des églises etc. Pour moi la beauté ce n’est pas que le bon goût, il y a cette notion d’accident, d’imperfection qui me plait beaucoup et qu’on retrouve avec l’aspect vivant et décadent de l’Italie. »
Forme, fonction ou fantaisie ?
« Les trois. La fantaisie est le fil rouge de nos projets et c’est à partir d’elle que la forme prend le relais puis la fonction l’accompagne. »
Votre colormatch du moment ?
« Le rouge basque (RAL 3004), le rouge noir (RAL 3007) et le rouge oxyde (RAL 3009) ».
Comment voyez-vous le futur du design ?
« La responsabilité des designers vis-à-vis de l’éco responsabilité de leur production va très probablement continuer de croître. Ils vont être de plus en plus attentifs à leur impact. Et on va commencer à penser plus localement comme on le faisait avant en cultivant directement les matières du produit dans le pays de fabrication par exemple. »
Vos 3 derniers coups de cœur artistiques ?
3 pièces design iconiques ?
« Un étui à cigarette de la designer Maria Pergay, une paire d’obélisques en verre de l’artiste Serge Roche et une table basse du designer italien Willy Rizzo. »
Un créateur qui fait mouche ?
« Le directeur artistique de Schiaparelli, Daniel Roseberry. »
Des architectes qui vous influencent ?
3 comptes Instagram inspirants ?
La dernière adresse qui vous a bluffée ?
« L’hôtel de la Marine à Paris. Il vient de s’ouvrir au public pour la première fois. »
Le lieu culturel où vous pourriez retourner chaque semaine ?
L’architecte qui construirait la maison de vos rêves ?
Costanza : « Richard Neutra, un architecte californien de l’époque moderne. »
Aurélien : « L’architecte américain John Lautner. »