Le studio Uchronia, à la fois créateur d’expériences, de lieux et de mobilier, a enchaîné les succès depuis sa création il y a 3 ans, du restaurant Créatures à Paris au café imaginé pour le salon Maison & Objet en passant par la présence de Brigitte Macron à l’inauguration de sa première collection de meubles il y a un an. Leur dernier projet, les bureaux de Viceversa, une start-up spécialisée dans la modélisation 3D hyperréaliste d’accessoires de mode, dénote avec l’univers très coloré, rétro et psyché du collectif fondé par Julien Sebban. Un ovni s’est en effet posé au milieu des immeubles haussmanniens de la place Saint-George, à Paris (9e). Moderne, aseptisé et futuriste à souhait, le lieu aux murs blanc immaculés et au sol gris en béton, réhaussé de touches de couleurs apportées par le mobilier, a des airs de Memphis rétro-futuriste, fusion entre le style iconoclaste des années 80 et le Space Age des sixties.
« Argent, orange et turquoise. »
« L’orange est notre couleur signature, nous l’intégrons à tous nos projets d’une manière ou d’une autre. J’aime aussi le côté réfléchissant de l’argent. Dans les années 80, les créateurs l’associaient beaucoup au turquoise, qui est une teinte qui n’est plus tellement utilisée en ce moment. »
Votre palette de matières ?
« Miroir/Métal/Verre/Cuir/Vinyl.
Le métal chromé et le miroir sont des matériaux très froids, qui représentent bien l’univers de la tech. Et le vinyl apporte un côté très sexy. Toutes ces surfaces sont réfléchissantes, permettent de se voir sous tous les angles et de se prendre en photo. Le tout est une interprétation actuelle de l’image des années 2000 véhiculée par le second volet de la saga Retour vers le futur. »
Un objet qui incarne ce mood ?
« Le canapé Superonda d’Archizoom (1966). Composé de deux blocs de mousse modulables recouverts de vinyl, ce sofa, un grand classique du design italien, change la façon dont on s’assied. »
Un lieu qui caractérise ce moodboard ?
« La Glass House de Philip Johnson. Il y à côté de la maison aux grandes baies vitrées, ouverte sur l’extérieur, qui se fond avec le paysage très vert où elle est plantée, une galerie d’art très différente qui m’inspire énormément. J’adore la façon dont les espaces sont créés, dont les panneaux bougent et le travail des couleurs. »
Un designer ?
« J’adore Philippe Starck, dont on ne compte plus les créations devenues de grands classiques : quasiment tout ce qu’il dessine est iconique !
Les chaises Dr Glob de Philippe Starck pour Kartell étaient une obligation ! En métal et plastique turquoise, ces assises créées en 1985 s’inscrivent parfaitement dans le style Memphis. »
Un artiste ?
« J’admire le travail de Justin Morin depuis longtemps et nous avions déjà collaboré ensemble sur l’un des projets d’Uchronia auparavant. Il réalise de magnifique voilages dans des dégradés de couleurs. Nous lui avons demandé d’en faire des rideaux XXL afin de réchauffer les murs blancs de la pièce principale qui jouit de 6 mètres de hauteur sous plafond. »
Une griffe de mode ?
« Courrèges. Pour son esprit futuriste, ses monochromes et son côté tech. »
Un film ?
« 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (1968). L’intérieur du vaisseau Discovery One représente parfaitement ce mood : il est très aseptisé, futuriste, ponctué de touches colorées apportées par le mobilier.
Il est aussi très lumineux, grâce à ses rangées de néons. Nous avons beaucoup joué avec la lumière, notamment en créant des plafonds lumineux, soit éclairés par des Led très puissants, soit en réfléchissant la lumière grâce à des dalles de miroirs. »
La Bande son de ce moodboard ?
« Blue Monday de New Order. J’adore ce groupe et particulièrement ce morceau au beat du futur, très techno, qui colle bien avec ce mood. »