Le chypriote est sous les projecteurs. Élu designer de l’année à MAISON&OBJET, il succède à Laura Gonzalez et y présenté une installation remarquée avec 16 de ses luminaires mobiles.
Retour sur son parcours lumineux : des études d’ingénieur, un passage au Royal College of Art à Londres, un culte pour l’objet et la simplicité. Le tout l’amène à sculpter la lumière avec son studio éponyme et à multiplier les projets mobiliers depuis quelques années : une table pour Cassina, un fauteuil pour Thonet, un système audio pour Bang & Olufsen ou encore un sac à main pour Valextra. Aussi poétique que prolifique, le travail de Michael illumine déjà les collections permanentes du Museum of Modern Art à New-York et du Victoria & Albert Museum à Londres. Le designer s’est également attaqué à la décoration de boutiques, restaurants et hôtels comme le Grand Hotel de Stockholm ou le Soho House à New York. Lumière sur Michael !
Pourquoi les lampes ?
« Les lampes sont des objets à part, particulièrement intéressants. Les luminaires sont éteints 80% du temps, finalement ils ne sont que très peu souvent allumés. Ce qui est important c’est de reconnaître que ces deux scénarios existent à différents moments et parfois au même moment. Une lampe doit donc être imaginée pour sa fonction principale qu’est l’éclairage, et dans le même temps pour son côté sculptural et sa manière d’habiter l’espace quand elle est éteinte. Elle doit toujours interagir avec l’environnement et écrire une histoire avec les autres objets. »
Un matériau ?
« Impossible de choisir je crois, j’aime tous les matériaux. Ce qui est important pour moi c’est d’utiliser la matière pour ce qu’elle est et d’arriver à révéler ses qualités inhérentes. J’ai une préférence pour les matières qui changent avec le temps, j’apprécie la patine et les traces de vie.
Alors je travaille le métal sans qu’il ne soit trop traité et le bois sans vernis. Je trouve important que les objets évoluent avec le temps, c’est important de changer ! »
Mot clé ?
PURETÉ
« J’essaye d’enlever de l’information autant que je peux, c’est une partie très importante de mon processus de création. Je ne veux garder que l’idée pure et éliminer le bruit autour. Et ce n’est pas si facile parce qu’à force d’enlever beaucoup de choses, on arrive à un point où il n’y a plus rien. Il faut savoir s’arrêter à un certain moment pour ne pas risquer de perdre l’objet ! »
Une couleur ?
« J’aime les teintes naturelles, je suis très frileux quand il s’agit d’utiliser des couleurs. Je crois que pour être juste en design il faut être très prudent avant de décider de donner de la couleur à un objet spécifique, ça doit être la bonne, celle qui le révèle. »
Une ville ?
« Beaucoup de villes m’inspirent mais Londres est vraiment ma maison. J’ai choisi d’y vivre parce que malgré les années je continue de trouver cette ville très inspirante. C’est un endroit qui change tout le temps. C’est peut-être commun à beaucoup de villes mais je trouve qu’elle a une énergie toute particulière. »
Futurs projets ?
« Différent projets de mobilier ! C’est quelque chose de relativement nouveau dans ma carrière de travailler sur du mobilier, enfin du moins pour la production industrielle. Avant j’avais l’habitude d’imaginer des meubles pour mon intérieur seulement. »