Mouvement

La danse s’invite à nouveau dans les défilés. La directrice artistique Maria Grazia Chiuri et la chorégraphe Sharon Eyal ont ouvert le bal chez Dior. La collection prêt-à-porter printemps-été 2019 a été mise en scène avec une performance très contemporaine. Sous une pluie de pétales, au milieu de danseuses, 80 silhouettes graciles ont dévoilé les nouveaux essentiels des ballerines modernes.

20 ans plus tôt, Alexander McQueen avait  lancé le mouvement avec son défilé printemps-été 1999, sobrement intitulé « N° 13 ». C’est Aymee Mullins, athlète handisport amputée des deux jambes, qui l’avait ouvert, chaussée d’une paire de prothèses sculptées. Et c’est Shalom Harlow, qui l’avait cloturé en pivotant sur une plate-forme tournante, autour de laquelle deux robots projetaient de la peinture sur sa robe blanche immaculée. Un imprimé, dessiné par le mouvement de sa rotation, inédit et transcendant.

Dans leur shooting photo, c’est l’idée de déplacement qui intéresse l’agence de création M/B. : un corps qui bouge en rythme, un objet qui roule de façon mécanique ou inattendue.

Chaque geste est précédé d’un avant et d’un après. C’est ce bougé, entre les deux moments qui inspire. Les designers, les chorégraphes, les scénographes, les photographes, chacun à sa façon essaie de capter l’essentiel de ce mouvement. « Un movimiento sexy », un mouvement social, des mouvements artistiques… tout bouge, vite ou lentement. Démonstration avec leur dernier shooting “Mouvement/Bougé”, une série auto-produite par M/B., shootée à Marseille.

L’idée du studio français Smarin ? Réinventer les objets du quotidien pour reconsidérer les mécanismes de la gestuelle et trouver des automatismes thérapeutiques. Leurs pièces facilitent l’invention de nouvelles postures et attitudes. Le studio travaille à la conception de de meubles adaptés à une situation qui est toujours en mouvement.

Les danseuses sont les nouvelles mannequins : des égéries graciles en mouvement qui réveillent les codes des grandes maisons de luxe. Quand ce n’est pas le chorégraphe Benjamin Millepied qui réalise une campagne pour Nuxe, c’est Dorothée Gilbert, étoile à l’Opéra de Paris qui prend la pause le temps d’un instant pour le parfum Repetto. L’ancienne étoile Marie-Agnès Gillot, elle, a été l’égérie d’Hermès et de Celine. De l’autre côté de l’Atlantique, la seule étoile afro-américaine de l’American Ballet, Misty Copulant est l’image d’Estée Lauder pour son parfum Modern Muse.